ATTITUDE DE L’EUROPE ENVERS ISRAEL
ATTITUDE DE L’EUROPE ENVERS ISRAEL
(relu et remis à jour le 26/05 /13)
Se dresser face à l’agression israélienne est une chose. Mais prendre une position de principe, indépendante de l’influence américaine est une toute autre affaire ; et c’est quelque chose que l’Union Européenne n’a pas été en mesure de faire sérieusement, depuis qu’elle est devenue un acteur important de la diplomatie internationale. Indépendamment de qui a occupé la Maison Blanche, les Etats-Unis ont toujours fait tout ce qu’ils estimaient nécessaire pour affirmer leur suprématie au Moyen Orient.
La crise de Suez dans les années 1950 marque le début de cette hégémonie. Après l’attaque de l’Egypte par la Grande –Bretagne, la France et Israël, en réponse à la nationalisation du Canal, les USA ont déclenché une ruée sur la livre sterling. Les conséquences de cette action ont été si graves que la Grande-Bretagne est sortie d’Egypte avec la France et Israël derrière elle. Washington n’allait plus rien tolérer dans la région sans sa permission.
Une anecdote circulant parmi les initiés de la politique étrangère de Bruxelles nous offre un indice sur la perception d’Israël dans les couloires des Institutions européennes. Lors du premier mandat de Netanyahou, comme premier ministre dans les années 1991, un député espagnol a rappelé que les activités d’Israël dans les territoires occupés étaient tellement litigieuses que même le gouvernement de Clinton était mal à l’aise avec cette situation. Netanyahou avait riposté de façon méprisante : « Vous, Européens, ne regardez que ce qu’il se passe au dessus de la table. Si vous regardiez en dessous, vous verriez que nous tenons les Américains par les couilles. »
Prétendre qu’Israël manipulerait les Etats-Unis par cette élégante manière, est un point de vue discutable. Même s’il ne manque pas de preuves quant à l’énorme poids du lobby pro-israélien sur Washington, les USA utilisent aussi cette alliance pour leurs propres intérêts coloniaux au Moyen Orient. Malgré les nombreux cas de tensions entre les deux nations dans les premières décennies suivant 1948, Israël a été considéré comme « un Etat client » de plus en plus important dès la présidence de Richard Nixon au début des années 1970.
Quand il est devenu clair que la guerre du Vietnam était perdue, Nixon a développé une nouvelle doctrine : les Etats-Unis devaient éviter la confrontation directe avec les pays du « tiers- monde » et s’appuyer plutôt sur des « laquais » comme Israël ou l’Iran (conduite par le Chah, à l’époque).
Pendant la guerre froide, l’Ouest était engagé dans la lutte contre le nationalisme arabe et l’influence soviétique dans cette région. Pourtant, à la chute du communisme, le Pentagone ne s’est pas détourné du Moyen Orient. Bien au contraire !
L’historien palestinien Rachidi Khalidi a fait remarquer que les USA s’étaient fixé un agenda pour établir une nouvelle forme d’hégémonie américaine sur la région, en collaboration avec Israël. Programme clairement affiché dans un document de 1996 que Richard Perle- un personnage important du Pentagone et un ardent défenseur de la guerre en Irak- avait écrit pour Netanyahou. Préconisant un changement de régime à Bagdad, il insistait pour que les USA et Israël aient un objectif identique de « paix à travers la force », métaphore Orwellienne pour ne pas utiliser le mot « guerre ».
Le rapprochement d’Israël vers l’Union Européenne a été le fruit de la coopération dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme », que George W.Bush a déclarée suite aux atrocités du 11 Septembre. Parce que les élans unilatéraux de Bush se sont révélés un facteur de division, il serait facile de penser qu’il y avait un désaccord transatlantique grave, au cours de son premier mandat. En effet, avec Jacques Chirac et Gerhard Schröder contre la guerre en Irak, on pouvait facilement imaginer qu’un début surréaliste avait bien eu lieu, en 2002.
Les éditorialistes faisaient courir des histoires comme quoi les Américains en colère, avaient rebaptisé french fries en freedom frises, boycottant les vins de Bordeaux étaient révoltés de l’ingratitude envers les vaillants soldats américains venus mourir sur les plages de Normandie. Les conversations qu’on a eues avec des diplomates US de cette histoire, ont été parmi les plus étranges des récits.
On se souvient d’un fonctionnaire dire sérieusement que les Français ne pouvaient pas s’opposer à la guerre parce qu’ils les avaient soumis au tabagisme passif, dans un café parisien, le week-end précédent !
On sait que la nicotine est nuisible, mais une agression militaire l’est-elle moins ?/.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui( d’après Michel Collon )
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