UNE REVOLUTION CITOYENNE EST NECESSAIRE
UNE REVOLUTION CITOYENNE EST NECESSAIRE
Oui, en effet notre pays a besoin indubitablement d’une profonde révolution citoyenne. Après les récentes révolutions populaires dites du printemps arabe, le Maroc ne devrait nullement se contenter ni se limiter à répéter comme slogan de fierté et de satisfaction : nous faisons l’exception.
Le Maroc change et bouge à sa manière sereine, lucide, paisible ; c’est ce qui semble se comprendre par la revendication exceptionnelle de l’exception marocaine. Littéralement, cela signifie que notre pays ne fait pas comme les autres pays arabes, il adopte toujours un style différent, propre à ses réalités populaires sociopolitiques, socioéconomiques, socioculturelles.
Toutefois, l’expression exceptionnelle faire l’exception pourrait facilement glisser vers un non sens ou prêter à confusion tout simplement, pour une personne étrangère qui interpréterait l’acte de faire l’exception dans un sens et un contexte dévalorisants du terme : « tous les peuples arabes ont fait leurs révolutions du printemps, excepté celui du Maroc ! »
La réplique ne se ferait guère attendre : au Maroc, nous n’avons aucunement besoin d’envier quoi que ce soit, et à qui que ce soit, nous avons fait notre révolution à la hauteur des attentes et des aspirations populaires, comprenons une révolution exceptionnelle tant sur le plan de la forme que sur celui des stratégies et des objectifs.
C’est dire qu’au Maroc, on n’aurait point besoin de revendiquer, de dénoncer, de « s’éclater »…Le gouvernement sait comment analyser, interpréter, décortiquer les doléances, les prévarications de certains agents de l’autorité et y remédier sagement, lucidement, adroitement, intgelligemment, bref, professionnellement, pertinemment, efficacement.
On pourrait ainsi continuer à creuser dans cette direction de réflexion, sans arrêt et à couper le souffle. Néanmoins, ce genre d’approches adoptées par des responsables et des médias, ont tendance à s’aventurer à tourner en dérision lamentable des citoyens vrais, authentiques, engagés, militants, conscients, intellectuels, politiques, instruits, cultivés, régulièrement bien informés…
Car, rien ne saurait pardonner à un peuple son manquement aux devoirs d’évolution et de changement objectivés, souhaités dans le sens lucidement précisé par les catégories sus citées ; comme rien ne nous permet « d’ambiguiser exceptionnellement des exceptions ». Car, encore une fois, notre pays a fortement besoin d’un type négocié de révolutions, aux objectifs finaux bien limités : une profonde révolution citoyenne, dans tous les domaines !
Cependant, encore faudrait-il se mettre d’accord, cette fois aussi, sur ce qu’on entend par une révolution citoyenne.
A partir du profil d’un citoyen, c’est -à-dire une personne cultivée au sens large du terme (nous n’avons plus besoin d’énumérer les qualificatifs sus mentionnés du citoyen) et qui se sent directement concernée par tout ce qui occupe ou préoccupe d’autres citoyens et citoyennes où qu’ils se trouvent.
A ce sujet , la formule célèbre de J.J.Rousseau me semble remplir, dans une large mesure, la mission définitoire du concept de citoyen : « Je suis homme, et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
En définitive, le projet de révolution dont notre pays aurait grandement besoin, et qu’il n’a même pas songé planifier ; c‘est, à notre sens, un projet de révolution citoyenne. Il s’agirait d’agir individuellement et collectivement pour faire bouger les choses, faire changer les choses, les faire corriger, les faire rectifier, les transformer, mais en connaissance de choses telles que la manière de s’éduquer, de travailler, de vivre, d’étudier, de commercer, de gérer son temps, de reconnaître et de considérer les différences concitoyennes, tout, tout, tout…, en somme, tous les aspects vitaux qui garantissent une sociabilité digne de l’être humain, où qu’il se trouve.
C’est là, très brièvement, une idée de la révolution citoyenne qui devrait faire l’exception, un jour: changer le mode de vie sociale de l’individu et de la collectivité, mais toujours en connaissance de choses et en connaissance de causes. /.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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