L’INFORMATION : UNE LIBERATION CERTAINE ET EFFICIENTE.
L’INFORMATION : UNE LIBERATION CERTAINE ET EFFICIENTE.
L’information, sa liberté de circulation et ses effets de révélation, a certainement joué un rôle essentiel dans le processus d’émancipation de la société. Il y a eu un double phénomène, d’accélération objective et d’efficacité subjective.
Le premier recouvre la troisième révolution industrielle dont le numérique est le moteur, avec son impact sur les modalités de consommation et de diffusion des informations. Avec le développement exponentiel des technologies audiovisuelles et l’avènement de l’espace Internet potentiellement sans frontières, il y a eu, durant cette dernière décennie, la constitution totalement inédite d’un espace commun de l’information dans le monde arabe, d’un espace public partagé par tous les peuples qui, après avoir dépassé leurs situations spécifiques, se sont mis à partager des questions, des expériences, des solutions, etc.…
Alors qu’il n’y avait pas d’espace public réel dans leur pays, ils partageaient un espace public virtuel en regardant avec engouement et assiduité la chaîne Al Jazzera, puis en utilisant à bon escient les réseaux sociaux du Net.
Se développent alors des espaces de paroles, des espaces de libertés, des espaces d’affrontements et de confrontations communicationnels, des espaces relationnels des uns et des autres, de l’un au multiple, de l’individu aux groupes.
Le second phénomène concerne l’effet de la révélation par Wikileaks, durant l’automne 2010, des câbles diplomatiques américains. Mais ce qu’il faudrait retenir surtout, à ce sujet, c’est l’émergence d’un facteur déclencheur de l’événement des révolutions démocratiques populaires dans un nombre important de pays arabes.
Parallèlement, on voit se développer- et c’est là une conséquence logique- de nouvelles approches de militantisme, nées de la modernité numérique, proches de certains mouvements altermondialistes qui s’évertuent à révéler publiquement des documents jusque-là considérés top secret- des images, des photos osées de personnalités influentes arabes et internationales en train de commettre des prévarications dignes de véritables dealers, rompus aux actes inédits de banditismes des plus choquants.
De ce point de vue, des manifestants de nombreux pays ont pu avoir facilement accès à des messages et correspondances, estimés comme dangereux, émanant de hauts responsables mondiaux, et susceptibles de porter de graves préjudices aux secrets d’Etats en ébullition.
Toutefois, il importe de signaler l’extrême importance des rôles particulièrement déterminants des téléphones portables pour la couverture instantanée des manifestations monstres qui ont hermétiquement bloqué des places publiques, des artères, rendant impossible tout déploiement ou redéploiement des gigantesques convois de forces de l’ordre loyalistes.
Il en va de même pour les opérations judicieuses d’harmonisation et de coordination de l’entretien des contacts entre les foules, sachant que ces dernières-ce qui fait une spécificité notoire des révolutions des peuples arabes-n’agissaient nullement en fonction de consignes transmises par d’éventuels leaders, dont le temps est désormais révolu.
Qui ose alors parler d’improvisations, de tâtonnements, de soulèvements à l’aveuglette, pendant toute la durée des événements qui ont secoué les pays arabes, ayant connu de véritables mouvements révolutionnaires, qui ont débouché inévitablement sur la chute des dictateurs ouvertement soutenus par des puissances dites du monde libre ?!./.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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