J’ai vu Nancy Ajram, Maria Carey, Dounya Batma et Amy Lee du groupe Evanescence au festival Mawazine. En effet, je n’ai pas à me plaindre puisque je n’avais pas à me déplacer pour les regarder sur scène : la télévision nationale, qu’elle soit mille fois bénie, s’est chargée de me le faire venir chez-moi. C’est un bonheur indescriptible que de regarder à domicile, chez-soi, bien étendu sur un ’’ seddari’’, moi qui ne supporte pas de rester trop longtemps debout sur mes deux pieds endoloris par l’âge et le poids du corps, des chanteuses des plus remarquables sur la scène de la chanson féminine en langue arabe et anglaise. Ce qui est encore plus remarquable dans tout cela, les choses se mesurent par les plaisirs qu’elles procurent, est la tenue de gala des quatre stars. Nancy Ajram, porte une longue robe de couleur argentée qu’elle laisse généreusement traîner derrière elle. Si au bas la robe couvre généreusement le sol, au haut, elle laisse généreusement découvrir les épaules et une bonne partie de la gorge dont le contenu gélatineux flotte au rythme du tambour que le percussionniste martyrise à coups de maillets. Quant à Amy Lee, tout en noir vêtue, l’épaule droite dégagée jusqu’à l’aisselle, laisse entrevoir une chair veloutée et lactescente. Pareille à une panthère, elle se déplace en des contorsions où la chair et les os et les nerfs obéissent tous à la loi de la souplesse et de la malléabilité. Le batteur, pour ceux qui n’avaient pas le regard ailleurs ! le fauve à la crinière d’or, martèle la batterie à coups de baguettes pour en tirer des sons à faire trembler les membres les plus engourdis et palpiter les cœurs les plus froids. J’en ai eu et pour mes oreilles et pour mes yeux et pour mes sens dans leur ensemble. La chanteuse marocaine Dounya Batma, quant à elle, elle n’a pas été décevante dans sa robe dorée, décolletée à ras de gorge. Elle n’a pas lésiné sur les artifices de la toilette.

La plus sublime des quatre chanteuses a été sans conteste Maria Carey qui a été la plus généreuse de toutes en portant bien bas au haut et bien haut au bas. Elle flottait dans sa tunique veloutée qui descend du haut et monte du bas : elle laisse beaucoup de choses  à voir et à deviner !

Je crois, pour finir, que ceux qui ont manifesté leur désapprobation contre Mawazine devaient changer d’avis et se ranger derrière les partisans de ce festival qui souffle sur nos cœurs des airs de printemps ; qu’au lieu de manifester contre son organisation, ils devaient manifester en faveur de l’invitation au festival de chanteuses du profil de Maria Carey, car au moins avec elle, s’ils ne comprennent pas ce qu’elle dit, ils voient comment elle est mise.