MEDIAS MAROCAINS ET POUVOIR
MEDIAS MAROCAINS ET POUVOIR
INTERACTION ? SOUMISSION ? DEMISSION ?
L’attitude des médias à l’égard du pouvoir, reste un sujet d’étude vaste et complexe.
Est-ce un phénomène général, qui touche tous les pouvoirs de par le monde ? Ou plutôt, cela ne concerne qu’un certain nombre de pays qui se cherchent encore, par manque anémique et/ou par carence d’expérience dans ce domaine hyper sensible, bien précis ?
Nous ne prétendons nullement parler du dit phénomène pour une raison simple : ce serait plus qu’une mer à boire, une entreprise quasiment donquichottesque, irréaliste, et donc irréalisable, du moins de notre point de vue.
Par contre, nous pensons avec une grande conviction, que le cas marocain, mérite la tentation non pas de l’étudier, ni à plus forte raison de l’analyser, ni non plus de focaliser l’attention sur ses dimensions, ni même de jouer le jeu de Mme Soleil !
Mais en tant que citoyen intéressé et concerné, j’ose croire avoir le droit et le devoir de relever un certain nombre de hiatus qui, tout simplement, retiennent et attirent mon attention.
Je serais tenté de réclamer à nos gouvernants, des explications à propos de cette grande aporie qui se résume ainsi : alors qu’ils ne cessent tantôt d’évoquer et tantôt d’invoquer (selon leur stratégie de gouvernance) l’instauration d’une démocratie sociale, ils ne parviennent même pas à faire nettoyer le pare-brise de leur appareil de pilotage, de son opacité contradictoire, scandaleuse, et je crains, chronique.
Il faut reconnaître cependant, pour ce qui est des médias, qu’il serait difficile d’évaluer objectivement, et avec exactitude, leur influence, de même que leur degré d’indépendance à l’égard du pouvoir.
Il est en revanche presque certain que lors des périodes charnières de l’histoire du pays, comme on dit, ces médias ont pu jouer, positivement ou négativement, des rôles critiques dans la tournure que les événements ont prise.
A l’heure où les acquis sociaux, économiques et politiques, ont plus que jamais besoin d’être consolidés, renforcés et parfois corrigés, ne serait-il pas temps pour la presse marocaine, de renouer avec ses rôles de contre-pouvoir qui d’ailleurs ne menaceraient en rien le pouvoir vu qu’ils servent d’éclaireurs, de clarificateurs. Car, les choses se voient mieux d’en bas paradoxalement à certaines visions sclérosées et révolues.
Une telle vision d’en bas serait à même de garantir une meilleure visibilité des champs d’actions, ce dont la société a impérieusement et nécessairement besoin de toute urgence.
En ce sens, ni la soumission des médias au pouvoir, ni leur démission, ne pourraient contribuer à résoudre le problème qui se pose chaque fois que la réalisation d’un objectif, sur le terrain de la réalité exige une interaction dynamique entre le pouvoir et le contre-pouvoir, que devraient incarner des médias libres et indépendants, mais hautement responsables.
Dans le cas contraire, les médias et le pouvoir risquent ensemble d’endosser une lourde responsabilité : celle de rater/et de faire rater un rendez-vous crucial avec l’Histoire d’un Etat-Nation, encore en gestation. /.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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