Le ministère de l’Education Nationale vient de lancer des rencontres de concertation pour réhabiliter l’école nationale, la développer, la moderniser, bref pour la réformer.
Il est vrai que depuis l’indépendance de notre pays, les gouvernements successifs se sont penchés corps et âme à réformer notre école nationale. Ceci dit, toutes les tentatives réformatrices initiées n’ont pas toujours abouti et sa Majesté le Roi a réaffirmé à maintes reprises cette vérité lancinante : notre système éducatif souffre d’une crise sans appel qui interpelle tout le monde de la plus haute autorité jusqu’au citoyen lambda. Dans deux discours historiques à l’occasion de la fête nationale de la révolution du roi et du peuple en 2012 et en 2013, le souverain a décoché une diatribe  à notre système éducatif et a appelé les décideurs a assumé pleinement leurs responsabilités en vue de trouver les solutions appropriées à cette situation catastrophique qui prévaut depuis belle lurette.
Après la mise en place des instances du conseil supérieur de l’enseignement préconisée par le document constitutionnel de 2011, cet établissement étatique s’est employé à établir un diagnostic objectif sur notre enseignement et à réfléchir sur les réponses à apporter pour engager notre école nationale sur la voie du changement, de la modernisation en vue d’affronter les défis de la mondialisation et de l’économie du savoir.
Le ministère de l’Education Nationale vient de lancer des journées de réflexion et de concertation autour de la promotion et de la valorisation de notre système éducatif qui a montré ses limites et son inefficacité malgré le budget conséquent alloué à ce secteur stratégique considéré comme la locomotive du développement et une seconde priorité nationale après la cause de notre intégrité territoriale.
Le lancement de ces rencontres de concertation avec les acteurs politiques, les opérateurs économiques, les acteurs de la société civile, avec les experts et des ateliers animés par des acteurs pédagogiques, le personnel administratif et tous les professionnels de l’éducation et de la formation en vue d’établir un état des lieux sur notre école qui va de mal en pis et réfléchir sérieusement sur les réponses et les actions à mener afin de surmonter la crise qui frappe de plein fouet notre institution scolaire.
A l’évidence, nous saluons à juste titre ce projet ambitieux qui vise l’implication de tout le monde dans un dessein éducatif qui donnera naissance à une génération capable de construire un Maroc prospère, dynamique et qui trouvera certainement sa place de choix parmi les pays émergents.
Sans l’ombre d’un doute, tous les citoyens lassés de notre école stérile, inégalitaire et injuste aspire à une institution ouverte, attrayante et efficace où chaque élève a sa place.
En vue de construire ce temple de savoir de qualité, les participants à ces journées de dialogue et de réflexion doivent aborder toutes les problématiques et traiter tous les sujets et toutes les difficultés qui ont entravé l’émergence d’une école performante.
La réforme de notre système éducatif passe inévitablement par placer l’enseignant au cœur de l’acte pédagogique à travers une formation initiale ciblée et la mise en place d’une formation continue de qualité qui vise à doter le personnel enseignant de compétences disciplinaires et professionnelles à même de l’aider à mener à bon port sa noble mission .Une formation qui vise en premier lieu à pourvoir le capital humain de savoir-faire et d’aptitudes susceptible de l’aider à accompagner le rythme d’apprentissage de chaque élève, de déceler les difficultés d’apprentissage des apprenants en situation de détresse ou d’handicap physique, intellectuel ou psychique, car on a tendance à remarquer que le nombre d’élèves qui souffrent le martyr en classe augmente annuellement.
La question du renouvellement des programmes, l’actualisation des connaissances, la modernisation des méthodes pédagogiques et didactiques ,l’usage de l’outil informatique à des fins purement pédagogique pour rehausser le niveau et renforcer les capacités cognitives des élèves.
Le débat constructif doit porter sur le décrochage scolaire, le soutien pédagogique, comment résorber et réduire les inégalités entre les élèves du monde urbain, périurbain et le monde rural….
Beaucoup de questionnements méritent une analyse minutieuse et des propositions pertinentes à même de restaurer la confiance dans une école publique de qualité
Il est temps de saisir cette opportunité historique en vue de renouer avec la réussite qui nous faisait énormément défaut