MAROC EDUCATION : DE LA DEPERDITION A L’IMPASSE?!
MAROC EDUCATION : DE LA DEPERDITION A L’IMPASSE?!
Le bateau de l’Education au Maroc connaît actuellement des moments très difficiles. Il court des risques absolument angoissants dont la dangerosité n’a point besoin d’une quelconque démonstration de sorciers, ni de démagogies savamment conçues et élaborées par d’éminents spécialistes d’ultimes opérations de sauvetage de dernière minute, convaincus et rompus aux grands remue méninges pour que soient posés pour la première fois, les véritables problèmes qui gangrènent le paysage pédagogique et professionnel du domaine de l’Education dans toutes ses amplitudes et diversités.
Les difficultés rencontrées, à l fois, par les élèves et les enseignants,, comme suite logique à l’arabisation de l’enseignement des matières scientifiques aux deux cycles du secondaire, faisaient partie du domaine de l’interdit, d’un tabou aux confins sociopolitiques et socio culturels, encore totalement en friche.
Des générations entières de jeunes marocaines et de jeunes marocains furent sacrifiées, non sans une impitoyable préméditation culpabilisante sur l’autel d’un nationalisme linguistico culturel et politique douteux, aux perspectives incertaines, et aux conséquences inimaginables comme le souhaitaient les défenseurs acharnés d’une arabisation à outrance, au fanatisme débridé, quasiment aveugle et revanchard.
Soigneusement tramée, l’intrigue devait être appuyée d’un arsenal argumentaire cousu et préfabriqué sur mesure, ou plutôt à la mesure d’enjeux politiques purement électoralistes.
Douloureusement parvenus au Supérieur, les étudiants se trouvaient confrontés à un double handicap: le blocage linguistique, discursif et scientifique.
De surcroît, un autre problème, et qui n‘est pas des moindres, vint dramatiser tragiquement toutes les données, réside ni plus ni moins dans des programmes condamnés à demeurer sous jacents aux exigences des finalités invoquées par des décideurs détenteurs de pouvoirs le moins que l’on puisse en dire, abusifs.
Et ce n’est nullement un hasard, si on voit aujourd’hui se développer une tricherie sans frontières, un clientélisme et un opportunisme pervers, à tous les niveaux du domaine éducatif : des bourses fabuleuses à l’étranger au profit d’étudiants descendants de familles particulièrement nanties, et influentes, furent octroyées sans tenir compte du principe fondamental de l’égalité des chances. Inutile de parler de toutes les formes d’interventionnisme qui foisonnent partout, au profit des classes privilégiées.
Par ailleurs, on assiste malgré tout, à la démultiplication de faux débats sur le rôle des langues arabe et française dans la promotion des dialogues de langues, de cultures, de religions. Il s’agissait de noyer définitivement le poisson, afin de ménager des susceptibilités supposées appuyer les intérêts des défenseurs de l’arabisation des enseignements scientifiques et en accordant une importance toute particulière, à ce qui s’appelait la maîtrise du discours et du raisonnement scientifiques, dans les deux langues, lesquelles à vrai dire , se livraient des combats sourds et à découvert, tellement étaient grands les enjeux socioéconomiques, sociopolitiques qui présidaient à la détérioration des relations sévèrement atteintes entre francisants et arabisants.
Les débats étaient on ne peut des plus passionnés, en dépit des approches d’apaisement entreprises par les uns et les autres, en vue de préserver la formation des enseignants des vicissitudes qui semblaient menacer irréversiblement l’avenir de la marocanisation des cadres, projet stratégique de grande envergure.
C’est donc tout l’avenir de l’Education au Maroc, tous cycles confondus, qui se prépare à connaître des velléités de remous suscités par de profondes interrogations sur tous les plans et à tous les niveaux.
La désignation d’un ancien ministre de l’Education Nationale à la tête du département scolaire dans le nouveau gouvernement dirigé par l’Islamiste AbdelIlah Benkirane,qui vient d’être reçu par le Roi du Maroc, témoigne si besoin est, de la vulnérabilité de l’Education Nationale au Maroc qui est à la veille de profondes remises en question devant nécessiter indubitablement la prise de décisions audacieuses et courageuses capables de répondre, un tant soit peu, aux attentes de la société marocaine, en général, et à celles de la famille de l’Education Nationale qui désormais semble ne plus supporter le moindre atermoiement qui ne pourrait que porter un sérieux préjudice à l’avenir du peuple marocain./.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
2 Comments
Monsieur,
Avec tous mes respects, le professeur DOIT avoir un salaire digne à son STATUT, c’est le seul remède pour l’Enseignement au MAROC…Malheureusement ceux qui ont été affectés cette année ont un salaire plus élevé par rapport à quelques anciens profs ce qui laisse à réfléchir…ceux-ci disposent d’une licence mais leurs dossiers sont devenus « »des mouchoirs en cas de besoin » »voire des serviettes pour les bureaux.
Qu’elle vision est réservée à l’enseignement ? A-t-elle les moyens d’accomplir sa mission de transmettre un savoir différend à chaque étape de l’enseignement ? De quel enseignement veut-on parler, du public ou du privé peut-être même du religieux ? Pour qu’elles raisons, ceux qui le peuvent, vont-il rejoindre les bancs de l’enseignement privé et si possible étranger, où les profs ne bénéficient de loin pas des privilèges des enseignants du public mais dispensent tout de même un enseignement de qualité ? A-t-on vraiment la volonté d’enseigner au plus grand nombre ou ceci restera un privilège pour un minorité ? Les objectifs du bac sont-ils atteints ? Un taux réévalué d’année en année à géométrie variable ? Tant de questions qui ne trouvent de réponse simple. A mon avis, il ne s’agit pas d’une question de salaire digne car dans ce cas, celà signifierait une prise d’otage faite par le corps enseignant, ce à quoi je ne veux pas croire. Mais le constat est flagrant. C’est évidemment bien dommage pour ce beau pays et peuple.