L’octroi de la filière sciences mathématiques aux professeurs obéit au lycée Oued Eddahab (Oujda) aux caprices du lobby d’un certain nombre de parents, également professeurs au lycée, dont les agissements président à de sordides manœuvres au sein de l’établissement. En effet, l’administration du lycée, pour une fois neutre et honnête, a confié à deux professeurs de physique, chacune des deux classes de la filière sciences mathématiques du lycée.

Mais il se trouve que certains parents d’élèves, également professeurs au lycée,  non contents de voir leurs enfants étudier chez l’un des professeurs plutôt que chez l’autre, ont remué ciel et terre pour retirer la classe au professeur qui ne leur plaît pas et qui, selon leurs prétentions sournoises, ne fait pas honneur à la filière sciences mathématiques à qui il faudrait un professeur de la taille de son collègue, qui a l’autre classe. Alors commencent les coups bas et les manigances dans les couloirs de la délégation ainsi que dans les bureaux de l’administration du lycée. En fin de compte, la classe a été retirée au professeur en question et confiée à un autre sous le faux prétexte, quoique tous les prétextes soient toujours faux, que le professeur objet de la controverse avait trois niveaux différents  et qu’il ne pouvait pas, en l’occurrence, conduire trois attelages à la fois. Comme les prétextes qui ont fait office d’arguments pour ceux qui ont décidé de la chose, s’effritent aisément sous le poids de la réalité vraie, il se révèle que beaucoup de professeurs ont, au sein du lycée même, soit en tout et pour tout un seul niveau, soit trois à la fois, et cela est vrai pour les matières scientifiques comme il l’est pour les littéraires.

Il est à noter que certains de ces parents, également professeurs au lycée, qui ont manœuvré en sourdine contre leur collègue pour lui faire retirer la classe de la filière sciences mathématiques où se trouvent inscrits leurs enfants, ont soutenu ce même professeur contre son inspecteur au moment où un litige avait opposé l’un à l’autre, il y a de cela quelques années. Maintenant qu’il y va de l’intérêt étroit de leurs enfants, et il faut reconnaître que l’intérêt de leurs enfants n’a à aucun moment était mis en danger, ils se retournent contre leur collègue, sans que la honte leur empourpre les joues, pour lui  faire retirer la filière sciences mathématiques où sont inscrits leurs enfants, et la confier à un autre professeur, car, paraît-il, s’ils n’avaient pas agi comme ils l’avaient fait, le professeur écarté aurait corrompu le quotient intellectuel de leurs enfants qui serait de la qualité de celui d’Einstein et de Gauss.

Il faudrait rappeler à ces personnes que leurs enfants inscrits dans la filière sciences mathématiques avec 22 élèves par classe sont de loin avantagés par rapport à leurs camarades des autres filières dont les classes sont remplies à craquer (44 élèves/classe). Si les parents d’élèves, également professeurs au lycée, avaient le noble sentiment de vouloir faire aller l’école vers la réussite, les élèves vers le succès et le système vers la qualité, ils auraient pensé aux élèves des autres filières, surtout littéraires, qui portent sur les endosses les notes catastrophiques de l’examen régional dont j’avais parlé dans l’un de mes articles publiés sur le site Oujdacity, comme Sisyphe porte sa pierre.  Mais comme ils ne pensent qu’à l’intérêt de leurs enfants, et que cet intérêt n’a à aucun moment été menacé par le professeur qu’ils ont injustement bafoué, les voilà qui se liguent pour mettre en doute les compétences de leur collègue. Leurs enfants, faut-il le leur rappeler, sont les chouchous du lycée puisqu’ils s’assoient chacun par table alors que leurs camarades des autre s filières s’entassent comme des moutons dans une zriba ( un enclos), que s’ils veulent tirer encore d’autres avantages au profit de leurs enfants, au détriment des professeurs et des élèves des autres filières, ils n’ont qu’à continuer à manœuvrer, eux qui veulent la qualité pour leurs enfants et la médiocrité pour les autres.

Mais l’histoire ne s’arrête pas à la destitution du professeur de physique. Déjà son remplaçant, une dame, est décrié, lui aussi, comme l’avait été son prédécesseur. Aussi, ne sera-t-on guère surpris si l’on voit ces mêmes personnes sillonner encore une fois les couloirs de la délégation et ceux du lycée pour manigancer, comploter, conspirer afin d’œuvrer au remplacement du second professeur, comme ils ont conspiré, comploté, manigancé contre le premier.