Zaid Tayeb

L’Algérie s’offre tout entière à la France en lui ouvrant son espace aérien et son territoire pour soi disant une intervention contre les terroristes malistanais( j’emprunte cette terminologie à Dourid Lahham pris en étau dans un no man’s land, entre Charkstan et Gharbstan). La relation entre le colonisateur et le colonisé, entre l’occupant et l’occupé, entre l’ancien seigneur colonial et l’autochtone méprisé de jadis, resurgit dans l’Algéristan des généraux qui se pavane d’avoir payé le plus lourd tribut en sacrifices humains, après celui bien sûr,  mais imaginaire celui-là, de l’holocauste tel qu’on veut bien nous le faire admettre. Un million et demi de martyrs pour faire recouvrer sa liberté à un peuple  et sa souveraineté à un pays qui gisait sous la botte du colonialisme français pendant 130 années d’occupation ayant réduit le peuple à l’esclavage et le pays à la ruine totale. L’Algéristan de ‘’rfa3 rassak Abba’’( Relève la tête, bon sang) retombe volontairement dans les bras du colon comme la fille du trottoir dans ceux de son ancien maquereau. Le colonisateur et le maquereau ne diffèrent en rien l’un de l’autre, comme le colonisé de la fille du trottoir d’ailleurs : une relation de nostalgie à un passé peu glorieux.

L’Algéristan doit désormais rendre compte non seulement à la France mais également à l’Angleterre et aux Etats Unis dont des ressortissants se trouvent pris en otage par des ravisseurs. Les pays occidentaux vont donc intervenir directement en Algéristan pour libérer leurs ressortissants des mains de leurs ravisseurs, si toutefois il en reste encore quelques uns à la suite de l’attaque meurtrière de l’armée Algéristanaise. Ce qui signifie que la guerre qui devait se passer au Malistan aura lieu d’abord en Algéristan. Les bases et les bases arrière des groupes terroristes, comme on les appelle, du Malisatan et de l’ Algéristan seront, dans le meilleur des cas, la cible des drones américains, des chasseurs français et anglais. Le scénario d’une intervention terrestre directe sur le sol algéristanais n’est pas à écarter non plus. Nul n’ignore qu’une fois que ces puissances mettent le pied dans un pays, il devient difficile sinon impossible de le leur faire lever.

Une bouche ouverte attire les mouches, dit-on dans la langue de chez nous. Si l’Algéristan avait maintenu son espace aérien fermé et son territoire loin des interventions étrangères, elle n’aurait pas fait l’objet de prises d’otages sur son sol. Son intervention maladroite a causé la mort de plusieurs otages occidentaux, ce qui lui a valu et lui vaudra des reproches et des réprimandes de la part de la France, de l’Angleterre et des Etats Unis. Sans doute ces trois pays, qui sont à l’origine de bien d’autres malheurs de par le monde, préparent-ils une intervention musclée en Algéristan, mettant ainsi la souveraineté de ce pays dans la balance. Il en sera alors de l’Algéristan ce qui en est du Pakistan dont l’espace aérien est quotidiennement sillonné par les drones américains et les villages frontaliers avec l’Afghanistan pilonné faisant des victimes innocentes parmi les populations civiles. Le conflit est en Afghanistan certes, mais les attaques se font contre les civils du Pakistan. L’Algérie subira le même sort que le Pakistan. Son espace aérien servira de lieu de parades pour les avions et les drones des puissances occidentales qui n’ont plus rien à faire en Afghanistan où les choses commencent à tourner au vinaigre et où elles commencent à piétiner ne sachant comment s’en sortir ni où aller. Le Malisatn et l’Algéristan sont les meilleures destinations où le pétrole, le gaz et l’espace ne manquent pas.

En conclusion, pendant que les peuples arabes savourent leurs victoires sur leurs régimes dictatoriaux , l’Algéristan flirte avec son ancien bourreau qui, il n’y a pas longtemps a refusé de lui présenter ses excuses pour les 130 années de colonialisme.