Les trois grands maux du système éducatif et solaire.C-La note du contrôle continu

Zaid tayeb

Si en France, les voix s’élèvent pour demander l’introduction d’une part du contrôle continu au baccalauréat, chez nous, elle est décriée par les parents d’élèves qui la considèrent comme avantageant les enfants des classes moyennes ou aisées et sanctionnant ceux des classes défavorisées. En effet, il faut reconnaître qu’un mauvais usage est fait de la note du contrôle continu aussi bien par certains professeurs que par les écoles privées.

L’image de chaque lycée est souillée par la présence en son sein de quelques professeurs  qui exercent sur leurs élèves chantages et pressions, directs ou sous formes d’allusions peu voilées, pour les inciter à suivre les cours de soutien qu’ils donnent chez eux ou dans quelque école dont nos villes foisonnent. Cette catégorie de professeurs que l’on peut qualifier de mercenaires sans crainte de discréditer ou de se tromper à leur égard faussent le baccalauréat avec leur conduite peu honorable. La plupart de ces professeurs sont connus pour leur médiocrité en classe doublée de voracité contre leurs élèves qu’ils exploitent sans vergogne en les incitant à suivre des cours de soutien qu’ils donnent. En effet, certains élèves issus de familles de condition moyenne ou aisée et conscients de l’intérêt de la dose de la note du contrôle continu au baccalauréat qui est du quart, considèrent la proposition de leurs professeurs comme une aubaine qu’ils ne laissent pas passer. Aussi s’inscrivent-ils aux cours de soutien de leurs professeurs de classe pour bénéficier d’une bonne moyenne au contrôle continu et suivent en même temps les mêmes cours chez d’autres professeurs. Chez les premiers en vue d’être gratifiés de la note du contrôle continu, chez les seconds pour  être préparés à l’examen de fin d’année. Ce qui n’est pas à la portée de tous les élèves, surtout ceux qui ne peuvent pas payer ces faux cours de soutien chez ces faux donneurs de cours de soutien. Nul n’ignore que le professeur qui ne brille pas à l’école ne brille pas non plus dans les cours de soutien. Et c’est cette catégorie de professeurs sans âmes qu’il convient de dénoncer et de combattre. Un autre type de professeurs faussent la note du contrôle continu du baccalauréat par leur façon de la considérer comme une récompense que le législateur a mise entre leurs mains. Aussi les voit-on l’offrir de la manière la plus généreuse et hors du respect du cadre de référence qui la régit.

D’un autre côté, les écoles privées qui poussent comme des champignons dans nos villes sont des écoles qui ont en grande partie fondé leur empire sur les revenus colossaux qu’elles tirent plus des coups d’éclat de l’apparat que de la qualité de l‘enseignement qu’elles dispensent. En effet, beaucoup de parents, flattés par les apparences et appâtés par les notes qui sont distribuées à tout vent, croient que l’école privée est meilleure que l’école publique et qu’ils ne regrettent pas l’argent qu’ils leur paient. Si l’une est meilleure que l’autre c’est dans l’infrastructure  et dans les équipements et non dans la qualité de ses enseignants et de  son enseignement.

Sur un autre plan, les écoles privées exploitent à leur avantage la proportion de la note du contrôle continu. Les cadres qu’elle recrute sur le marché du travail du pays, jeunes diplômés sans formation ou professeurs de l’enseignement public, le sont non pour leurs qualités pédagogiques  et académiques mais pour leur soumission à l’autorité de l’administration qui la gère selon leurs besoins. La première chose que les écoles privées exigent de ces professeurs est la générosité dans l’attribution des notes du contrôle continu et que tout professeur qui ne se plie pas à cette recommandation est rappelé à l’ordre ou carrément renvoyé et remplacé par un autre plus docile et moins récalcitrant. Beaucoup de ces écoles privées sont réputées par le ‘’surgonflage’’ de la note du contrôle continu, faisant fi du règlement et des recommandations du ministère de l’éducation nationale.

Beaucoup de parents d’élèves font suivre à leurs enfants une scolarité dans les écoles publiques jusqu’à la fin de la première année du lycée puis les placent dans une école privée pour bénéficier d’une note du contrôle continu plus reposante. On peut considérer donc que la note du contrôle continu se vend et s’achète dans une transaction commerciale de type ‘’donnant donnant’’, ‘’gagnant gagnant’’. Beaucoup de ces écoles sont devenues  sinistrement célèbres par les notes du contrôle continu qu’elles distribuent de manière très généreuse et en dehors de toute crainte de tout contrôle des agents du ministère de l’éducation nationale.

Les écoles privées et certains professeurs sans scrupules font un mauvais usage de la note du contrôle continu, ce qui a des implications négatives sur l’égalité des chances censée mettre tous les élèves sur le même pied d’égalité devant un diplôme national qui ouvre les voies à l’avenir de chacun des jeunes citoyens.

En conséquence, il convient de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ces activités qui ternissent l’image du système éducatif et scolaire et contribuent à l’effondrement de la valeur du baccalauréat de notre pays. Je crois que l’une de ces mesures consisterait à ne prendre la proportion de la note du contrôle continu que dans l’obtention du baccalauréat, que cette proportion ne sera prise ni dans les présélections aux grande écoles, ni dans les mentions.