Comment l’école fabrique t’elle les illettrés ?
A l’époque où les sciences humaines analysent les phénomènes
sociaux avec grandes précisions, quand est-il des résultats de leurs
recherches ?
Il semblerait toutefois que les mêmes causes conduisent aux mêmes
effets mais que les mêmes effets ne sont pas toujours issus des
mêmes causes (Max WEBER) sociologue ;
Rapprochons nous de l’école et le début de la scolarisation chez
les jeunes enfants et comparons les enseignements de la France et du
Maroc
Les deux pays accusent les mêmes difficultés d’enseignement,
apparemment pour les mêmes causes.
La majorité des élèves en grandes difficultés scolaire sont ceux
qui s’instruisent dans une langue différente de leur langue
maternelle.
Les jeunes étrangers scolarisés en France étudient dans un langage
qu’ils ne maitrisent pas avec des manuels scolaires et des règles
de communications inconnus
Ces mêmes élèves en situation scolaire dans leurs pays utilisent
des manuels conçus pour les français se retrouvent dans les
mêmes situations
C’est-à-dire un langage d’étude inconnu, qui ne leur permet aucune
progression ni acquisition de connaissances
Les très jeunes enfants 3 à 5 ans, scolarisés en pays étranger
adoptent rapidement les codes de communication et réduisent ainsi le
handicap de la langue maternelle
Par contre la scolarisation après 6 ans sans pré acquis, directement
en classe du niveau de l’âge , 1er année ou CP, les élèves sont
directement confrontés à la barrière linguistique et l’échec
se profile dés le début . Le déchiffrage sémantique des cours
n’étant pas acquis, l’élève va progressivement évoluer vers le
bas et son découragement va altérer sa volonté. Au Maroc, les
élèves qui débutent en école privée à 6 ans ont déjà 3 ans de
retard dans le langage, Arabe et Français, puisque la langue
maternelle est autre
La période pré scolaire est très importante pour tous les enfants,
n’en déplaise ,puisqu’elle permet l’apprentissage des codes de
langage oral, écrit et prépare à la l’acquisition progressive
des compétences de base, la lecture et l’écriture, communication.
Reprenons les concepts de M. Igor Vygostski, qui parle de zone
proximale de développement, où en est-elle ? Plutôt négative !
Puisque l’enseignement dispensé par les profs est très au
dessus de ce que les élèves peuvent comprendre et assimiler.
C’est la pédagogie « perroquet » il faut répéter ce que le prof
dit sans le comprendre, les réponses aux questions se font sous forme
de devinettes.
C’est le cas dans de nombreuses écoles primaires de la région
d’Agadir au Maroc, que je visite, Ici le préscolaire n’existe pas
sauf dans le secteur privé, souvent de façon informelle, où les
éducatrices sans formation, sont plus des nounous que des
enseignantes. Pour les parents, la qualité prédominante de ces
écoles est l’assortiment de jouets, plus il y a de jouets plus
l’école est renommée. Les qualités pédagogiques sont
secondaires, ce qui explique le faible niveau des enfants et une
grande partie des résultats scolaires
L’enseignement de l’arabe se fait par le même procédé et ce
qui explique les mêmes résultats dans les deux langues.
Les plus grands écarts entre les secteurs urbains et ruraux, où la
seconde langue est enseignée avec la phonétique et les
explications en langue maternelle.
La rénovation de l’école marocaine ne devrait elle pas passer par
une généralisation et une professionnalisation de la section
préscolaire, et adapter les programmes aux niveaux et besoins des
élèves ?…..Sans plus
Malheureusement le la réalité est différente, les programmes
scolaires conçus par le ministère de l’éducation sont trop
archaïques pour être utiles à la nation, leur manque
d’adaptation à la réalité sociale maintient la population
dans un état de pauvreté résultat d’un illettrisme volontaire
pour les maintenir sous le joug des coutumes sociales !
La partie conservatrice du Maroc, handicape la progression
économique en favorisant le chômage et la pauvreté
Que faire ? Cette insuffisance fait les beaux jours des
établissements de soutiens scolaires informels, créés à la va
vite avec souvent une prolongation des erreurs pédagogiques.
Pierre Dhaud Psycho pédagogue AGADIR
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