RECONSTRUIRE L’ECOLE DE DEMAIN
RECONSTRUIRE L’ECOLE DE DEMAIN
Par les réflexions qui suivent, je n’ai aucunement la moindre intention de faire étalage de représentations personnelles de l’école à laquelle j’ai toujours aspiré. Il faudrait tout un livre. D’ ailleurs, ce n’est pas cela qui manque partout. D’éminents penseurs et écrivains du monde ont consacré de grands et fabuleux travaux à cette audacieuse entreprise.
Il reste cependant pour l’essentiel ma profession de foi Je pense que l’acquisition d’une qualification professionnelle est le bon fil conducteur d’un parcours scolaire humaniste.
Qui des enseignants de longue date, ne saurait ou ne pourrait jargonner sur le sujet, sachant que le terrain est particulièrement brûlant et qu’il enclenchera de rudes débats, je suppose ?
Au fait, est-ce que c’est la société, ou plus exactement l’Etat, qui vont donner quelque chose à l’école, ou plutôt c’est à l’école de servir de levier incontournable de tout effort social pour un éventuel décollage socioéconomique, socioéducatif, entre autres évidemment ?
Je préfère ne pas m’aventurer dans une telle problématique qui fait toujours l’objet de profondes divergences de conceptions et de visions parmi les composantes de différents cercles en relation directe ou indirecte avec la réflexion sur le sort de l’école de demain.
Par contre, cela ne nous empêcherait guère de nous poser des questions brûlantes du genre : qu’attendons-nous de l’Education sur ce plan-là ? Elle doit préparer les jeunes qui lui sont confiés à devenir des citoyens. Tel est le rôle fondateur de l’école publique.
Mais avant de poursuivre, essayons de reprendre une définition intellectuelle du citoyen :
Etre capable d’énoncer non ce qui est bon pour soi, mais ce qui est bon pour les autres, tous les autres.
Est-ce que cela s’apprend à l’école ? La réponse, c’est non pour ceux qui privilégient l’école libre qui doit évidemment être, affirme-t-on laïque, car sa principale vocation est celle d’éveiller la liberté des esprits au lieu de les verrouiller au moyen de dogmes préfabriqués, préconçus.
Cette école ne se limite pas à instruire, mais aussi et surtout à éduquer. Il y a là une nuance fondamentale de taille. C’est être capable de connaître et de discerner grâce aux savoirs, ce qui demande aussi que les goûts et les sensibilités soient éveillés et éduqués.
Il y est question de culture, d’art, bref de tout ce qui est susceptible de contribuer à former et à développer le caractère, à émanciper tout au long de notre existence, tout être humain pour qu’il puisse devenir un être accompli.
Toutefois, l’acte de décoder et de comprendre des messages provenant de nos semblables revêt une importance non moins déterminante. Il en va de même pour l’acte d’encoder, d’expliquer et de transmettre des messages avec divers outils et moyens de communication.
Reconstruire l’école de demain/ou pour demain se veut l’œuvre de citoyens compétents et dévoués, dans la mesure où l’école est une institution nationale qui diffuse des connaissances et des savoirs, tout en récusant tout ce qui est figé où figeant.
Aussi, cela se passe dans les deux sens, dans une véritable réciprocité agissante, une dynamique interactionnelle nécessitant obligatoirement des mises à jour et des remises en question régulières et rigoureuses.
L’école de demain, donc du futur, ne doit pas, ne peut pas prétendre gommer et se substituer à l’école d’aujourd’hui. Et l’école d’aujourd’hui ne doit pas, ne peut pas se figer sous prétexte de défendre certaines valeurs du présent sur lesquelles la société cherche à s’imposer comme unique et seul modèle socioculturel, socioéconomique, socioéducatif, sociopolitique entre autres.
Reconstruire l’école, c’est mettre en marche le plus tôt possible, un processus de transformation progressive destinée à lutter contre la stagnation, les pré requis, les présupposés, et faire en sorte que la société n’ait nullement le droit ni le devoir de les justifier. /.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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