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Regards sur l’intégration des TIC au Maroc III : De quelle intégration s’agit-il ?

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Ce n’est pas la profession qui honore l’homme mais c’est l’homme qui honore la profession.(Louis Pasteur)

Au sujet de l’intégration des TIC : des clarifications essentielles

  1. « L’intégration : dans un sens large se réfère, selon Legendre (1993), à l’«action de faire interagir divers éléments en vue d’en constituer un tout harmonieux et de niveau supérieur». – L’intégration des TIC : Dias, (1999) dit à ce propos que « les technologies sont intégrées lorsqu’elles sont utilisées de manière continue pour soutenir et pousser plus loin les objectifs du programme et pour engager les élèves dans des apprentissages significatifs »

    – L’intégration pédagogique des TIC n’est pas seulement :

 

  • Placer les équipements dans les classes (Bray, 1999 ; Dockstader, 1999) ;
  • encore moins aller au laboratoire 40 minutes par semaine (Dias, 1999) ;
  • ni utiliser les ordinateurs comme une feuille d’exercice électronique ou une récompense pour les élèves qui ont terminé leur travail (Dias, 1999) ;
  • ni utiliser des logiciels sans but précis (Dockstader, 1999) ;
  • Et ce n’est pas  enseigner comment utiliser les TIC (Bailey, 1997).

 

François Mangenot, (2000) propose tout de même la définition suivante : « l’intégration, c’est quand l’outil informatique est mis avec efficacité au service des apprentissages»[1]

 

Christiane Depover (1996) nous renvoie à deux méthodes d’intégration des TIC : la première est une approche descendante (top-dow) qui fait intervenir des décisions politiques pour initier l’intégration. Cette approche se heurte rapidement à la résistance des enseignants de terrain  qui, par leurs pratiques,  refusent de légitimer un outil technologique dont les apports aux disciplines restent  encore largement à démontrer et dans lequel à priori ils ne trouvent aucun intérêt. (Le bottom-up) ou approche ascendante est la technique d’intégration par laquelle l’initiative d’intégration des TIC dans le système et notamment dans  un établissement est le fait des enseignants eux-mêmes[2].

 

Les niveaux d’intégration des TIC

 

Lauzon, Michaud et Forgette-Giroux, (1991) cités par Raby (2004) affirment qu’il existe deux types d’intégration de l’ordinateur à la pédagogie : l’intégration physique et l’intégration pédagogique. La première « (…) consiste à placer les équipements technologiques à la disposition des enseignants et des élèves et à amener ces deux groupes à s’en servir occasionnellement en vue de répondre aux demandes pédagogiques ponctuelles du milieu ». Quant à l’intégration pédagogique, elle concerne le fait d’utiliser les TIC dans le processus d’enseignement/ apprentissage.

 

Le modèle de Moersch (1995,2001) comporte :

 

  • Le niveau zéro (0) qui représente la non utilisation,
  • la sensibilisation,
  • l’exploration,
  • l’infusion,
  • l’intégration,
  • l’expansion et le raffinement

 

Le modèle de Sandholtz, Ringstaff et Owyer (1997)

 

Ce modèle comporte cinq stades :

 

  • l’entrée
  • l’adoption
  • l’adaptation
  • l’appropriation
  • l’invention

 

Le modèle de Raby 2004

 

Raby (2004)  a présenté un modèle d’intégration des TIC sur la base des recherches précédentes. Ce modèle qui retrace l’itinéraire des étapes d’intégration pédagogique allant du contact indirect des TIC à l’appropriation comporte quatre stades :

 

  • La sensibilisation
  • L’utilisation personnelle
  • L’utilisation professionnelle
  • L’utilisation pédagogique

 

Autour du contexte global de l’école 2.0 et de l’intégration des TIC (quelques exemples)

 

Nous essayerons maintenant de lister quelques projets qu’on pourrait qualifier d’innovants et qui impliquent davantage les dimensions numériques dans le processus enseignement/ apprentissage.

 

Le modèle TPAK[3]

 

L’idée mobilisatrice de ce modèle consiste à tendre le plus possible vers le centre de l’intersection des trois dimensions suivantes:

 

  • La dimension TECHNOLOGIE représente dans ce modèle l’ensemble des savoirs technologiques (utilisation de l’ordinateur et des logiciels par exemple)
  • La dimension CONTENUS  comprend les savoirs disciplinaires
  • La dimension PEDAGOGIE rassemble les savoirs du « comment enseigner»

 

Le projet ACOT[4]

 

ACOT est un programme international de formation et de recherche lancé aux états unis au début de 1996. Il est  lié à l’introduction des nouvelles technologies dans les classes. Des ressources matérielles ont été mises à la disposition des établissements du primaire, du secondaire et du supérieur par les différents partenaires. Le projet ACOT essaye de trouver la réponse à la question « Que se passe-t-il dans les classes, les pratiques pédagogiques et l’apprentissage quand on utilise l’ordinateur de façon routinière ? ».

 

Le projet PROTIC[5]

 

Paru en 1994 puis adapté par l’OCDE en 2003, ce projet considère la technologie non comme  une fin en soi, mais elle permet plutôt de diversifier et d’adapter aux besoins de chaque élève des situations d’apprentissage pour développer des habiletés et construire des connaissances utiles dans un monde en perpétuel changement.

 

Les valises multimédia en Arabie Saoudite[6]

 

A l’instar d’autres expériences similaires dans d’autres pays (Turquie, Irlande…) ce projet vise à minimiser le poids du  cartable pour ne pas dépasser 1,5 kg. Le projet/cartable contiendra une tablette qui contient, en plus des contenus numériques appropriés, un programme qui facilite la communication entre le professeur, l’élève et les parents par le biais des forums.

 

Quelques projets innovants (Marrakech 27-29 septembre 2012)

 

Lors de notre participation aux travaux du séminaire international organisé à Marrakech par Microsoft dans le cadre de son projet « Partners in learning) nous avons pu s’approcher davantage des projets innovants réalisés dans le cadre des trois programmes de Microsoft: «Ecoles innovantes», «Enseignants innovants », « Etudiants innovants ». Le séminaire vise à partager les pratiques d’enseignement créatives et modernes intégrant  les TIC en classe. Plus de 220 enseignants, écoles, leaders de l’éducation et responsables sont venus pour partager leurs expertises en matière d’intégration des TIC dans la région MENA (Middle East and North Africa)[7] :

 

Le projet Robotics department du centre « Assedik » de la recherche scientifique à Qatar

 

Ce projet vise à montrer aux enseignants l’importance du robot dans le contexte scolaire à travers des formations dispensées au profit des professeurs. Les disciplines privilégiées sont les mathématiques et les sciences.[8]

 

Le projet Onaysa Bint Khubayb School du Kuwait

 

Global Warming est un projet qui vise la sensibilisation des apprenants des effets des changements climatiques sur le globe terrestre d’ici 2100. Le recours aux TIC se justifie dans ce projet par les possibilités immenses de communication et de production.

 

Le projet DAANISH Schools Punjab du Pakistan[9]

 

L’initiative visionnaire de Muhammad Shahbaz Sharif, ministre en chef du Pendjab a pour objectif d’intégrer les TIC pour:
– Démontrer que tous les enfants peuvent exceller, si on leur donne l’égalité des chances
– Ranimer l’espoir parmi les moins favorisés
– Lutter contre les inégalités sociales et lutter contre la pauvreté
– Contenir l’extrémisme en inculquant aux élèves la tolérance, la dignité humaine et l’harmonie.

 

Le projet King Hamad’s Schools of the future project du Bahrain

 

Ce projet qui s’est lancé en 2004 vise à améliorer la qualité des apprentissages par le biais des TIC à travers les ressources fournies en langues et en sciences, les exercices interactifs et les programmes innovants d’autoformation et de tutoriels. Des visites entre les professeurs, des partenariats (Cisco, Microsoft…) soutiennent les actions entreprises dans ce projet.

 

Le projet VOLCANO des mathématiques de l’école Maymouna Bent El harith à Oman

 

A travers des classes virtuelles et à l’aide des programmes appropriés, ce projet qui n’implique que des étudiantes du collège, manifeste en quelque sorte l’idée d’une petite communauté de pratiques qui a pu créer des projets innovants :

 

  • Le design électronique d’une grande balle  à l’aide des journaux,
  • Le robot et la mesure des  distances de sécurité,
  • La conception des housses de protection des voitures…

 

Le projet : Using ICT to teach the topic environment in secondary school de Mdagascar

 

Ayant pour objectifs de motiver les élèves, intégrer les technologies innovantes du XXIème siècle, faciliter l’apprentissage par le recours aux TIC et aider les enseignants à développer de nouvelles approches pédagogiques, ce projet permet l’utilisation des logiciels (Quiz Maker, et Google Image) pour réaliser les tâches en relation avec la protection de l’environnement.

 

Le projet Système électronique de Chimie du lycée Ibn El Amid au Kuwait [10]

 

Ce système vise le renforcement de l’autoformation par le biais des ressources multimédias, l’apprentissage interactif, la communication synchrone et asynchrone entre les professeurs et étudiants, des banques de termes scientifiques et les exercices interactifs.

 

La participation marocaine était assurée par neuf produits  innovants développés par des enseignants marocains qui ont déjà reçu le prix innovaTICE 2012[11]

 

 


[1] http://pdoungtio.over-blog.net/article-33703275.html#_Toc232220290  consulté le 3 novembre 2012

 

 

[2] http://pdoungtio.over-blog.net. Op. cite

 

 

[3] Technology, Pedagogy, Content, Knowledge Récupéré sur http://www.youtube.com/watch?v=6cfah3Xt1Y4&list=PL3E095E8AAA5D2049m  consulté le 6 novembre 2012

 

 

[4]Apple Classrooms Of Tomorrow Récupéré sur http://www.certnef.be/docs/references/revue_anciens.pdf

 

 

[5] http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/viepedagogique/numeros/132/vp132_40-41.pdf  consulté le 6 novembre 2012

 

 

[6] http://jarida-tarbawiya.blogspot.com/2013/01/video_27.html consulté le 6 novembre 2012

 

 

 

 

[7] Voir l’ensemble de documents relatifs à ce séminaire

 

 

[8] www.aba-tawasol.com  consulté le 22 décembre 2012

 

 

[9] http://daanishschools.edu.pk/ consulté le 5 janvier 2013

 

 

[10] www.ibnelameedchem.com  consulté le 6 janvier  2013

 

 

[11] InovaTICE est un projet lancé en 2005 dans le cadre d’un partenariat entre le programme Génie et Microsoft. C’est un concours national annuel qui vise l’encouragement de l’intégration des Technologies de l’Information et de la Communication dans l’enseignement.

 

 

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