L’ECOLE MAROCAINE UN SERVICE PUBLIC OU UNE INSTITUTION NATIONALE ?
L’ECOLE MAROCAINE
UN SERVICE PUBLIC OU UNE INSTITUTION NATIONALE ?
Depuis l’Indépendance du Royaume, l’école marocaine, tous cycles confondus, se cherche indéfiniment, mais vainement.
D’aucuns, mettaient le doigt sur la formation des cadres, tant quantitativement que qualitativement (selon les moyens du bord), ne serait-ce que dans le but d’assurer une marocanisation du personnel enseignant, assurant une relève souvent controversée, à plusieurs titres.
Et chemin faisant cahin-caha, de gros efforts ont été fournis à tous les niveaux, et sur tous les plans. Il fallait construire, à tout prix, des établissements scolaires, pour rapprocher des distances, d’une part, et d’autre part pour absorber, autant que faire ce peut, des populations scolarisables.
Tout s’en mêlait, de la politique pudique à des motivations passionnées, des élans de cœurs dévoués, aux tentations d’arrivismes nostalgiques ! Et du coup, d’énormes budgets furent investis, souvent en fonction de calculs généralement hâtifs et télé commandés, en vue de répondre à des besoins approximativement et sentimentalement appréciés.
Toutefois, on s’apercevait chaque fois que les estimations des coûts de réalisations de nombreux projets, étaient difficilement justifiées sinon justifiables.
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Mais jusqu’à maintenant, de telles visions continuent à faire des ravages, sans que les responsables ne décident enfin de poser le problème de la manière la plus rigoureuse, non plus toujours en termes de chiffres, mais plutôt en termes de décisions rationnelles et audacieuses.
Nous pensons que les débats et les décisions prises jusque-là, sont le plus souvent faussés dès le départ. Les vraies questions et préoccupations se voient systématiquement biaisées et contournées.
Comment sont traités les problèmes structurels et les problèmes ponctuels ?
Sur quels critères irrémédiablement opaques, fonctionnent les établissements scolaires ?
Et puis, pourquoi avoir choisi de travailler sur des projets d’établissements, alors que le travail avec le contrat d’établissements se prête mieux à une gestion et à un suivi rigoureux, et en plus, il a fait ses preuves, dans la mesure où un cahier des charges est toujours disponible, dans une clarté remarquable. Il y va également pour ce qui est de la constitution des classes.
Il s’agit donc de prendre en compte, les spécificités, les particularités locales, de promouvoir des actions, des projets locaux pour garantir leur suivi. Comme sur le plan stratégique, d’éminents spécialistes préconisent la micro-planification responsable, à partir des limites de la macro-planification.
Ces interrogations, et bien d’autres, suivies de suggestions trouvent aisément leur bien-fondé pratique et théorique pour des raisons de configuration étatique : L’école n’est pas un service public, elle est une institution nationale.
Précisons cependant qu’une institution scolaire qui ne peut pas répondre aux besoins, et qui ne peut pas répondre aux questions des familles/ des parents se discrédite lourdement.
D’un point de vue strictement pédagogique, sans utiliser le moindre langage éculé, le rôle de l’école/institution est de « libérer les enfants de leurs parents » grâce au convaincre sans contraindre ; ce qui n’est pas le cas actuellement, vu que tous les partenaires fustigent, avec force et indignation, la maltraitance pédagogique qui est venue, dans le continuum écoles collèges, renforcer la maltraitance physique.
Car la qualité d’une école ne se mesure pas à la satisfaction des familles ; elle ne se mesure pas non plus à la satisfaction des enseignants. Elle se mesure au devenir socioculturel et cognitif des apprenants, à l’issue de leurs différents cursus scolaires.
Dans l’école institution, entre le corporatisme des enseignants et le consumérisme des familles, on cherche et on opte pour le travail en commun, dans le but ultime de contribuer au développement des aspects qualitatifs de l’enseignement /apprentissage, car quand on conduit une réforme, on n’abandonne jamais au beau milieu du chemin !
La scolarisation va de paire avec la scolarité, le moindre déséquilibre serait fatal pour la suite du projet de développement dans son intégralité. Les partenaires en sont parfaitement conscients.
Entre les chefs d’établissements et les familles, il n’y a pas et il ne saurait y avoir d’intermédiaire.
Peut-être serait-il encore temps, pour le Maroc, de réhabiliter l’école institution selon une vision modernisatrice, celle de l’intégration institutionnelle, pour l’efficacité, la bonne gouvernance, le succès scolaire, le vrai !/.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahaoui
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