AU BOULOT !
AU BOULOT !
Dans des pays dits avancés, démarrent pour ne plus s’arrêter, des négociations sur la réforme de l’assurance chômage. Les tire-au-flanc, les assistés, les profiteurs de tout poil, c’est fini !
Les gouvernements souhaitent atteindre le plein-emploi à la fin de leurs quinquennats. Pour des Chefs de gouvernements qui ne sont pas sûrs d’être réélus, vouloir que tout le monde ait un boulot quand eux n’en auront plus, c’est un beau geste ! Plusieurs pistes sont envisagées en vue de remettre le pays au travail.
La première mesure : sanctionner les chômeurs qui refuseraient deux offres raisonnables d’emploi. Mais, qu’entend-on par raisonnables ?
D’après les textes de l’Inspection du Travail, est considérée comme raisonnable une offre correspondant aux qualifications et aux aspirations de la personne. Un cancérologue au chômage, si on lui propose un job dans une entreprise de pompes funèbres, il devra accepter.
Il fera connaissance avec son patient, un tout petit peu plus tard…C’est donc dans ses qualifications.
Un huissier de justice pourrait travailler dans une fourrière. Sa passion, c’est de faire des saisies, de fracasser des portes. Là, il va enlever des voitures. Il continuera d’enquiquiner son prochain : son aspiration principale se trouve respectée !
Si on suit cette règle, de futurs chômeurs ne pourraient pas refuser un boulot dans une société de crédit. Ils auront souvent à refuser un prêt, faire pression sur un ménage endetté, c’est tout à fait dans leurs cordes.
La deuxième mesure pour atteindre le plein-emploi : l’obligation pour les chômeurs de plus de cinquante cinq ans de retrouver un boulot. Remettre les personnes âgées au travail….
Tous les spécialistes des textes à fautes, vous imaginez demain s’ils retrouvent un poste de professeur de langue.
Pour atteindre le plein-emploi, une Anapec vient de trouver la solution idéale : proposer un poste d’informaticien en Egypte, ou en Libye. Formation exigée : bac plus 4.
On ne va pas faire les difficiles. Pour un chômeur qui a refusé deux offres d’emploi consécutives, il devra accepter une offre éloignée de son domicile.
Ailleurs toutefois il paraît en général, qu’on n’a pas beaucoup envie de travailler dur, de se fatiguer en fournissant de gros efforts, les jours de la semaine. On a tendance, au contraire, à préférer les grandes veillées, à siroter des boissons fraîches ou chaudes, peu importe, à tel point que le lendemain on a du mal à quitter le lit, pour se rendre en forme, au travail.
Durant toute la journée, on baille, on éprouve certains maux de tête et/ou d’estomac. On n’a que la grande envie de roupiller, afin de récupérer, pour profiter gracieusement d’une autre veillée, émaillée de discussions, de musique, de télévision, les longues nuits d’hiver aidant.
Excusez la caricature loin de toute arrière-pensée, de toute intention de moralisation. Les choses étant ce qu’elles sont dans ces régions : ce sont plutôt les cafés luxueux et les matches phénoménaux de la ligua qui semblent prendre le dessus sur tout le reste. Pauvre devise, parent pauvre de la productivité : Au Boulot !
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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