L’abattage des oliviers ou la solution finale
Zaid Tayeb
‘’Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage’’ dit la sagesse populaire pour toute personne pour qui tous les prétextes sont bons quand il veut se débarrasser de quelqu’un ou de quelque chose. Ainsi en est-il du Conseil Municipal de la ville d’Oujda qui a décrété l’abattage des oliviers de la ville arguant qu’ils sont la cause des allergies dont souffrent les citoyens sur la santé desquels il veille. Voilà donc une solide raison pour abattre les oliviers que les citoyens eux-mêmes ont plantés sur les trottoirs de leurs chez eux, irrigués, élagués, et entretenus à leurs frais.
Le Conseil Municipal de notre ville millénaire devait donc s’être inspiré des pratiques similaires antérieures entreprises par l’Occident sous l’impulsion des Etats Unis. En effet, qui ne se souvient pas de la vache folle ? De la grippe aviaire ? De la grippe porcine ? Grippes épidémiques réunies sous le nom d’influenza. ‘’Aux grands maux les grands remèdes’’, ont décrété ces pays qui nous servent d’avant-garde et dont l’honorable conduite devait nous servir d’exemple et de tremplin. Une ‘’solution finale’’ avait été adoptée par l’Occident non à l’égard de la maladie ou de l’épidémie mais à l’égard des porteurs de cette maladie ou de cette épidémie. Aussi ont-ils ont procédé à l’abattage systématique des vaches susceptibles de porter les symptômes de la folie et des poulets et des porcs atteints d’influenza. Et ceci non sans avoir fait payer aux misérables pays en développement les vaccins de leurs laboratoires qu’ils n’ont d’ailleurs jamais utilisés puisque la soi disant épidémie avait comme par enchantement disparu. Il ne s’agissait là que de l’abattage d’animaux porteurs de symptômes de maladies, et rien de plus !
A présent que l’épidémie Ebola se propage de manière inquiétante dans le monde après qu’elle a quitté son nid d’Afrique pour aller narguer l’Occident chez lui, quelle solution envisage-t-il à l’égard du virus et de ses porteurs ? Va-t-il abattre les porteurs du virus Ebola comme il a abattu de par le passé la vache folle et les porcs et les poules atteints d’influenza ? La ‘’solution finale’’ n’est pas inenvisageable par les Occidentaux qui en ont déjà fait usage contre des infimes, des débiles, des tarés, des opposants ou des prisonniers de guerre dans l’une de leurs nombreuses sales guerres.
Le Conseil Municipal de la ville d’Oujda aurait donc pris le pas aux Occidentaux. Il en est donc des oliviers à l’origine des allergies, ce qui en était de la vache folle, des poules et des porcs porteurs d’influenza. Les oliviers subiront donc le même sort que la vache folle, les porcs et les poules : l’abattage, la solution finale. Ainsi donc, le Conseil Municipal de la ville d’Oujda veille, comme une tendre et affectueuse maman, sur la santé et le bien être des citoyens de la ville qu’il dirige. Il les a en effet autorisés à abattre l’arbre maudit, comme l’Occident a abattu la vache atteinte de folie, le porc et la poule d’influenza et comme sans doute il fera de même avec les êtres humains atteints d’Ebola.
Ce qui est surprenant dans toute cette relation de cause à effet entre allergie et oliviers d’une part et l’abbatge de ces arbres de l’autre est sans aucun doute la rapidité irréfléchie et la docilité moutonnière avec laquelle les citoyens de cette noble cité ont répondu à l’appel du Conseil Municipal de leur ville d’abattre les oliviers qu’ils ont plantés sur les trottoirs de leurs maisons pour être la cause des allergies qui incommodent une bonne partie de leurs concitoyens. Il est à remarquer que les citoyens en question n’y sont pas allés de main morte avec les oliviers qu’ils ont eux-mêmes plantés, irrigués, élagués, entretenus comme ils l’auraient fait avec leurs propres enfants. A l’appel du devoir, ils ont sans tarder sorti les outils dont ils disposent. Munis de tronçonneuses, de pioches, de scies, de haches et d’autres instruments inappropriés pour ce genre d’ouvrage pour abattre cet arbre tombé soudain dans la déconsidération, le discrédit, la disgrâce, comme frappé par une malédiction obscure, les citoyens se sont mis à l’oeuvre. Tout le peuple s’y met : les hommes et leurs épouses, les enfants, garçons et filles, petits et grands : l’union fait la force et l’entraide est de règle dans une activité où l’obéissance et la docilité doivent faire sourire de satisfaction le Conseil Municipal, encore faut-il que ce Conseil Municipal ait une bouche humaine et une conscience en éveil pour sourire. Tout un peuple à l’ouvrage dans un fol acharnement pour accomplir la sale et honteuse besogne d’abattre les oliviers de la ville.
Quand tous les oliviers de la ville d’Oujda auront été abattus, quand la ville aura été dépouillée de ses oliviers qui lui fournissaient verdure et fraîcheur, qui du Conseil Municipal ou du citoyen replantera ce qui a été arraché? Quelle allure aura notre ville une fois ces arbres abattus ? Combien de temps sera nécessaire pour replanter en arbres les trottoirs et les espaces publics rasés des oliviers abattus?
3 Comments
Le droit de la vie est sacre ;il faut comprendre que la plupart des foyers à Oujda soufrent de l’allergie des grains de poleines de l’olivier ;essayez de contacter les gents pour savoir à quel degré la présence de l’olivier est dangereux pour la vie des personnes ;Oui c’est une plante sacre cela n’a aucun rapport avec son enlèvement dans la ville ;avez vous vus des enfant des villeux des jeunes allergique qui soufrent sans trouve ni médicament ni soin ;même la désensibilisation est très délicate couteuse et non garantie;les Oujdis se sont engager pour s’entraider ne mélanger pas politique et droit à la vie à la bonne sente.
les façades se cachent derrière les oliviers : et l esthétique et le gout c est nul !on a bien fait de les abattre! vous n avez que faire un petit tour et vous verrez le nouveau look des façades!
réponse au commentaire de ali zitouna: ZITOUNI contre zitouna !!