Le malheur des parents d’élèves du lycée Oued Eddahab leur vient de leur association qui les réduit à payer leurs cotisations et à ne pas s’ingérer dans ses affaires. Les parents d’élèves, en effet, s’acquittent de manière régulière et obligatoire de leurs cotisations contre un vilain reçu, sans souvent trop savoir ce qui se fait de leur argent ni à quoi il sert d’adhérer à une association. Si, en théorie, l’adhésion à une association est un choix, à Oued Eddahab, elle est une obligation. L’élève ne peut s’inscrire sur les listes scolaires que contre la présentation du reçu de l’association des parents d’élèves. Ce qui constitue une grave atteinte à la liberté des personnes  de faire usage de manière libre et sans contrainte de leur volonté d’adhérer à une association. Cette liberté est bafouée dans ce lycée. Comme d’ailleurs celle de faire usage de sa langue pour ceux qui expriment le désir de faire usage de leur langue.

De plus, ce qui peut être vu comme un avantage par certains  est en réalité un vilain inconvénient, le président de l’association des parents d’élèves du lycée Oued Eddahab est professeur au lycée. Comme l’on peut amèrement constater, le président est à la fois juge et partie. Si, pour une raison ou pour une autre, les élèves de Oued Eddahab ont un quelconque litige avec leur professeur qui est également président de l’association de leurs parents, à qui s’en remettront-ils pour réclamer justice ou réparation ? Au président de l’association qui est leur professeur ? Ou bien à leur professeur qui est le président de l’association ? Ils s’en remettront bien sûr à la même personne.

Dans pareil cas, ici ou ailleurs, quand le juge est à la fois juge et parti, il vaut mieux s’abstenir de toute plainte, car la plainte devient une charge contre le plaignant.

Ceux qui suivent de près les affaires de l’association des parents d’élèves de Oued Eddahab, constatent que celle-ci a été initialement mise sur pied pour regrouper les parents sous la bannière d’une association qui les représenterait et défendrait les intérêts de leurs enfants, or, il advient que l‘association ne représente plus les parents, ne défend plus leurs enfants mais qu’au contraire,  ce sont les parents qui cherchent à se défendre contre les pratiques de leur association.

En conclusion, à Oued Eddahab, l’association des parents d’élèves a réduit les parents à payer leurs cotisations et ils paient leurs cotisations. Elle les a réduits au silence et ils gardent le silence. Elle les a réduits à filer doux et ils filent doux.

Parents d’élèves du lycée Oued Eddahab, tirez la couverture sur vos têtes et dormez.