LE SAHEL : LE GRAND PRETEXTE… !
LE SAHEL : LE GRAND PRETEXTE… !
A en croire certaines capitales occidentales, et plus précisément européennes, toutes les régions se trouvant à proximité et le long du couloir s’étendant du Soudan, de La Somalie, au Sénégal et à la Guinée (7000km), pullulent d’éléments fortement armés appartenant à l’organisation nébuleuse Al-Qaïda au Maghreb Islamique.
Selon des sources concordantes occidentales, des éléments de la branche afghane y superviseraient des entraînements, d’une rare intensité, à la guérilla urbaine et à des attaques surprises, au moyen d’armes particulièrement destructrices et meurtrières.
Pour les stratèges militaires des U.S.A., il n’y a pas le moindre doute, tous les pays riverains de la méditerranée se trouvent désormais, directement menacés et visés par « le même terrorisme international que celui qui sévit en Afghanistan et continue à
sévir en Irak : un terrorisme aveugle, impitoyable, haineux, qui cherche à déstabiliser les nations libres et démocratiques, financé par des forces occultes, intolérantes, inhumaines. ».
Comme par hasard, les U.S.A. utilisent le scénario qui leur réussit toujours, celui qui consiste à terroriser les peuples, à manipuler, à instrumentaliser des données, par le biais de statistiques fausses et tendancieuses, non pas pour les beaux yeux de certains chefs d’Etats, mais plutôt dans le but d’étendre leur suprématie impérialiste, en contrôlant et en sécurisant toutes les voies conduisant aux richesses naturelles de la planète.
Et c’est bien à ce niveau des stratégies américaines, qu’interviennent puissamment les compagnies multinationales pour prêter main forte, aux grands pilleurs de trésors, avec la bénédiction d’Etats crédules, ou tellement avisés qu’ils prennent la décision de prendre part à la chevauchée des braves de ce monde « libre et démocratique. »
Par ailleurs, le monde occidental observe très attentivement les percées chinoises et iraniennes en direction du continent africain : les premières d’ordre économique, les secondes surtout d’ordre spirituel. A aucun prix, il n’a pas l’intention de se faire prendre au dépourvu.
Ainsi, grâce à la stratégie des prétextes, et aux tactiques des diversions, les U.S.A. obtiennent toujours haut la main, ce qu’ils posent comme préalable à toute discussion sur la signature de contrats d’armement moderne d’une part, et sur le prix de leur silence complice, suite à d’éventuelles atteintes aux Droits de l’Homme et aux valeurs universelles, d’autre part. Les intérêts français, en l’occurrence, sont de toute façon garantis, voire protégés par des Etats amis et loyaux.
Mieux que tout cela enfin, le message occidental est d’une clarté limpide : « Stoppez les ricochets d’Al-Qaïda, nous sécuriserons vos pays ».
C’est bien ce qui se passer actuellement au Mali. Les troupes françaises, sous prétexte de soutenir ce pays affaibli par la famine, et des luttes intestines, sont en train d’envahir le Mali avec l’aide consentie ou forcée des Etats limitrophes.
Face à ce genre d’agissements, le moins que l’on puisse dire insensés d’une grande puissance, on ne peut que s’interroger sur les véritables intentions de cette grande Nation démocratique, et de ses alliés occidentaux ou africains.
Sur quels critères, sur quelles bases, au nom de quels droits, cette grande puissance se permet-elle de terroriser le pauvre et innocent peuple du Mali, et d’occuper son territoire ?
Ce n’est ni juste, ni acceptable, d’user de pressions de tous genres, pour imposer une guerre dévastatrice sous le simple prétexte de répondre positivement à la demande soi-disant officielle des dirigeants maliens !
Comme ce n’est ni juste, ni acceptable, de se munir d’une recommandation onusienne, pour soi-disant voler au secours du Mali, menacé par « des groupes terroristes » !
Car comment se fait-il que d’un côté on recourt au dialogue, à la concertation, et d’un autre côté, on recourt aux armes sophistiquées pour combattre le « terrorisme international ? »
A-t-on pensé un instant, aux flux d’émigration de centaines de milliers de femmes, d’enfants, de vieillards ravagés par des maladies et une famine, inhumaines ?
S’est-on inquiété un instant, avant de lancer de telles expéditions manu militari en plein désert, en décidant de déclencher les hostilités en plein hiver ?
L’histoire relatera, sans doute, amplement les péripéties indescriptibles de cette guerre sale, qui n’a pas de nom, qui n’a pas d’images, qui n’a pas de raisons.
Et si cette guerre, partout indésirable, durait plus que prévu ?./.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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