LA CULTURE : UNE HISTOIRE GENETIQUE PERSISTANTE !

     Au 17è et 18è siècles le niveau culturel des populations paraissait très frustre. La culture et les connaissances

sont apparues un luxe superflu aux heures décisives. Inutile, d’essayer de comprendre, de dialoguer. La diplomatie est celle du canon. C’est pourquoi au siècle suivant, ce qui règlera définitivement la question indienne sera la mise en service massive pour la première fois dans le monde, d’une  toute nouvelle invention : la mitrailleuse.

Le seul espace un peu culturel a été celui de la religion. Centre de gravité de toute vie sociale, elle est le ciment incontournable et comme évident de toute collectivité. Les athées, agnostiques ou déistes qui devraient avoir pleinement droit de  cité comme dans toute démocratie digne de ce nom, n’ont pour ainsi dire pas d’existence légale.

Doté de ce patrimoine génétique historique, il serait pertinent d’examiner ce qui adviendra de la fin du 19èsiècle, jusqu’au début du 21è siècle.

Sous prétexte d’interdire toute ingérence dans les affaires américaines, considérée comme du colonialisme, les USA considéreront pendant toute cette période l’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud comme leur chasse gardée, Cette condamnation du colonialisme ne manque pas de sel venant des colons ayant fondé la création de leur pays sur le génocide des Indiens et l’esclavage des noirs !

Ils continueront donc sur ce continent, sans scrupules, à employer tous les moyens qui leur avaient réussi jusqu’alors, y compris les plus  brutaux : soutien cynique à des dictateurs même les plus ignobles : assassinats, coups d’Etat et bien sûr la guerre.  C’est donc sans problème, exemple pris hélas parmi beaucoup d’autres, que Nixon et Kissinger renverseront par la force Allende, président élu démocratiquement, privant tout un peuple de vivre son destin librement, pour mettre à la tête du pays Pinochet, immonde crapule fasciste !

Au plan intérieur, les Etats du Sud ont été soumis par la force au terme de la guerre de sécession. Mais soumettre n’est pas convaincre, ni emporter l’adhésion. Aussitôt le conflit terminé, les éléments sudistes les plus réactionnaires ont activement, parfois sournoisement, parfois ouvertement, persécuté les noirs : lynchages, pendaisons arbitraires, humiliations, ségrégations, avec cerise sur le gâteau, la création de camps de concentration sinistres. Si  ces comportements ne sont pas fascistes, ils y ressemblent bigrement !

Un peu d’histoire opérationnelle : il aurait mieux valu que le Canada et les nordistes s’unissent et forment une grande nation, plus cultivée, raffinée diplomate, plus humaine, globalement plus intelligente, humaniste, et progressiste ; en un mot moins réactionnaire.

On a coutume de dire que d’un mal peut sortir un bien. Il est vrai aussi que d’un bien peut sortir un mal. L’apparent bien que fut la victoire des nordistes a engendré un mal considérable : le maintien, de force, dans l’union de courants politiques venant du Sud, ultra réactionnaires et racistes, composés d’une droite extrême et de l’extrême droite.

Ce sont ces forces là, refusant toute ouverture, tout progrès social et moral, tout humanisme, qui tueront les deux frères Kennedy, qui n’avaient pourtant rien de révolutionnaires et qui pendant des décennies infecteront la CIA

d’éléments crypto-fascistes ; ce qui est un pur scandale dans un pays se disant démocratique ! Il aurait finalement été préférable d’accorder l’indépendance aux états du Sud. Ceux-ci auraient suivi la pente des Etats racistes de l’Afrique du Sud : ségrégation et apartheid.Ringardisés par leur propre bêtise, mis au ban des nations et boycottés, ils se seraient au fil du temps détruits eux-mêmes et sans doute auraient-ils fini, toute honte bue, par se rallier aux USA, mais cette foi, «  après avoir compris » !

Si la force ne résout pas tout, il arrive parfois qu’elle soit un mal nécessaire. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui