LE DROIT INALIENABLE DU CITOYEN A L’INDIGNATION « MODERNE » !
LE DROIT INALIENABLE DU CITOYEN A L’INDIGNATION « MODERNE » !
Pour ne pas noircir le tableau, mais tout en cherchant l’exhaustivité, il n’y aurait pas mieux que l’exemplification objective, autant que faire ce peut.
De telles précautions, pour ne pas dire des gardes fous, s’avèrent de plus en plus nécessaires dans la description de paysages socioculturels atteints de bureaucratie excessive et insupportable, rongés par une corruption épidémique, un clientélisme quasiment chronique, et j’en passe.
La liberté d’expression, dite citoyenne, n’est pas à la portée de tout le monde, pour de nombreuses raisons dont celles de l’analphabétisme, de l’illettrisme, du degré encore alarmant de peur ou de crainte, d’un degré effrayant d’insuffisance de conscientisation, et/ou d’information.
Car on ne s’exprime pas pour ne rien dire : on s’exprime pour faire part d’un sentiment, d’une prise de position, pour afficher une attitude, pour réclamer un droit, pour dénoncer une injustice, ou exprimer son accord ou son désaccord, ses réserves, et souvent dans le but de demander quelque chose ou d’y répondre, et la liste est longue .
Mais il arrive rarement de faire part de son indignation devant une attitude blessante ou qui porte ouvertement et carrément atteinte à sa dignité, d’où l’acte de s’indigner ; on dit qu’on est touché à sa dignité, et qu’on est profondément indigné.
C’est ainsi que l’acte de s’indigner, ou l’expression de son indignation, signifie surtout que c’est un sentiment qui rassemble plusieurs autres sentiments tels un ras le bol. Et le plus souvent, lorsqu’il il s’agit d’un groupe de personnes partageant les mêmes intérêts, qui dénoncent des abus par exemple, ou des manquements à certaines règles, ou des réclamations bien précises.
Passons maintenant aux différents moyens linguistiques, ou autres, pour exprimer son indignation, suite à une bavure de nature grave. Soit le cas des habitants d’un quartier malpropre, malsain, bruyant, polluant, bref où la vie est devenue insupportable .Ils commencent par envoyer une pétition à qui de droit. Puis devant l’inertie des services concernés de la ville, les habitants du quartier en question décident de se rencontrer en face de l’administration concernée afin de lui faire comprendre de vive voix, les types de problèmes que rencontrent les uns et les autres, le jour comme la nuit. Ils ont l’impression d’être considérés comme des citoyens de second ordre. De tels agissements sont de nature à porter préjudice à leur calme, à leur citoyenneté ; aussi s’indignent –ils de la négligence, du désintérêt, du laisser aller incompréhensibles affichés par les autorités compétentes.
Par la suite, les habitants dudit quartier haussent le ton, mais toujours dans le respect absolu des règles de bienséance requises par la citoyenneté engagée dont ils ont toujours été fiers, ils demandent aux services concernés de la municipalité d’être reçus par M. Le Maire en personne, afin de lui faire part de leur indignation la plus profonde, au sujet de l’abandon inadmissible et incompréhensible dont fait l’objet leur quartier par les équipes chargées du ramassage des ordures ménagères, qui semblent se désintéresser complètement du bien-être, de la quiétude des populations.
Nous pouvons toujours dans ce cas précis des actes d’indignation, qui sont régulièrement exprimés par les citoyens de tout un pays qui voient se dégrader, au fil des jours, leurs conditions de vie, le travail des jeunes diplômés. De surcroit, on assiste impuissants devant l’indifférence totale des pouvoirs pour trouver des solutions à la bureaucratie dans les différentes administrions, la cherté des matières premières et des produits alimentaires de base , et ce à l’approche du mois Sacré du Ramadan.
Les marches populaires organisées après autorisation, paraissent représenter, le mieux, l’un des moyens les plus modernes, aux effets quasi immédiats, surtout quand elles se déroulent dans le calme, sous le regard d’ observateurs et de médias nationaux et étrangers , ce qui semble séduire les autorités dans la mesure où elles leur permettent de récupérer l’indignation des peuples, pour en faire l’émergence de nouveaux types d’expressions à vocation démocratique !
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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