Pourquoi les Arabes ne vivent-ils pas aussi bien que les Européens?
Parce que leurs révolutions n’ont pas réussi à renverser les régimes dictatoriaux, qui étaient, qui sont et qui seront toujours à l’origine du chaos et des malheurs que connaissent la région et sa population. Mais, c’est justement là que se pose et s’impose la question qui est le leitmotiv du Printemps arabe: pourquoi toutes les révolutions ont-elles réussi à changer la donne, chez elles, en Europe, alors que, chez nous, du Golfe à l’Océan, elles n’ont abouti presque à rien?Voilà déjà plus de 2 siècles que la victorieuse Révolution de 1789 a mis fin à l’arbitraire et aux pouvoirs tyranniques et qu’elle a libéré les peuples des monarchies absolues, tandis que nous continuons à souffrir sous la dictature dans tous les sens du terme. – » parce que nous sommes pauvres. » Penseraient les uns.- » parce que nous sommes vieux et dépassés. » Croiraient les autres.Ni ceci ni cela n’est vrai, puisque les richesses naturelles des pays arabes sont sans égales, sauf que les dirigeants s’emparent de tout, ne laissant au pauvre peuple que des miettes. Et, à l’inverse de la pyramide des âges européenne, de plus en plus vieillissante, la jeunesse arabe constitue plus de 60% de la population.
Pour comprendre le pourquoi de ce paradoxe, il faut remonter le temps et l’Histoire des Révolutions et ce, pour savoir que vivre sous la dictature n’est pas une fatalité et qu’un peuple, longtemps opprimé, peut, du jour au lendemain, être souverain; maître incontesté de sa situation.Toutefois, pour ce faire, il faut que toute la population arabe, les jeunes notamment, puisque, c’est la tranche d’âge qui constitue l’âme vivante de toutes actions populaires ou sociales, jouisse d’un assez bon niveau de scolarité et qu’elle ait aussi étudié l’Histoire et la philosophie des Lumières. C’est indispensable certes, mais, c’est ce qui malheureusement manque et fait défaut à cette jeunesse décontenancée et mal informée sur le rôle des révolutions, au point de voir leur projet commun, qu’est le changement, voué à l’échec.En plus, chaque fois qu’une insurrection populaire, à vissée libératrice, est sur le point de se déchaîner contre les systèmes totalitaires, qui violent les plus sacrés des droits des peuples, les détracteurs se confédèrent, se mobilisent pour l’étouffer. Aussi toute révolution se trouve-t-elle bloquée entre deux pôles: d’un côté les autorités religieuses, incarnées par des extrémistes, ne comprenant rien à cette discipline, et qui interdisent tout, mais qui n’autorisent que ce qui est absurde, et dont le totalitarisme est capable d’étouffer les plus fondamentaux des droits et des libertés, et de l’autre, l’Etat oligarchique, soutenu par ses malfrats de la pire espèce ( Lbaltajiya ); ces racailles dont se servent les dirigeants arabes pour se défendre contre les insurgés. La réponse à la question posée ci-dessus réside donc dans l’ignorance des uns, dans l’analphabétisme des autres.Ainsi, les dictateurs s’en vont mais les dictatures demeurent, et ainsi, le statu quo sera maintenu jusqu’à nos derniers souffles.
Or, le jour où tout le monde ira à l’école et y restera jusqu’à ce que chacun décroche au moins son baccalauréat: ceux qui nous gouvernent cesseront de jouir de tous les privilèges et de toutes les prérogatives, le peuple choisira et désignera ses juges et magistras, les femmes obtiendront leurs droits et libertés, les Imams cesseront de prêcher la haine et la discrimination, les richesses nationales seront mises à la disposition des peuples et partagés à parts égales entes les citoyens, et ce jour là aussi, on assistera à la naissance de la société civile, et juste après, on commencera à vivre aussi bien voire mieux que les Européens. D’ici là, portez-vous biens, mais surtout prenez soin de vous pour pouvoir assister à la réalisation de ce rêve ô combien cher à chacun des gens des peuples arabes.
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