Ouverture à Oujda des travaux d’un colloque international sur l’argile et l’environnement
Organisée par l’université Mohammed Premier et la facultés des sciences d’Oujda en partenariat avec l’Association Marocaine Catalyse et Environnement (AMCE), cette rencontre de trois jours a pour but de coordonner les efforts de développement de la recherche scientifique dans le domaine de l’environnement, et de créer des opportunités de rencontre et de collaboration entre les différents pôles industriels et universitaire, a indiqué le président de l’AMCE, M. Abdelhak Kherbeche.
Mettant l’accent sur l’action importante entreprise, depuis le sommet de Rio en mai 1992, par la communauté scientifique en particulier pour la lutte contre la pollution, il a fait remarquer que la lutte contre la pollution par les effluents industriels nécessite actuellement un effort considérable de recherche scientifique.
« Chacun de nous se sent concerné par l’avenir des espaces qui nous entourent, par le maintien de la qualité e l’air, de l’eau et du sol, surtout que cette forme de pollution est d’autant plus inquiétante qu’elle est très diversifiée et difficilement contrôlable », a dit M.Kherbeche.
De son côté, le président de l’université Mohammed premier d’Oujda, M. Mohamed El Farissi, a souligné que ce colloque ambitionne de sensibiliser les populations, les pouvoirs publiques, les chercheurs et les acteurs socio-économiques aux divers problèmes de l’environnement et à la possibilité d’une bonne exploitation des ressources naturelles sans pour autant nuire aux différents aspects de l’environnement.
Les participants débattront également des moyens de valorisation, de recyclage et d’application des argiles dans la préservation de l’environnement, a-t-il encore ajouté, affirmant que le développement humain, tel que considéré par la charte nationale de l’environnement, et indissociable des préoccupations de l’environnement.
Revenant sur la charte nationale de l’environnement, M. El Farissi a souligné que ce projet consacre l’engagement du Maroc et sa contribution active aux efforts déployés en matière d’environnement et de développement durable par la communauté internationale, à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) définis par les Nations-Unies.
La charte nationale a pour objectif, entre autres, de créer une dynamique nouvelle et réaffirmer que la préservation de l’environnement doit être une préoccupation permanente de tous les Marocains dans le processus de développement durable du Royaume, a-t-il poursuivi, notant que le patrimoine naturel et culturel, reflet de l’identité nationale, doit être préservé en tenant compte de sa diversité et de sa fragilité et doit être mis en valeur pour en assurer la pérennité.
Pour sa part, M. M’Hamed El Morabit, chargé de mission auprès de l’Académie Hassan II des sciences et Techniques, qui a animé la première conférence de ce colloque avec un exposé axé sur « l’environnement au Maroc, approche globale », a indiqué que 93 pc du territoire national est soumis aux divers phénomènes de désertification.
Cinq millions d’hectares sont menacés par l’érosion hydrique et près de 500.000 ha sont touchés par la sur-irrigation et par la salinité, en plus de la perte annuelle de près de 22.000 ha de terres de cultures et la régression de la surface agricole utile qui est passée de 0,732 ha par habitant en 1960 à 0.300 ha par habitant en 2000 et elle ne sera que de 0.224 ha par habitant en 2020, a-t-il expliqué.
Mettant en exergue la diversité biologique riche et vulnérable, il a fait savoir que le Maroc compte 37 types d’écosystèmes terrestres, 24.534 espèces de faune et 80.00 espèces de flore.
« 1.670 espèces de flore et 610 espèces de Faune sont menacées », a toutefois relevé M .El Morabit qui a traité également de la rareté et l’épuisement progressif des ressources en eau, ainsi que de la pollution atmosphérique.
Le faible traitement des rejets liquides, la contamination des eaux souterraines en raison de l’utilisation irrationnelle des engrais et des pesticides, les décharges non contrôlées (lixiviats) et l’eutrophisation des eaux des retenues de barrage, sont les principales causes de la dégradation de la qualité de l’eau, a-t-il dit, rappelant que l’enveloppe budgétaire affectée au programme national d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées, qui est en cours d’exécution, s’élève à 43 milliards de dirhams.
Il a de même rappelé que le Maroc produit quelque six millions de tonnes de déchets solides par an, dont 4,7 millions de tonnes de déchets ménagers (soit une moyenne par habitant de 0,79 kg par jour), 975.000 tonnes de déchets industriels et 120.000 tonnes de déchets dangereux.
Près de 70 pc de ces déchets sont concentrés dans le milieu urbain et le coût de gestion et de traitement des déchets ménager et assimilé oscille entre 300 à 500 dh la tonne, a fait savoir le conférencier, ajoutant que que la mise en Âœuvre de la loi 28.00 devrait accélérer le processus de traitement des déchets solides.
Pour conclure, M. El Morabit a souligné la nécessité de promouvoir le projet de charte nationale de l’environnement et du développement durable, d’exercer des actions soutenues de lobbying pour élever la place de l’environnement dans l’échelle de la politique publique, d’agir pour une meilleure coordination de l’action environnementale, de renforcer et développer les mécanismes d’incitations financières (FODEP, FNE) et d’agir pour la motivation et la mobilisation des secteurs productifs et des collectivités territoriales.
Il de même qualifié d’importants l’adaptation la recherche scientifique aux besoins nationaux en termes de dépollution et de protection de l’environnement, et le renforcement et l’harmonisation de l’arsenal juridique et réglementaire.
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