EXAMEN REGIONAL DE FRANÇAIS ACADEMIE DE L’ORIENTAL SESSION : JUIN 2016
EXAMEN REGIONAL DE FRANÇAIS
ACADEMIE DE L’ORIENTAL
SESSION : JUIN 2016
Texte :
J’avais vu même des morts découverts, posés simplement sur la civière* et sans personne pour les accompagner à leur dernière demeure. J’avais trouvé cela infiniment triste.
Mon père, à qui j’avais fait part de mon impression, trouva cette histoire pour me consoler :
Dans un souk très fréquenté, tenait boutique Sidi… (J’en ai oublié le nom). C’était un homme pieux, honnête et courtois envers tout le monde. Chaque fois qu’un cortège funèbre traversait le souk, ce saint personnage prenait ses babouches, les enfilait en hâte, et accompagnait le mort jusqu’au cimetière. Un jour, vinrent deux croque-morts** transportant la civière où gisait le cadavre d’un mendiant que personne n’accompagnait.
L’homme se leva, prit ses babouches de dessus l’étagère où il rangeait chaque jour, mais resta debout sans les enfiler. Il finit par les remettre à leur place. Les boutiquiers jugèrent sa conduite peu charitable.
– Il n’accompagne que les cortèges d’enterrement de riches, dirent-ils.
Sidi … qui surprit leurs murmures leur déclara :
– Etes-vous des croyants ? Alors, écoutez pourquoi je n’ai pas accompagné ce frère jusqu’à sa tombe. Quand j’ai pris mes babouches, j’en avais l’intention, mais j’ai vu arriver derrière la civière une foule immense d’êtres d’une incomparable beauté. C’étaient les anges du paradis. Moi simple pécheur, je n’ai point osé me mêler à ces formes de lumière. Un ami de Dieu s’en allait dans la miséricorde de son Créateur. J’étais heureux de le savoir et me rassis parmi mes épices.
Chaque fois que je rencontrais deux croque-morts portant un cadavre solitaire, je répétais avec eux :
-Dieu t’accompagne, ô étranger sur cette terre !
J’ajoutais mentalement : ‘’Lui aussi rejoint sa tombe accompagné d’une foule d’anges d’une incomparable beauté.’’ J’en étais tout heureux.
*civière : un moyen pour transporter les blessés, les morts…
**croque-morts : ceux qui transportent le mort sur une civière.
I-Etude du texte. 10 pts
1-Répondez par ‘’vrai’ ou ‘’faux’’ 1 pt
a- L’auteur de l’œuvre d’où est tiré ce texte est Ahmed Sefrioui.
b- Ce texte est tiré d’un roman intitulé ‘’La Boîte à Merveilles’’
c- Le personnage principal de l’œuvre est Maalem Abdeslam.
d- La mère du narrateur est une voyante.
2- Ce texte est tiré :
a- d’un roman à thèse.
b- d’un récit autobiographique.
c- d’une pièce de théâtre.
d- d’une nouvelle.
Recopiez la bonne réponse. 1 pt
3- En plus de Sidi Mohammed, il y a deux autres narrateurs dans ce texte. Qui sont-ils ? 1 pt
4-Au début du texte, l’enfant éprouve une grande tristesse. Quelle en est la cause ? 1 pt
5- a- Que fait le père pour soulager son enfant ? 0,5 pt
b-Relevez dans le texte une phrase qui le montre. 0,5 pt
6- pourquoi les boutiquiers jugent-ils la conduite de Sidi ‘’peu charitable’’ ? 1pt
7- Le boutiquier n’a pas accompagné le mendiant à sa tombe. Pourquoi ? 1 pt
8- Le boutiquier demanda à ses voisins : ‘’Etes-vous des croyants ?’’
Récrivez cette phrase au discours indirect. 1 pt
9- Proposez un titre convenable au texte. 1 pt
10- Personne ne voulait accompagner le mendiant à sa tombe.
Dites en deux phrases ce que vous en pensez. 1 pt
II- Production écrite. 10 pts
Sujet : Sidi Mohammed a la chance d’avoir un bon père qui l’écoute et le console.
D’autres parents, au contraire, ne savent que crier et punir.
Rédigez un texte argumentatif dans lequel vous défendez, à l’aide d’arguments, les droits des enfants maltraités par leurs parents.
Votre production sera évaluée selon les critères suivants :
-Respect de la consigne, cohérence de l’argumentation et structure du texte : 5 pts
-Correction de la langue (vocabulaire, syntaxe, orthographe, conjugaison) : 5 pts
6 Comments
Ici, on a deux parties: une en système d’énonciation du récit, l’autre, en système du discours. Autrement dit, un passage narratif, un autre dialogué: voir les tirets, les marqueurs énonciatifs, les temps des verbes. Dans la partie narrative, on a deux narrateurs: Sidi Mohamed, au début; puis son père, à partir de: « Dans un souk très fréquenté…. peu charitable ». Le dialogue est rapporté par le père, sensé avoir été témoin de la scène, ou la tenir de quelqu’un y ayant assisté.
Il n’y a pas un troisième narrateur, comme on veut le faire penser, d’après la question 3.
momkin t3tewna la correction nta3 Had l’examen
Pour ce qui est des questions 3 et 9, consulter l’article » l’examen régional de francais de l’AREF (2016) dans la balance » sur le meme portail.
salam wa3likom momkin l correction nta3 had l’examen
Tout à fait, cher collègue. Les questions 3 et 9 ne cadrent pas avec l’épreuve: l’une ne correspondant pas au contenu; l’autre, à l’esprit de l’épreuve.
Des élèves sollicitent un modèle de correction de cet examen, somme toute très accessible. Mais on ne peut que déplorer le caractère médiocre de la formulation d’une telle demande.
Correction de l’examen régional de français de l’AREF de l’oriental (2016)
1- a :vrai / -b :vrai / -c :faux/ -d :faux
2- a : un récit autobiographique
3- Maalem Abdeslam et Sidi ( !!!!)
4-Il a vu passer devant lui des cortèges funèbres avec des morts découverts et sans personne pour les accompagner
5-a- Pou soulager son enfant, le père lui raconte une histoire
b-Mon père, à qui j’avais fait part de mon impression trouva cette histoire pour me consoler.
6-Les boutiquiers jugent ‘’peu charitable’’ la conduite de Sidi, car en le voyant refuser d’accompagner le cadavre d’un mendiant, ils ont cru qu’il n’accompagnait pas les pauvres.
7-Le boutiquier n’a pas accompagné le mendiant à sa tombe car il n’a pas voulu se mêler aux anges qui l’accompagnaient. Il n’a pas voulu les souiller.
8-Le boutiquier demanda à ses voisins s’ils étaient des croyants.
9- L’histoire du boutiquier/ Le boutiquier et le cortège funèbre/ ……
10- ( par exemple) Je trouve inhumain que personne n’accompagne le mendiant à sa tombe car un bon Musulman est celui pour qui tous les hommes sont égaux, surtout quand ils sont morts.