La crise de la lecture au Maroc est chronique
« La lecture nourrit l’esprit », depuis notre tendre enfance , beaucoup d’enseignants ont rabâché nos oreilles avec cette magnifique citation qui demeure omniprésente dans nos mémoires. Celles et Ceux qui ont apprécié cette citation continuent de nos jours à acheter des livres, à feuilleter des publications et à fréquenter le salon international du livre et de l’édition organisé par la métropole casablancaise chaque année en quête de nouveautés capables d’assouvir leurs passions. Mais, la plupart des citoyennes et citoyens marocains boudent le livre et affichent une désaffection vis-à-vis de l’importance que revêt ce support culturel dans leur quotidien.
La question qui taraude notre esprit se décline comme suit : pourquoi ce désintérêt manifeste à l’égard du livre et de la lecture ?
Les raisons qui poussent beaucoup de marocains à ne pas acheter un livre et à ne pas lire tout court sont multiples, mais dans cette modeste contribution, je vais me pencher sur quatre facteurs essentiels
Le premier facteur est étroitement lié à l’enveloppe horaire hebdomadaire imposée à l’école primaire. L’écolier marocain passe 30 heures dans l’enceinte scolaire pour apprendre une panoplie de disciplines, sans perdre de vue que ce même apprenant est tenu à réviser ses leçons, à faire ses devoirs, à se documenter, à pratiquer une activité sportive….ce travail acharné ne lui laisse pas suffisamment de temps libre pour se livrer à la lecture.
Le second élément a trait à la démarche méthodologique adoptée par les enseignants qui n’arrivent pas à inculquer le goût et l’immense plaisir de l’acte de lire . Il est d’autant plus vrai, que la rémunération dérisoire des professeurs ne leur permet pas d’acquérir des livres.
Le troisième aspect qui entre en jeu réside dans l’absence de coin de lecture au sein de nos salles de classe susceptible d’encourager l’émergence d’un lectorat potentiel. Parfois, une institution scolaire peut disposer d’une bibliothèque garnie, mais faute de personnel, sa porte reste toujours fermée, et les apprenants censés tirer profit de sa portée extrême sont tenus à l’écart
Le dernier élément qui peut expliquer ce grand désintérêt est la formation initiale des enseignants jugée défaillante et déficitaire . Bien sûr, la formation continue est aux abonnés absents.
Il est vrai que l’absence d’une politique de la promotion du livre n’est plus à démontrer, ainsi que les conditions socio-économiques difficiles qui freinent la passion livresque du marocain sont pointées du doigt et requiert une mobilisation de la part de l’Etat, des professionnels du livre, des universitaires, des acteurs associatifs ….en vue de débattre de cette problématique épineuse et tâcher de trouver collectivement des solutions à mettre en œuvre pour promouvoir ce créneau indispensable pour notre développement .
Je pense, en guise de conclusion, que le ministère de la culture et le ministère de l’éducation nationale doivent coordonner leurs actions et leurs synergies pour atténuer cette crise chronique qui frappe de plein fouet la lecture. Cette coordination n’est pas un choix ou un luxe, mais c’est une exigence si véritablement notre pays aspire à gagner la bataille du développement.
Barkaoui Khalid
Ecole : OKBA BNOU NAFIA ELFIHRI
Outat ElHaj
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