Le 21 mars est  une journée mémorable qui sera incrustée dans les mémoires des citoyens du monde car c’est une journée  décrétée comme journée internationale contre le racisme par l’ONU. A l’instar d’autres pays du monde, le Maroc qui s’inscrit en droite ligne de la promotion et la valorisation des droits de l’homme commémore cet événement avec un zèle incontesté et une ardeur prononcée.
Une coordination qui rassemble un collectif d’associations baptisée « papier pour tous » a décidé de monter au créneau pour clamer haut et fort un slogan éloquent : «  je ne m’appelle pas Azzi » . Ce vocable utilisé dans le dialecte marocain a une connotation dévalorisante qui vise à diaboliser le citoyen marocain de couleur noire, mais aussi pour condamner le migrant subsaharien qui vit entre nous et qui est distingué par la noirceur de sa peau, une couleur qui incite une minorité marocaine à sortir de ses gonds pour tirer à boulets rouges contre ces africains noirs qui sillonnent nos rues à longueur de journée et qui ressentent un sentiment de malaise face à la montée en puissance de la discrimination raciste qui a couté la vie le 12 août à Ismailia Faye, tué à la capitale du pays sous le regard médusé et hagard des passants qui ont condamné vigoureusement cet acte barbare et ce crime crapuleux à caractère raciste au sein d’un pays connu à travers le monde par sa tolérance, son ouverture, son hospitalité et sa défense farouche des droits de l’homme.
La célébration de cette journée annuelle avec ce slogan illustre la prise de conscience des acteurs de la société civile et leur ferme engagement pour secouer les mentalités et leur détermination à lutter contre un fléau social aux antipodes avec notre culture ancrée, nos traditions ancestrales, notre religion et les dispositions de notre constitution qui a consacré la prééminence de l’égalité, de la dignité humaine et de la justice.
Il est vrai, que ce combat ne doit pas émaner de quelques associations, mais c’est une lutte acharnée qui doit impliquer tout le monde y compris la presse, les chaînes de télévision, les réseaux sociaux, les partis politiques, les intellectuels, les imams des mosquées, les institutions scolaires….car les immigrés issus d’Afrique subsaharienne sont nos confrères qui doivent impérativement être bien traités, chaleureusement accueillis et jouissant de tous les droits fondamentaux.
N’oublions pas dans ce contexte que nous condamnons fermement tout acte raciste et xénophobe vis-à-vis de nos ressortissants marocains à l’étranger qui souffrent le martyre et qui sont parfois victime de discrimination, et à chaque fois que l’un de nos enfants à l’étranger subit un acte répréhensible, nous nous élevons pour dire « basta ».
Incontestablement, j’apprécie le courage de ces acteurs qui compte organiser cette campagne nationale pour sensibiliser les marocains et les inciter à renouer avec les valeurs de tolérance, du respect de la différence et de la diversité. Parions ensemble que ce message du 21 mars sera entendu et valorisé .
En dernier ressort, tâchons de faire sien ce message expressif de Ban ki-moon secrétaire général de l’ONU : «  En cette journée internationale, renouvelons notre engagement à mettre fin à la discrimination raciale et à réaliser notre aspiration à la justice, à l’égalité et au droit de vivre à l’abri de la peur pour tous ».
Barkaoui Khalid