LE PROCESSUS DE SCOLARISATION : POUR QUEL PROJET EDUCATIF ?
LE PROCESSUS DE SCOLARISATION : POUR QUEL PROJET EDUCATIF ?
Une société, comme le sait tout un chacun, a le droit inaliénable de s’interroger légitimement sur la qualité et le type d’enseignement dispensé pour la formation d’un nombre considérable de jeunes scolarisables et scolarisés.
Mais, cette société a aussi le devoir impératif, implicatif, de proposer aux jeunes générations des modèles éducatifs en harmonie totale et absolue avec l’évolution, la progression, et le développement du processus de formation.
Car il s’agit bel et bien de formation, contrairement aux représentations réductionnistes que se font les uns et les autres du processus dans son intégralité.
En effet, on a souvent la fâcheuse et regrettable tendance à limiter la notion d’enseignement/apprentissage à des contenus, au sens cognitif du terme. Et l’on oublie que l’école est porteuse d’un projet éducatif consistant et cohérent, lui-même en harmonie totale et absolue avec la philosophie des sciences de l’Education.
Par conséquent, on ne saurait se dérober devant l’émergence inquiétante, à juste titre, d’un nombre effrayant de problèmes, de malentendus, d’ambiguités au beau milieu de l’itinéraire que parcourt l’élève régulièrement dans les deux sens entre l’école et son domicile.
Et c’est à ce niveau du processus de socialisation exigible et exigée que le dialogue entre de différents acteurs fait malheureusement défaut, pour ne pas dire qu’il y représente, sans conteste, le parent pauvre.
Il serait aisé et simpliste de répartir les rôles en termes de points de vue strictement personnels, et d’une manière exclusive entre A, B, C. Ce ne serait guère suffisamment clair ni juste, et ce, pour une raison simple : sus, ce n’est pas le cas chez l’autre partenaire, je veux dire la société.
Certes, on pourrait invoquer le rôle joué par les associations, mais il demeure partiellement complémentaire de celui des familles et de l’école, qui souhaiteraient s’attendre à de véritables rôles d’accompagnateurs.
En fin de compte, qui s’occupe du domaine de l’Education au sens de valeurs, de bonnes manières, de faits culturels et civilisationnels, sous prétexte de pérenniser les us et coutumes et les traditions, et s’y cloîtrer, au risque de tourner le dos à toute sorte de modernité ?
A mon avis, il y a tellement de confusions, que la réponse à la question posée ne pourrait être que confuse et enchevêtrée. La société a pris avec le temps des habitudes sournoises, raccommmodatrices, parce que obéissantes à la loi des facilités, de l’approximation, du moindre effort.
La réponse à la question-qui occupe et qui se préoccupe du domaine de l’Education, tout au long du cursus de formation ?- serait personne et tous, dans le sens de véritable projet éducatif, formateur et émancipateur du citoyen.
Ainsi, la société se dérobe, l’Etat pratique le procédé de l’implication en évitant scrupuleusement de s’impliquer lui-même, directement.
Restant au front, fidèle au poste, l’institution grandissime de l’école, s’occupe de tous les aspects sociaux, en vue de former les citoyens de demain avec des moyens du bord élémentaires, et rudimentaires.
Elle n’enseigne pas seulement, elle ne dispense pas exclusivement du Savoir et de la Connaissance. L’école se doit d’être, en plus, omniprésente, elle se doit, forcément, d’occuper les lieux désertés par d’autres partenaires qui préfèrent ainsi lui faire fausse route et lui endosser toute la responsabilité morale, essentiellement dans les cas d’échecs cuisants et avérés.
En attendant des jours meilleurs, c’est-à-dire que les règles, les tâches, les finalités, soient rigoureusement clarifiées et démocratiquement définies pour la conception, l’élaboration, la négociation d’un véritable projet cadre perfectible qui impliquerait, en plus des Institutions Etatiques, la société toute entière, grâce, entre autres, à des systèmes synergiques de passerelles constantes et évolutives.
L’école à elle seule, soyons clairs, ne saurait ni ne pourrait prétendre s’acquitter, à elle seule, de tâches éducatives aussi imbriquées les unes avec les autres, sans se référer, sans ambages, à l’esprit et à la lettre d’un projet éducatif à la hauteur des attentes, des souhaits, des espoirs de la nation qui exigent des réponses audacieuses et convaincantes aux questions urgentes, insistantes, et incontournables du genre : en fonction de quel projet éducatif une société souhaite-t-elle que soient formées les générations d’aujourd’hui et de demain ?
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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