Regards sur l’intégration des TIC au Maroc, vers une école 2.0
Durant sa longue histoire d’institution organiquement reliée au milieu social, l’école était obligée de passer d’un statut conservateur, ferme, impénétrable et confortable, à un autre statut ouvert, flexible, inconfortable, mais aussi incertain, régenté actuellement par la mouvance des TIC.
Malgré la diversité des contextes socioculturels autour d’elle, l’école a pu garder pour toujours ses principaux rôles, en l’occurrence l’instruction, la socialisation et la qualification des jeunes.
Le passage des sociétés agricoles aux sociétés industrielles, au 19ème et au début du 20ème siècles, ne va pas passer inaperçu. Les missions et les rôles de l’école vont subir des changements économiques, sociaux, politiques et technologiques (l’électricité, le téléphone, les nouveaux moyens de transport..). Avec le passage de la société industrielle à la société de l’information puis à la société du savoir stimulée par la mondialisation, les fonctions de l’école vont changer encore. Les missions traditionnelles et restreintes se sont mises en question et la préparation des jeunes se fait sur la base des besoins du marché économique mondial qui est en perpétuel changement.
La révolution marquée par les technologies de l’information et communication, notamment Internet, a rendu plus accessibles le temps, le lieu et l’information. Le recours à ces technologies dans le secteur scolaire va bousculer son fonctionnement traditionnel. Ainsi bâtie, l’école numérique (l’école 2.0) a et aura ses nouveaux défis. Elle sera appelée à garantir l’accès à l’information pour tous, et à répondre aux exigences socioéconomiques et politiques du XXIème siècle qui ont bouleversé le rapport entre l’offre et la demande.
Dans ce contexte universel, et à l’instar des autres pays émergents, le Maroc s’est engagé depuis des années dans la modernisation de ses secteurs publics et privés en plaçant les TIC au centre des actions innovatrices.
Définition et contexte de l’école 2.0 :
Aujourd’hui, les innovations technologiques dans tous les domaines ne manquent pas. Les TIC ont envahi tous les secteurs y compris la vie privée des individus et ont apporté des changements radicaux. Les familles, comme les enseignants et les élèves à travers le monde, possèdent des outils technologiques connectés à domicile. Pour cela, l’institution scolaire annonce clairement ses tendances d’innovation de ses modèles pédagogiques actuels, des supports utilisés, et des pratiques relatives à l’enseignement/apprentissage dans le but de développer les compétences prioritaires du XXI siècle. L’école 2.0 est cette école entourée par ces nouvelles réalités de son siècle, par les TIC et Internet. Elle est l’école appelée continuellement à réguler ses usages pour s’adapter à la culture du numérique : Collaboration, expression libre et créativité. L’école 2.0 a aussi ses traits distinctifs à savoir l’interactivité des apprenants avant, pendant et après la classe, l’apprentissage collaboratif, l’ouverture sur le monde, la présence en réseaux, le recours au livre numérique, à l’hypertexte, au multimédia, aux bases de données, à l’open data…
L’école 2.0 est donc un « témoin » de la reconfiguration et le passage de la trace sur papier vers la trace sur écrans et donc vers la numérisation de la mémoire humaine!
L’école 2.0 se situe au milieu d’un contexte social caractérisé par la production en multitude, et par la puissance de vivre en communautés virtuelles. Elle est le terrain fertile qui a assuré l’installation des classes branchées, l’usage des tablettes, ou des Smartphones…Elle est forcément appelée (comme avant) à utiliser les outils et les « termes » de son époque en l’occurrence les réseaux sociaux, les projets éducatifs, l’organisation des nouveaux rapports sociaux, la coéducation …etc.
Sur le plan pédagogique, l’école 2.0 se situe entre deux attitudes: l’éducation numérique et le numérique éducatif. Donc entre le numérique à l’école et le numérique pour l’école. Le numérique comme levier du développement social implique plusieurs secteurs chargés de la modernisation des services sociaux.
Autour de ce projet « universel », l’école est appelée à devenir l’actrice principale sur la scène pour assembler tous les intervenants autour de la réussite collective et l’accompagnement des jeunes dans la société numérique pour l’égalité des chances à l’accès à l’information et l’intégration professionnelle pour tous. En Turquie par exemple seize millions de tablettes ont été commandées par le gouvernement. En Corée du sud, les manuels numériques sont disponibles pour huit millions d’élèves. Et à travers le monde, plusieurs heures d’usage dans les classes sont prévues par tous les systèmes scolaires.
Dans le but d’atteindre les objectifs du XXIème siècle, l’école 2.0 sera de plus en plus invitée à mettre en place des procédures de motivation, de renforcement du plaisir d’apprendre, de diversification des parcours, d’adaptation aux rythmes, de réduction des fractures sociales et des fractures territoriales, pour la simple raison , que les emplois de demain incluront sans aucun doute les contenus technologiques et numériques dans les parcours pédagogiques.
L’école 2.0 ?
Nous adoptons la définition d’Alain Veilleux[1], car nous trouvons qu’elle a pu assembler des éléments pertinents relatifs à ce sujet :
L’école 2.0 n’est pas l’école où les écrans auront à chasser les livres, mais c’est l’école qui existe une fois les trois indicateurs suivants sont vérifiables et prenables :
- L’accès,
- l’intégration pédagogique,
- et l’apprentissage signifiant pour les élèves.
Nous essayerons d’examiner, à travers une série d’articles qui vont suivre, l’intégration des TIC au Maroc par le biais d’une vérification des trois indicateurs susmentionnés.
[1]Sous-ministre adjoint à l’éducation préscolaire, l’enseignement primaire et secondaire et responsable des régions au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport québécoise (MELS).
2 Comments
voir l’état des écoles en milieu rurale,délégation taourirt comme exemple je crois qu’on est loin de cet objectif,restons optimistes comme même
la culture(didactique), c’est comme de la confiture, moins on en a plus on en étale.