Les résultats du baccalauréat : taux de réussite et mentions
Zaid Tayeb
Les résultats du baccalauréat, chaque académie en fait son cheval de bataille qui n’est dans les faits qu’un cheval de trait, pour ne pas dire un rosse. C’est comme une foire où chaque exposant a un stand où il exhibe son produit, sa marchandise, sur des étals de manière à bien les faire voir aux visiteurs. Chaque académie essaie de tirer le maximum de vanité des résultats de ses élèves. Le taux de réussite et les mentions sont les points forts sur lesquels les responsables s’appuient pour justifier ce qu’ils appellent dans leur jargon ‘’l’excellence’’. Cela me rappelle en partie l’entraineur national actuel à qui il est reproché de mal satisfaire les attentes et l’enthousiasme des spectateurs et du large public, reproches auxquels il répond avec un peu de malice et de sarcasme que ses détracteurs n’avaient aucune raison de le blâmer puisqu’il gagne ses matches et qu’il a qualifié l’équipe nationale à la coupe du monde. Il a en partie raison comme ont en partie raison nos responsables des académies quand ils affirment, preuves à l’appui, qu’ils ont réalisé de bons ‘’scores’’ à l’examen du baccalauréat. Ils exhibent les taux de réussite et les mentions comme trophées de succès pour prouver qu’ils avaient remporté le combat tout d’ailleurs comme les Peaux Rouges d’Amérique qui portaient à leur ceinture les scalps de leurs ennemis. Plus ils en avaient, plus ils étaient estimés et considérés.
Peut-on estimer que les résultats du baccalauréat et les nombreuses mentions attribuées aux candidats sont des critères fiables de bonne santé du système éducatif et scolaire de l’école marocaine ? Ou ce ne sont là que des signes trompeurs qui conduisent à des conclusions trompeuses ?
Pour que les candidats au baccalauréat réussissent avec un taux qui avoisine les 70% avec des mentions en abondance, il faut que certaines conditions soient réunies.
Une année scolaire saine : qu’est ce qu’une année scolaire saine ? C’est une année qui ne souffre d’aucun mal, d’aucune maladie. Et qu’elles sont les maladies d’une année scolaire ?
-Les grèves : L’année scolaire en cours, comme celles d’avant d’ailleurs, a été douloureusement affectée par de nombreuses grèves conduites par les coordinations des professeurs par contrat et parrainées par les syndicats en manque d’ouvrage. Les classes, les niveaux et les filières qui ont le plus souffert de ces grèves sont ceux attribués aux contractuels. En effet, les nombreuses suspensions des cours ont gravement porté atteinte à la santé de l’année scolaire qui en a lourdement été éprouvée.
2-Les grèves des professeurs par contrat avaient deux conséquences. La première est relative au non achèvement des programmes avec toutes les conséquences que cela implique le cahier de charge et la mainlevée.La seconde se rapporte à l’inégalité des chances que ces grèves ont engendrées. Effectivement, pendant que les élèves des professeurs par contrat vagabondaient par les rues ou attendaient devant le portail de leurs lycées la reprise du travail de leurs professeurs qui les avaient abandonnés pour aller cracher leur colère sur les places publiques ou devant les délégations et les académies, leurs camarades des professeurs titulaires ou des écoles privées étaient dans leurs classes.
Deux facteurs négatifs, internes au système éducatif et scolaire qui, à eux seuls, peuvent faire réfléchir sur les taux de réussite à l’examen du baccalauréat et le nombre des mentions attribuées.
Un autre facteur, banni celui-là des statistiques et des discours officiels car enfanté hors des liens du mariage, est passé sous silence. Il est question des cours de soutien que certains qualifient de mercenariat, de harcèlement, de chantage et d’autres qualificatifs peu flatteurs. Cependant, ils contribuent, que nous le voulions ou non, à la hausse du taux de réussite des élèves aux examens certificatifs et en particulier au baccalauréat. Qui des élèves, les bons et les moins bons ne suivent pas de cours de soutien ? Qui des parents, les riches et les moins riches, ne paient pas à leurs enfants des cours de soutien ?
En conclusion, je crois que sans les cours de soutien, un mal nécessaire, pour certains, une gangrène, une épidémie, pour d’autres, les responsables, chacun selon son statut et son grade dans le système éducatif et scolaire, se feront discrets et peu phraseurs.
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