Le bon citoyen préconisé par notre systéme educatif
Quelle est la voie salutaire que nous devrions emprunter pour accéder au développement tant attendu par un peuple frustré par les maux qui rongent beaucoup de secteurs qui n’arrivent pas à décoller ? L’enseignement performant et efficace rétorquent un ensemble d’experts. C’est facile à dire que le secteur de l’enseignement est un segment stratégique qui mérite une importance cruciale de la part de nos responsables pour renouer avec le développement et la croissance économique qui a déserté notre pays malgré la volonté inébranlable affichée des uns et des autres. Oui c’est facile à dire, mais on a du mal à réaliser cette ambition collective . La faute incombe à la mauvaise gouvernance, à la formation de notre corps professoral, à notre infrastructure de base caractérisée par la défaillance et la salubrité, au manque du contrôle et de l’encadrement, à la situation matérielle de notre personnel enseignant et administratif…
Chacun peut avancer des arguments chiffrés et des motifs précis qui sont derrière cette faillite qui nous secoue, mais une chose est certaine : notre système éducatif est asthénique et nécessite une réforme en profondeur. Les réformes que notre pays a entrepris depuis l’indépendance jusqu’à la mise sur pied de la charte nationale de l’éducation et de la formation, en passant par le programme d’urgence et en finissant par mettre en place un plan d’action 2013-2016 n’ont pas abouti, car tout d’abord ,ces réformes n’ont pas eu le courage de poser les véritables questions à même de relancer notre école nationale. Parmi les questions qu’on a omis de poser figurent la nature du profil du citoyen marocain que notre patrie compte construire à travers le renouvellement des programmes, la remise en cause des approches pédagogiques( on a passé de l’approche par objectifs, à l’approche par compétences, puis à l’intégration…) sans évaluation objective ni une analyse des points forts à renforcer et des points faibles à esquiver.
Oui, des voix peuvent s’élever ici et là pour nous dire que notre pays voulait un bon citoyen qui aime profondément son pays, sa culture, ses coutumes, un citoyen doté de valeurs de citoyenneté, de démocratie, de tolérance….c’est vrai, mais au fond qu’est ce qu’un bon citoyen ?
Un citoyen qui ne maîtrise ni la langue arabe ni les ficelles de la langue de Molière est-il véritablement un bon citoyen ? Un citoyen qui a du mal à déchiffrer une phrase courte, qui n’arrive pas à comprendre le sens d’un petit discours simple, incapable d’aligner deux phrases correctes, qui envoie un message avec des lettres latins, mais en « Darija » est-il , à l’évidence, un bon citoyen ?
Un citoyen tolérant ? Est-il ce citoyen qui caillasse, qui recourt à la violence et au vandalisme pour faire entendre sa voix ? ou celui qui harcèle la fille et drague la femme sur nos artères ?
Un citoyen qui est en déphasage avec les exigences du marché de l’emploi qui demande des atouts professionnelles et des qualités humaines qui manquent chez nos étudiants pour ne pas dire chez nos diplômés chômeurs qui deviennent des protestants aguerris devant le siège du parlement national.
Quand on pointe du doigt la montée en puissance de beaucoup de fléaux, d’incivilités, d’incivismes et de comportements condamnables à plus d’un titre, tout le monde endosse la responsabilité à l’école qui n’arrive pas à inculquer les valeurs et à transmettre l’esprit de citoyenneté et le sens élevé de la responsabilité à nos écoliers, à nos collégiens, à nos lycéens et à nos étudiants universitaires.
Il urge donc d’entreprendre la réforme de notre système éducatif. La réforme passe forcément par poser les vraies questions et par la formulation de réponses judicieuses dans le cadre d’un débat houleux, posé et constructif qui met l’intérêt suprême de la nation au dessus de toute considération.
Barkaoui Khalid
Ecole : OKBA BNOU NAFIA ELFIHRI
Outat El Haj
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