Le sosie de Psy pris pour Psy au festival du Raï
L’accueil réservé au chanteur nord coréen Park Jae-Sang dit simplement Psy, célèbre pour son clip Gangam Style, par les organisateurs du festival du Raï et le public de la ville d’Oujda, est digne d’un prince de légende d’un pays merveilleux. Il y avait une foule immense composée dans l’essentiel d’une délégation des organisateurs du festival, de journalistes, de fans, et de ce qui semble être des gardes du corps, à la manière dont ils sont cravatés, encostumés, et enlunettés comme les parrains des années 30. Le Psy avançait au milieu d’une foule d’abrutis et d’idiots dont on pouvait voir qu’ils étaient enivrés par un plaisir démesuré à marcher à ses côtés, à le frôler, à le toucher, à lui passer la main derrière la nuque. Un bouquet de fleurs entre les mains, Psy se laissait faire, se sentant l’objet de toute une attention imméritée et indue venant d’un peuple dont on entendait les cris, les appels, les conseils, les ordres, les abois pour qu’on cède le passage à cette créature aux lunettes et au costume d’un autre âge et d’une autre époque. Si seulement ils savaient que le bonhomme en question n’était qu’une copie conforme à l’originale, un sosie, un double, un faux. Les organisateurs du festival savaient-ils que le Psy de l’affiche n’était pas le Psy qui s’est produit sur la place Pasteur ? Ou bien ils avaient été trompés par les ressemblances, car, il est vrai, tous les Coréens se ressemblent comme d’ailleurs les Japonais et les Chinois ? Le public venu voir et acclamer le Psy avait-il réalisé qu’il avait été victime d’une honteuse supercherie ? Ou bien, sont pour lui Psy tous ceux qui ressemblent au Psy et chante et danse le Gangam ? Peut-on accuser ouvertement les organisateurs du festival du Rai d’Oujda d’avoir fait usage de faux, et sous l’égide du haut patronage de sa majesté Mohammed VI, de surcroît ? Ou bien on doit simplement en vouloir à la bêtise qui nous hante, nous aveugle et nous fait prendre pour de l’or tout ce qui brille ?
La contrefaçon est devenue chez les responsables entre les mains de qui est placée notre destinée un usage des plus naturels et l’usage de faux une monnaie d’échange. Le sosie de Psy et les déchets d’Italie sont du pareil au même, puisque dans le premier cas comme dans le second, le citoyen a été trompé, manipulé, manœuvré. Un faux Psy contre un faux combustible et Psy et combustible ne sont en fait que déchets et ordures.
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