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ESSAI : REFLEXIONS DE « RATIONALISATION » DE L’ACTE D’EVALUATION A L’EPOQUE CONTEMPORAINE (suite3)

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  ESSAI : REFLEXIONS DE « RATIONALISATION » DE L’ACTE D’EVALUATION

  A L’EPOQUE CONTEMPORAINE

 (suite3)

    A l’heure actuelle, on assiste à l’institution du fameux dispositif encore susceptible de connaître d’importantes transformations puisque dans une période qui n’est pas si éloignée on a vu apparaître des initiatives aussi importantes qu’une explicitation de la prise de position de diverses instances, en faveur de  systèmes de contrôle continu, qu’une circulaire ministérielle spécifiquement consacrée aux problèmes des compositions, notes et classements dans le primaire et le secondaire, et se proposant de «  substituer à la notion de composition traditionnelle celle d’exercices de contrôle divers faits en classe, en temps limité », ou encore une tentative de mettre en place un dossier individuel valable pour toute la scolarité. Les caractéristiques qu’il a prises jusqu’à présent sont cependant suffisamment précises et cohérentes pour qu’on puisse discerner une double évolution :

1/ Evolution de l’objet même des actes d’évaluation-

Celui-ci n’est plus seulement l’état final du profil de capacités présenté par un individu au terme d’une activité de formation, et susceptible d’être manifesté à l’occasion d’une épreuve, mais beaucoup plus largement l’ensemble des états successifs de ce profil tout au long de la formation considérée.

Au départ on s’intéresse donc à un profil de capacités qui n’a pas encore été mobilisé, mais qui est spécifiquement susceptible de l’être en vue de sa transformation dans la formation :ceci explique notamment que les épreuves dites d’aptitude ou de diagnostic utilisées dans le système éducatif soient élaborées de telle façon qu’elles ne comportent pas de contenu directement scolaire mais qu’en fait elles supposent la mise en œuvre de capacités ayant- valeur scolaire.

La formation commencée, on s’intéresse ensuite aux différents profils successifs qui sont effectivement mobilisés pour leur transformation dans les activités composant le déroulement des programmes.

Ceci explique une certaine tendance à l’indifférenciation des activités de formation et des activités d’évaluation : les exercices individuels ou collectifs composant le programme, deviennent autant de moments possibles d’évaluation, comme on le voit dans la pratique du contrôle continu, et mieux encore dans la pratique des dossiers cumulatifs( les dossiers cumulatifs, particulièrement en usage dans les formations, comportent les pièces les plus variées relatives au comportement des formés au cours des différente activités composant le cycle de formation).

2/Evolution de leur fonction-

Cette évolution est évidemment liée à la précédente : il ne s’agit plus seulement d’attribuer à un  individu une valeur scolaire susceptible de jouer un rôle d’indicateur dans un autre champ comme celui du travail, mais beaucoup plus largement de se doter d’outils de gestion du devenir scolaire des individus en formation.

La multiplication des moments d’évaluation permet en effet au maître, à l’éducateur, au formateur ou au responsable de formation d’intervenir dans le courant même de  la formation sur l’itinéraire des formés en fonction des différences individuelles constatées.

Parce que cette fonction semble s’exercer de manière interne à la formation, un certain nombre d’auteurs ont tendance à parler à son sujet : de fonction éducative de l’évaluation.

Il s’agit là d’un glissement sémantique jouant un rôle idéologique d’occultation. Cette fonction éducative est en fait une fonction de gestion des individus en formation tout à fait homogène et complémentaire de la fonction traditionnelle d’attribution d’une valeur scolaire au terme d’une formation : on a d’ailleurs observé depuis longtemps un certain morphisme entre les mécanismes de la sélection par examen final et les mécanismes de l’élimination par orientation. La seconde n’est rien qu’une « rationalisation » de la première permettant d’éviter les « gaspillages » en situation de formation. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

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