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Rencontre pédagogique avec les élèves de Moussa Ibn Noussair, Ain Beni Mathar

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Zaid Tayeb


Ce sont les hommes qui font les grandes écoles et les grandes écoles les grandes œuvres. Ainsi en est-il de l’école Moussa Ibn Noussair de Ain Beni Mathar, délégation de Jerada où j’ai été convié samedi 26 mars 2022. C’est une petite école d’une petite ville d’une petite délégation dont M.M. Abdelkader Belahbib (directeur) et Allal Mohammed (responsable du canal pédagogique)ont fait un centre culturel au profit des élèves.

Malgré mon âge et mon long et riche parcours de vétéran dans le domaine de l’enseignement, j’ai été profondément ému par l’accueil qui m’a été réservé par les élèves de cette école. De petites têtes d’où jaillit la lumière de la connaissance, une soif insatiable de savoir et de connaître, une profonde volonté de provoquer et de mettre au défi, un instinct enfantin de se frotter aux grandes personnes et de se limer contre eux, une curiosité de vouloir exciter et taquiner par des questions qui demandent un savoir académique et encyclopédique. J’ai été surpris par tant d’ardeur et de majesté dans le geste et la voix, dans l’expression du visage et des yeux, dans la variété des thèmes que j’avais peinée à cerner et à satisfaire. Il avait fallu tirer sur la bride à toute main pour les aligner autour du thème ‘’la langue comme moyen d’expression et de communication, l’intérêt de la lecture et de l’écriture dans le processus de l’apprentissage d’une langue’’. Nous avons essayé eux et moi, chacun de son côté et avec les mots de son répertoire, dans les deux langues, le français, l’arabe classique et parlée, de tirer au clair comment la lecture peut être une source de plaisir et de bien-être. Les questions fusaient de toutes parts, sans complexe et sans gêne, d’eux à moi, d’égal à égal, souvent surprenantes et inattendues, tombées de manière brusque et brutale, sans préavis, parfois déconcertantes mais souvent à propos. Chaque élève avait entre les mains un bout de papier sur lequel il avait transcrit ses questions ou ses remarques, ou les deux à la fois, avec des formules de politesse et de remerciements très touchantes. La salle était pleine de jeunes têtes impatientes et avides de participer, de contribuer à alimenter le débat engagé entre la vieillesse et la jeunesse, le jadis et le maintenant, le passé et le présent, l’autrefois et le maintenant, ce qui a été et ce qui est. Je devais parfois faire de longues projections dans le passé pour leur parler de ma scolarité, des difficultés que j’avais rencontrées et comment je les avais affrontées ou contournées, pourquoi j’ai choisi la langue française et non l’arabe, comment j’occupe mon temps à présent que je suis à la retraite. Ce qui est surprenant est que chaque élève remerciait à l’avance et s’excusait d’avoir ‘’importuné’’ le ‘’docteur’’ que j’étais dans leurs bouches pures et innocentes. C’était un plaisir de voir ces petites têtes pleines de tant de bonnes choses. C’était un régal dont j’avais perdu la saveur depuis un certain temps. C’était tout simplement magnifique !

Si le directeur, en sa qualité d’animateur, n’avait pas mis fin à cette séance de questions, de réponses, de demandes de précisions et de prises de parole, à l’heure qu’il est, j’aurais toujours été là à donner et à recevoir, dans une égale mesure.

 

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