NOSTALGIA : Quand Oujda vibrait au rythme de Newyork
West Side Story est un film musical américain sorti en 1961.Il obtint 10 oscars.Ce film relate l’histoire de deux bandes de rue rivales les Jets(des -new-yorkais d’origine irlandaise,polonaise) et les SHARKS (immigrés d’origine portoricaine).Ils se provoquaient,se battaient parfois à couteaux tirés pour imposer leur loi dans le quartier newyorkais de West Side.
Ce film,qui va devenir par la suite un monument du cinéma mondial,eut des répercussions énormes sur le comportement de toutes les jeunesses citadines du monde.
A oujda,les communautés des jeunes français,espagnols,juifs firent touchées à leur tour elles aussi non pas jusqu’à l’affrontement entre bandes rivales,mais cet envoûtement se faisait remarquer sur leur vestimentaire et leur relationnel. C’est ainsi qu’on pouvait les croiser en groupes à des endroits précis de la ville nouvelle ,habillés à la manière des Jets ou des Sharks(blousons noirs,jackets de flanelle,des espadrilles ou des baskets,juchés sur des motos parfois ).Ainsi ,ils se rencontraient :qui après les cours du lycée,qui après le travail. Ils se réunissaient de la sorte pour rigoler ,aller voir un film ou aller danser…C’était le commencement timide des « booms »
.Mais cette mouvance, à l’origine non musulmane, ne plaisait guère aux conservateurs de la ville qui y voyaient une dépravation des mœurs des jeunes musulmans qui fréquentaient en toute innocence ces fils et ces filles de Roumis et de juifs(peu de temps après éclata Mai 68 en France).Alors se déclencha une véritable chasse aux « Bitlaz »(BAETLES) par la redoutable brigade des moeurs de l’époque .Ces jeunes là, furent persécutés et chassés de leurs lieux de rencontre. Des descentes, des raids surprises s’opérèrent là ou on sentait l’odeur d’une surprise partie .Certains ,parmi ces jeunes marocains ,qui eurent la malchance d’être embarqués au commissariats furent humiliés ,parfois les cheveux coupés puis renvoyés chez eux .Ce bras de force finit par pousser ces jeunes à reculer. Ils pressentirent que le glas avait sonné sur leur liberté dans leur ville. Alors ils décidèrent , comme d’un commun accord, de vider les lieux. Certains d’entre eux préférèrent des métropoles comme RABAT ou Casablanca où ils pouvaient respirer un air de liberté .Les autres ,les plus révoltés et plus chanceux, choisirent traverser vers l’autre rive et élire domicile pour toujours !! Les années de plombs avaient d’autres formes d’expression …Ainsi une page de l’histoire de la ville d’Oujda a été tournée sans avoir êté vécue pleinement par ses enfants…Ceux qui en étaient acteurs ou témoins se reconnaîtront,j’en suis persuadé, dans cette séquence de l’odysée d’Oujda….
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