A peine monsieur le délégué de la délégation Oujda Angad est-il arrivé à son poste qu’il a rendu visite au lycée Oued Eddahab. Visite de travail ou visite de courtoisie ? A Oued Eddahab, il me semble qu’il y a longtemps que nous avons rompu avec la courtoisie. Visite de travail ? Pour ce qui est du travail, monsieur le délégué a du pain sur la planche et il est appelé dès l’abord à retrousser ses manches, et bien plus haut que les coudes !!!  car ça bout dans ce lycée où Il a rencontré les représentants des élèves dont il a écouté les revendications. En effet, les élèves ont manifesté tout au long des deux dernières semaines pour exprimer leur colère sur la manière dont vont les choses les concernant dans leur lycée. Ils réclament :

– Le droit de protéger les filles contre le harcèlement sexuel, réel ou éventuel, dont sont victimes les filles à l’intérieur de l’établissement ;

– Le droit des élèves de faire leurs besoins naturels dans des conditions humaines, à savoir dans des lieux d’aisance quotidiennement entretenus, avec des robinets qui coulent et des portes qui ferment ; qui offrent des conditions de sécurité, de propreté et d’intimité.

– Le droit de faire bénéficier le lycée et à travers le lycée les élèves des crédits qui lui sont alloués par le ministère ou par les différents partenaires, et ce, en promouvant les activités périscolaires, ce qui permettrait aux élèves de rompre avec la routine et les contraintes de l’école, chose à laquelle, semble-t-il, l’administration ne prête pas d’attention ou ne lui accorde pas l’intérêt qu’elle mérite.

– Le droit d’utiliser la bibliothèque du lycée en tout temps et d’y trouver les livres et les documents scolaires nécessaires et en nombre suffisant. Le rôle actuel de la bibliothèque se réduit à louer aux élèves les livres scolaires au programme au début de l’année.

Monsieur le délégué qui est venu écouter sur place les doléances des élèves aurait pu par la même occasion écouter les revendications des professeurs qui sont plus concrètes, plus consistantes parce que plus observables.

Si monsieur le délégué était venu  au lycée pendant les récréations ou les intercours, il aurait à coup sûr chronométré leurs durées ; s’il avait suivi les déplacements d’un professeur pris au hasard de l’arbitraire, il aurait constaté que le professeur en question change de salle de classe à chaque coup de cloche ; s’il s’était fondu aux élèves d’ une classe quelconque, il aurait remarqué que ce qui en était du professeur en est de ces élèves qui doivent tout comme le professeur changer de classe à chaque coup de cloche,  s’il était venu à la dernière heure de la deuxième demi journée, il aurait vu de ses propres yeux vu que dans la plus éclairée des salles de classes, au maximum 3 lampes sur 6 s’allument et parfois deux seulement ; s’il s’était attardé quelque temps dans la cour du lycée, la confusion se serait emparée de son esprit de responsable et il se serait demandé s’il était dans la cour d’un  lycée ou sur la place Bab Sidi Abdelouahhab ; s’il était allé faire un tour du côté des toilettes des élèves- avec mes respects pour monsieur le délégué, dans ce lycée, nous avons rompu avec la courtoisie- il aurait remarqué d’autres choses, moins agréables à l’œil, moins agréables aux narines !!!

 Ah ! Monsieur le délégué, je vous conterais les plus laides des choses sous les couleurs les plus sombres, et vous dirais à vous qui êtes venu nous voir, que vous n’avez rien vu, car votre visite étais sans aucun doute guidée.

Zaïd Tayeb