L’âge d’or de la sauvagerie

Il suffit de consulter le site web international « Youtube » et saisir les deux lettre magiques « DJ » plus une date récente pour comprendre de quoi je veux parler dans cet article.

L’Etre humain a perdu son humanité dans un monde conduit par l’Instinct. L’Instinct est notre nouveau souverain. Sur lui se font les grandes décisions politiques. Tous les choix économiques n’obéissent qu’à lui. Et toute morale est bannie en son nom.

Autrefois, c’est-à-dire à l’âge d’or des Lumières, on étudie péniblement, on cherche le savoir dangereusement, on quête patiemment la connaissance dans ses rares grottes, pour s’élever de l’état animal à l’état d’un Etre proche des êtres divins : connaisseur de la Nature et de sa nature. Un Etre connaisseur, c’est-à-dire capable de maîtriser et de se maîtriser d’abord. Un vrai Maître. Savoir voulait dire tout simplement se connaître pour se maîtriser. Se maîtriser veut dire tout bêtement agir de façon juste et raisonnable en dépit de sa propre subjectivité, ses instincts. Voici la conclusion de tant de siècles de l’Histoire de l’Humanité : contrôler les instincts bestiaux dans l’Homme, afin de fonder une société juste et équitable pour tous les hommes. Mais personne ne peut donner la Justice à une personne d’autre. Pour qu’il y ait Justice et Egalité, il faut apprendre aux individus de les défendre eux-mêmes. Donner la justice et l’Egalité à un homme, c’est lui apprendre à les identifier d’abord, et à les défendre ensuite. Une société où la conscience existentielle est absente ne peut pas être qualifiée de démocratique même si le système gouvernant y soit le plus juste du monde, ce qui est impossible d’être le cas. On ne tue la conscience existentielle que pour imposer explicitement ou implicitement l’oligarchie. Sommairement, le Savoir était une fin sublime, vu comme le Messie de l’Humanité, la lumière, le libérateur de l’homme de soi et de la tyrannie des autres.

Aujourd’hui, le savoir n’est plus une fin sublime. Il est un simple outil. On n’étudie plus pour se libérer de notre nature bestiale, mais pour la servir mieux. On n’étudie plus pour établir la Justice et l’Egalité, mais pour rendre l’injustice et l’inégalité plus grandes et plus garanties. On n’étudie pas pour éveiller les hommes et les rendre conscients de leur existence, mais pour les abrutir, les endormir une bonne fois pour toutes. On ne défend plus la Liberté des individus pour la Liberté ou pour la Dignité humaine, mais pour les exploiter. Tout est contrôlé dans ce monde, et pour que ce contrôle soit absolu, on n’a pas autre méthode que de cultiver des bêtes domestiques. Ces nains qui se croient libres, parce qu’ils satisfont librement leurs instincts bestiaux, ignorent totalement qu’ils sont considérés comme une volaille, engraissée pour être dévorée, par les grandes entreprises industrielles et commerciales.

A une telle époque, le Savoir est le dernier souci des humains. Et sans le Savoir, l’homme regagne ses origines animales. Nous sommes témoins d’un temps où le cercle a atteint son point de départ : animal, évolution, homme, dégradation, animal.