Le Maroc exportateur d’œufs à couver

Le secteur compte trois couvoirs agréés de dinde qui produisent 7,8 millions de dindonneaux, 6.030 élevages du poulet de chair agréés ainsi que 421 élevages de dinde. Les opérateurs ont besoin de moderniser leur filière.
C’est aujourd’hui que se tient à Oujda la quatrième Journée nationale des viandes de volaille (poulet et dinde). Un rendez-vous annuel de contact direct entre les professionnels (l’Association Nationale des Producteurs des Viandes de Volaille et l’Association Nationale des Abattoirs Industriels Avicoles en collaboration avec la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole) et le consommateur. «Ceci s’inscrit dans le cadre de la campagne de communication et de sensibilisation du consommateur sur l’excellente qualité intrinsèque des viandes de volaille», précisent les organisateurs.
Certes, au Maroc, la consommation moyenne par habitant et par an des viandes de volaille est en ascension, elle est passée entre 1970 et 2011 de 2,3 à 17,8 Kg/hab/an.

Cependant, ce niveau demeure très faible par rapport à celui relevé dans plusieurs pays (26,2 kg en France, 27 kg en Espagne, 30 kg au Brésil et 50 kg aux USA).
C’est ainsi que la ration moyenne au Maroc montre que les apports de protéines d’origines animales est en deçà du minimum recommandé par l’OMS qui est de 25 g/hab/jour. Elle se situe actuellement à 18 g/hab/jour, laissant ainsi apparaître un déficit de 7 g/hab/jour. «Or, il est possible de combler ce déficit par la viande du poulet de chair et de la dinde, surtout que le coût de la protéine issue des viandes de volaille est le moins cher», ont-il souligné.

Autre élément important, les abattoirs avicoles agréés, qui sont au nombre de 25, répondent à des normes strictes en matière d’hygiène et de salubrité. Ils sont tenus de disposer d’un registre de suivi de leur production permettant d’assurer une traçabilité évidente de la production de chaque lot traité à leur niveau.
Ce registre doit être gardé pendant un an et permet de contrôler l’origine des animaux, leurs entrées ainsi que les sorties des produits d’abattage (nombre, date, poids…). Même les fermes de volailles sont agréées par les services vétérinaires de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et par un vétérinaire privé muni d’un mandat sanitaire dans le cadre d’une convention d’encadrement sanitaire.
Il est à souligner, dans ce sillage, que le Maroc, qui a produit, en 2011, 540 000 tonnes de viandes de volailles, dont 80 000 de viandes de dinde, a exporté, pour la première fois dans l’histoire de l’aviculture marocaine, des œufs à couver et des poussins d’un jour de type chair, vers la Mauritanie et le Mali.

Aujourd’hui, la filière de production des viandes de volaille, qui offre en permanence 104.000 emplois directs et près de 234.000 emplois indirects dans les circuits de commercialisation et de distribution, compte 40 usines d’aliments composés produisant 2,2 millions de tonnes ainsi que 46 couvoirs agréés de type chair produisant 320 millions de poussins. Elle comprend aussi trois couvoirs agréés de dinde produisant 7,8 millions de dindonneaux ainsi que 6.030 élevages du poulet de chair agréés et 421 élevages de dinde agréés. Ceci pour des investissements cumulés consentis dans la filière de production des viandes de volaille qui se montent à quelque 7,6 milliards de DH. Le chiffre d’affaires, lui, est estimé à 21 milliards DH en 2011.

Valeurs nutritives
La comparaison des viandes de volaille aux différentes viandes révèle qu’elle se compare avantageusement, puisqu’elles sont moins grasses que les autres viandes. De quoi rassurer sur les qualités des viandes de volaille, qui ont des graisses saturées qui ne représentent que 27% du gras total. Par contre, les graisses insaturées bénéfiques dominent dans la composition du gras des volailles. Elles sont également source appréciable de vitamines essentielles pour le développement de l’organisme. Elles peuvent apporter une fraction importante de la ration journalière recommandée pour les vitamines. Elles contiennent aussi une faible teneur en lipides, ce qui en fait un aliment adapté aux régimes de minceur.

source / Le matin