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Qui ne connaissait pas Zerrouki ,cette figure emblématique de notre ville?
C’était un personnage hors du commun et qui ne pouvait passer inaperçu.
Personnellement,j’ai eu le privilège de le connaître de très près à la rue Tafoghalt ou il habitait avec sa famille.S’il y a des mots qui puissent résumer sa personnalité,je dirais que c’était quelqu’un qui respirait la vie car il ne laissait passer un seul instant sans qu’il ne le vît,sans qu’il ne le savoure.Il avait ,peut être, cet instinct des soufis-existentialistes qui avaient compris que la vie d’ici-bas était éphémère et qu’il fallait transcender cet état de fait par la jouissance physique et spirituelle..Voilà pourquoi il était un touche à tout.Zerrouki aimait être artiste.

Il possédait un piano très rustique dans un coin de sa chambre sur le clavier duquel il apprenait des morceaux de musique.Sur les murs étaient accrochés des imitations de portraits au crayon faits de ses propres mains et qui dénotaient un talon certain .Il joua même un sketch à la télé(Sibak al Moudoun).Aussi aimait-il à se distinguer des autres par sa façon de s’habiller. Son armoire était une véritable collection d’habits des plus traditionnels( djellabas de toutes sortes, des foukias,des kandrissis, des turbans des chechias,un m’dal, des babouches..etc.) aux habits les plus modernes (pantalons larges à bretelles, jeans,vestes blaser,jackets à fourrures, des chaussures à la Borsalino,des savates,des sabots,des brodequins…etc) et la liste est interminables. L’été Zerrouki se plaisait à être en short défiant les regards des curieux et les racontars des mauvaises langues..Mais en aucun moment il n’était provocateur..

Il était aussi un grand voyageur et un grand sportif polyvalent.Il goûta à tous les sports pratiqués alors à Oujda(du foot jusqu’à la pétanque) ;mais son cœur battait pour la natation.Ainsi ,on le voyait,avec sa célèbre chevelure et sa barbe touffues, mener la danse dans les piscines de la ville et surtout sur la plage merveilleuse de Saidia ;plage qu’il chérissait énormément.
Parallèlement à cette personnalité gaie et vivante, sensuelle et savourant la vie,Zerrouki était ,un profond croyant, un très grand pieux.Le jour ou son père décéda,il veilla son corps par des prières et des pleurs interminables jusqu’à l’aube. C’était comme une partie d’un miroir sur lequel il se voyait qui venait de se briser.Zerrouki venait de perdre un repère important dans(et de)sa vie.

Quelques années plus tard,il réalisa un rêve,sans doute caché, en allant en pèlerinage à la Mecque.Zerrouki venait de fermer le cercle de sa vie d’ici bas.
Un jour, et contre toute attente ,Hajj Zerrouki succomba, dans la force de l’âge, à une attaque cardiaque…

Encore une fois, une des figures contreversée de la ville disparaissait[/b]