Les deux sœurs jumelles sanctionnées à l’examen du baccalauréat
Zaid Tayeb
Le cas des dneux jumelles candidates au baccalauréat sanctionnées pour avoir été soupçonnées d’avoir triché à l’épreuve de philosophie mérite la mobilisation de la société civile pour les soutenir dans une affaire qui leur est doublement préjudiciable. D’une part, elles sont accusées d’avoir usé de moyens illégaux pour réussir à un examen national. De l’autre elles sont condamnées dans le meilleur des cas à redoubler leur classe, dans le pire à perdre leur droit de passer l’examen du baccalauréat pour quelques années. La sanction est donc double pour Soumia et Selma qui sont d’excellentes élèves et dont les résultats pourraient intercéder en leur faveur. Avec 17,50/19,75 en Physique et chimie, 19,00/19,25 en mathématiques, 18,50/19,00 en anglais et 12,25/13,75 en sciences, leurs résultats sont très proches et leur niveau de même. Comme elles sont jumelles, elles doivent travailler de manière commune ce qui peut certainement engendrer des réponses communes ou très proches. En tout cas, ça ne sent pas la triche chez ces deux filles dont les résultats que voilà doivent enorgueillir plus d’un et que le zéro dont elles ont écopé en philosophie endeuille. Nous ne pouvons en aucune manière incriminer le correcteur qui a mis en application le texte qui lui confère le droit de sanctionner des copies dont les réponses se ressemblent, seulement, dans un tel cas, il est appelé à soumettre les copies objet de la fraude aux membres de la commission de correction de la matière avec qui il se trouve : seule une correction commune validée par les paraphes par les co-correcteurs est susceptible de donner à la correction un peu de crédibilité. En constatant les ressemblances entre les deux copies et avant même de les sanctionner, le correcteur a-t-il pris soin de les soumettre aux membres de la commission? Si le correcteur a suivi la procédure, la correction et la sanction sont régulières sinon, elles sont à revoir. Mais, s’il se trouve que les deux jumelles avaient bel et bien triché, comme le confirme la commission nommée par l’AREF de l’oriental qui a constaté la triche, les professeurs chargés de la surveillance, eux, sont tenus pour responsables d’avoir manqué à leur devoir, surtout que les deux sœurs étaient séparées, comme elles l’affirment, par un autre candidat. Comment deux candidats, et des filles de surcroît, car les garçons sont plus zélés que les filles quand il s’agit de fraude, peuvent-elles s’envoyer et recevoir des brouillons, sans qu’elles soient gênées par le candidat qui les sépare ou vues par les professeurs qui les surveillent ? A moins qu’il y ait eu complicité. Celle du candidat est admise mais celle des professeurs est infâme et dégoûtante.
En conclusion, je plains ces deux filles parce qu’au lieu d’être encouragées et félicitées, au lieu de recevoir des prix pour l’excellence de leurs résultats, les voici embourbées dans une sale affaire que des opportunistes et des arrivistes exploitent à des fins politiques.
Zaid Tayeb
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