EDUCATION : A.R.E.F. MAROCAINES ATTEINTES DE REUNIONNITE !
EDUCATION : A.R.E.F. MAROCAINES ATTEINTES DE REUNIONNITE !
La gestion du temps, dans l’administration moderne, pour ne pas l’appeler bonne gouvernance et tomber maladroitement ainsi dans un piège tendu expressément par des modernistes fortement enthousiasmés, reste toujours, un souhait bien intentionné et un vœu pieux chez la grande majorité des principaux acteurs directement ou indirectement concernés.
Certains affichent souvent un engouement, le moins que l’on puisse dire teinté de formalisme parfois même, à vocation exagérément « publicitaire ».
Nous n’avons pas du tout ni l’envie, ni l’intention de dresser un procès verbal contre X ou Y, puisque dès le commencement de cette réflexion, nous croyons que le fait de soulever la question du temps, implique de plein fouet le système éducatif dans son intégralité.
Notons que ce qui nous intéresse le plus, au moyen de cette approche, voulue essentiellement verticale, c’est de tenter non pas d’expliquer le phénomène, mais tout au plus de comprendre certaines des raisons objectives et/ou subjectives qui sont le plus souvent invoquées par celles ou ceux qui détiennent le pouvoir de gérer les affaires administratives de cette gigantesque machine qu’on appelle le département de l’Education nationale.
Comme c’est bien beau, réconfortant, et facile, de focaliser les regards sur le sommet de la hiérarchie, et tirer à boulets rouges en occultant les autres niveaux de la gestion des affaires, tous domaines confondus ! Toutefois, ce serait injuste et indécent de tout mettre sur le dos des responsables à un niveau donné.
Schématisons le paysage pour essayer d’y voir plus clair. Le Maroc, en décidant de créer
les A.R.E.F. n’a-t-il pas voulu répondre à des besoins constatés ou exprimés par les 16 régions du Royaume ?
Et puis, n’étaient-ce pas des Instructions de la plus Haute Volonté de l’Etat Nation ? Et qu’en est-il du processus démocratique qui s’appuie, entre autres, sur la régionalisation ? Finalement, est-ce que la décentralisation, la déconcentration, ne seraient que des mots-slogans vides de sens?
Depuis les années 80, années dites glorieuses, on ne peut s’empêcher de remarquer la recrudescence du nombre effrayant de réunions de coordination qui s’organisent à Rabat, au siège du M.E.N. Drôles d’années piteuses !
Nous nous appuyons en premier lieu, pour étayer ces dires, sur un indice, et un seul : celui du nombre exorbitant de réunions au sommet. Cela ne saurait s’expliquer autrement, que par une seule raison : les A.R.E.F. ne gèrent pas grand-chose, elles sont plutôt gérées par Rabat !
A ce niveau du système éducatif national, ces mêmes A.R.E.F, ne font que l’effet ricochet, au point où en sont les choses. On aura compris la lapalissade : toutes les activités des A.R.E.F. s’organisent au moyen de réunions d’explication, d’information, de sensibilisation, de clarification, de concertation, de négociation… !
Ce n’est sans doute pas dû à un manque d’imagination ni de créativité. Le va et vient continu,
entretenu, intensément soutenu, semble se justifier, se baser sur le devenir des notes et des circulaires ministérielles en l’honneur desquelles sont organisées méthodiquement, périodiquement, des réunions de tous calibres.
Qu’est-il donc advenu des approches horizontales ? Que sont devenus les principes grandissimes tant scandés tels que l’autonomisation, la responsabilisation, la compétentialisation, la décentralisation, la déconcentration, la régionalisation, l’informatisation, l’académisation… ?
Depuis les années 80, toutes les actions/activités se conçoivent, se planifient ; s’organisent, s’évaluent, se négocient de Rabat aux régions, et inversement. Le mal de la réunionnite s’est
lentement et sûrement installé pour évoluer avec le temps, puis devenir épidermique, épidémique.
Serait-il dans ce cas élevé au grade de mal nécessaire, pour peu, pourvu que la machine de pilotage tourne, autant que faire ce peut, dans le sens de la montre pédagogique ?!!!
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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