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Le professeur, pollinisateur de l’école

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  A travers le plan d’urgence 
qui place dans ses priorités l’école de la réussite sans toutefois en définir
de manière concrète, ni ses vrais acteurs, ni ses limites ni les moyens mis ou
à mettre en œuvre pour la mettre en marche, à l’exception  des réunions et
des discours des responsables administratifs, nous sentons que le ministère de
tutelle veut agir pour faire changer les choses mais sans savoir de quelle
manière et par qui.

Parler de
l’école de la réussit en 2009 c’est reconnaître de manière voyante que l’école
d’avant cette date  et qui s’étale depuis l’indépendance à nos jours était
loin d’être celle de la réussite. Reconnaître l’erreur est une qualité, la
réparer est une vertu. Dans quelle phase placer l’initiative du ministère de
l’éducation? Dans celle de l’identification de l’erreur ou dans celle de sa
réparation? Il me semble que le ministère ne sait pas encore ce qu’il faut
faire pour passer de la première phase à la seconde car il ignore encore les
vrais acteurs qui sont habilités à faire de l’école une école de la réussite.

L’école de
la réussite, à mon sens, est une école qui met ses élèves en situation de
réussite. Or, pour que les élèves réussissent dans leur scolarité, l’école doit
leur fournir un climat favorable à la réussite : effectif raisonnable,
 démarrage de l’année scolaire dans de bonnes conditions, 
professeurs formés et en suffisance, programmes conçus à la mesure des
apprenants, méthodes légères et efficaces…Ce qui n’est malheureusement pas le
cas, cette année. Toutes les conditions de l’échec de l’année scolaire qui se
veut le point de départ de l’école de la réussite se trouvent réunies cette
année : sureffectif, manque de professeurs, recrutement de professeurs sur
titre et sans formation, rentrée scolaire tardive et cahotante, départ forcé et
contre leur gré de professeurs vers d’autres établissements, attente de
l’arrivée d’autres dans leurs établissements d’accueil, mutilation du programme
(cas du français) , modifications fréquentes des tableaux de service et
les implications qui s’en suivent…Et j’en passe. A croire que nous sommes dans
un exercice de simulation d’une fausse rentrée scolaire ! Comme pour les
documentaires que nous avons l’habitude de voir sur nos chaînes de télévision.

Avant
d’entamer toute réforme, nous devons savoir s’il faut mettre l’école à la
dimension de l’élève ou mettre l’élève à la dimension de l’école. Tout
indique que le ministère veut tailler l’élève à la dimension de l’école :
programmes plus larges que profonds, inadaptés au niveau et aux besoins des
élèves, mode d’évaluation désuet, enseignement ‘’à la craie et au tableau
noir’’, réformes  en dehors des vrais acteurs…

En
conclusion, si les responsables des réformes de l’enseignement persistent à
continuer à tenir à l’écart les professeurs des débats, des concertations et
des prises de décision, il ne sera pas question de l’école de la réussite. Le
professeur est le pollinisateur de l’école, ne pas l’associer  c’est
priver l’école de toute pollinisation. En effet, de même une butineuse ramène
les pollens sur ses ailes, sur ses pattes, dans ses mandibules, aux fleurs
qu’elle’’ pollinise’’, de même le professeur ramène des réunions, des
colloques, des rencontres, des débats auxquels il aura participé le savoir à sa
classe et à ses élève. D’autres insectes peuvent participer à la pollinisation
des fleurs, mais seul le professeur peut changer son école en école de la
réussite et du succès.

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