Les élèves des classes de 5° année de l’école Moussa Ibn Noussair (Hay El Fath, Lazaret) sont sans professeur de français depuis un certain temps. En effet le professeur, à qui je souhaite un prompt rétablissement et un rapide retour, est en convalescence après une intervention chirurgicale au niveau de la main droite.

J’ai eu personnellement une entrevue en date du 14-03-08 au matin avec le directeur de l’école qui m’a certifié qu’il n’avait d’autre alternative que de faire avec ce qu’il a : confier à chaque professeur de français un certain nombre d’élèves.

La même matinée, j’ai contacté le responsable des ressources humaines de la Délégation d’Oujda qui m’a laissé entendre que son service attendait le résultat des mutations et que pour le moment il n’avait pas de pièce de rechange ; quand nous savons que la délégation et l’académie grouillent de personnes bien portantes et qui s’ennuient à ne rien faire si jamais ils connaissaient les préjudices de l’ennui ; quand nous savons que Monsieur le Directeur de l’Académie a donné son accord pour laisser partir au départ volontaire des personnes saines d’esprit et de corps alors que les impotents, tout bons à rien, peuplent les établissements et garnissent leurs dossiers administratifs de certificats médicaux laissant les élèves à l’abandon ; quand nous savons que dans certains établissements des professeurs font la moitié de leur tableau de service et d’autres, bien protégés et bien couvets ne font rien, alors que dans d’autres établissements les élèves sont depuis longtemps orphelins de professeurs ; quand nous savons que les dossiers des prétendues mutations de l’année dernière croupissent dans quelque tiroir d’un responsable cravaté au marché aux fripes, alors que l’on a grand besoin de ces professeurs quelque part ; quand nous savons tous que les résultats des mutations sont suspendus depuis l’année dernière.

Ces mêmes responsables, dont Dieu nous éprouvés, nous parlent de l’amélioration de la qualité

de l’enseignement dans notre pays, alors qu’ils se révèlent incapables de déplacer un professeur pour le diriger de son établissement vers un autre tellement ils ont la trouille des syndicats ou des maquereaux qui le couvrent .

Une chose est certaine, c’est que nos enfants vont passer le reste de leur année scolaire sans professeur de français pendant que les responsables vont et viennent dans les couloirs de la Délégation ou de l’Académie, la tête haute et la cravate à trois sous nouée en bavoir autour de leur cou, imbus de leur personne comme si tout tournait rond. Ah ! Si ces gens avaient une seule goutte de sang dans les veines, ils auraient connu la honte et la gêne car elle leur aurait empourprée le visage !

Je demande à toutes les parties concernées, que ce soit au niveau de la Délégation ou au niveau de l’Académie de venir voir les conditions dans lesquelles les professeurs donnent et les élèves

reçoivent ce que les responsables qui sont à Rabat appellent un apprentissage de qualité : des salles de classe en préfabriqué exposées directement au soleil de l’ouest, des classes déjà pleines de jeunes têtes à qui viennent s’ajouter les élèves répartis entre les professeurs de français de même niveau, un climat d’étouffement dans les salles de classe, une cour en pente encore à l’état naturel qui sert également de terrain de sport, juste bon pour les cascadeurs et les casse-gueules.

Je leur demande de venir voir l’arrière boutique au lieu de se cantonner dans la vitrine où ils sont.