LA REVOLUTION  ALGERIENNE,

 COORDONNATRICE DES REVOLUTIONS DEMOCRATIQUES POPULAIRES

              Les peuples du Grand Maghreb, comme on le sait, n’ont pas attendu le déclenchement des récentes révolutions populaires de ce qu’il est communément appelé les révolutions du printemps arabe, pour exprimer vivement et d’une seule voix leurs aspirations profondes et légitimes pour un projet social, sociétal, économique , politique, culturel, linguistique, commun à toutes les populations maghrébines ayant longuement et durement souffert du cataclysme inédit, représenté par la même puissance occupante de l’Afrique du nord, et de vastes territoires sahélo sahariens.

Parce que les peuples du Grand Maghreb ont toujours été unis et unifiés non pas par la force des hommes, mais plutôt par la conjonction de monstrueuses souffrances et douleurs causées par les excès d’une même puissance  colonisatrice ayant trainé ces peuples dans la même boue de l’humiliation,, de l’esclavage de la répression inhumaine, perpétrée par des forces haineuses , rancunières qui avaient pour objectif essentiel  de profiter des richesses énormes que renfermaient les  sous sol nord africain et sahélo-saharien.

Parce que les forces du mal n’ont ménagé aucun  effort humain, matériel, idéologique, culturel, cultuel, pour écraser toute tentative de rébellion, de soulèvement ou de révoltes.

Parce que les forces du mal ont tout fait pour semer la zizanie  au sein des tribus et entre les peuples qui parlent les mêmes langues, et qui pratiquent les mêmes croyances,

Parce que les forces du mal ont toujours voulu subjuguer les esprits de la personnalité maghrébine, en tentant de créer des pédagogies différenciées pour des régions différentes,  des déserts différents, et des tribus différentes.

Parce que les forces du mal ont imposé et instauré des systèmes diaboliques d’exploitation des êtres humains , des bêtes , des hommes,  des femmes en portant des atteintes outrageantes à l’honneur du berbère, de l’arabe,  du bédouin, du sédentaire, elles ont  inventé et instauré des zones « utiles »et des zones « inutiles » en vue de développer les zones  les plus riches, placées directement sous leur commandement.

Parce que ces mêmes forces du mal ont pratiqué le recours à la discorde entre les chefs de tribus sur toute la partie centrale de l’Afrique du nord, pour développer et exploiter des êtres humains au moyen de  théories manichéennes,  des petits hommes et des sous hommes afin de mieux écraser les populations et maitriser la situation..

Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres, les peuples blessés du Grand Maghreb, physiquement et moralement, avaient décidé de coordonner leurs moyens humains et matériels en vue d’organiser des actions efficientes de lutte contre les puissances impériales de l’occupation.

Ainsi, dans toute l’étendue du Grand Maghreb, du nord  au sud, de l’est à l’ouest, aucune personne sensée n’osera parler en termes de luttes séparées contre  un même  ennemi, des forces d’occupation appuyées et soutenues par les grandes puissances occidentales.

En ce sens,  la révolution algérienne de Novembre 1954 aurait due être reconnue comme un patrimoine précieux de tous les peuples du Grand Maghreb, Elle n’appartient pas exclusivement au peuple algérien, vu que l’ennemi était intensivement harcelé par des combattants venus des autres côtés des frontières.

Elle est le produit  des contributions de tout un peuple qui s’appelle  le peuple maghrébin et ses composantes sociales, économiques, culturelles, linguistiques,  cultuelles ; et la réciprocité n’a pas besoin d’être prouvée.

Aucun pouvoir, aucune puissance, ne sauraient  donc, ni ne pourraient réussir à fragmenter l’unité populaire du Grand Maghreb. Car, pour s’attaquer à un même ennemi lourdement armé et fortement équipé, il a fallu mobiliser toutes les forces du Grand Maghreb.

L’indépendance de l’Algérie est, par conséquent, celle de tout le Grand Maghreb et la réciprocité est logiquement factuelle et probante.

Que les grandes puissances impérialistes  cessent -et cela est dans leur intérêt- de considérer le Grand Maghreb comme un simple puzzle de récréation, qu’elles peuvent aisément manipuler, composer et décomposer en fonction de l’état de leur  cupidité galopante, de leur visées impérialistes, stratégiques, et tout le reste. Cela ne servirait plus à rien.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui