REGARDS SUR LE « NOUVEAU » MODELE RHETORIQUE
REGARDS SUR LE « NOUVEAU » MODELE RHETORIQUE
La mise au point de la nouvelle batterie d’exercices de composition en français, s’opère sur les bases suivantes :
-abandon des modèles latins, et de la voie latine (thème, vers, narration) d’accès à la composition ;
-mise en place d’un nouveau dispositif graduant, à partir des petites classes, les exercices de composition ;
-déplacement du centre de gravité de la discipline. Il ne s’agit plus de s’exercer au style classique, de niveau « modéré »ou « sublime », en remplissant les trous d’un canevas, mais de mettre en œuvre, dès les classes élémentaires, l’ensemble des aptitudes nécessaires à la pratique de l’écriture, recherche des idées ou des arguments, choix d’un plan ;
-mise au point graduelle d’un nouvel exercice scolaire qui puisse jouer, au sommet de l’organisation pédagogique de l’’enseignement classique, un rôle analogue au discours français (en latin) sur le déclin. Ce sera la dissertation littéraire.
Il ne s’agit plus désormais d’ « d’amplifier » – comme c’est le cas pour le discours-mais de « traiter » un sujet, c’est-à-dire de le prendre dans son intégralité, et de le travailler personnellement, en lui appliquant une forme originale de réflexion.
Comme ils l’ont appris eux-mêmes, en préparant l’agrégation, les maîtres enseignent désormais à leurs élèves à préparer eux-mêmes un plan, à découvrir eux-mêmes la matière à développer, à tenter de penser par eux-mêmes au lieu de s’en remettre aux grands modèles, à pousser un raisonnement jusqu’à son terme, et à construire une conclusion ; à refuser l’emphase et les envolées oratoires, les qualificatifs pléonastiques et les périphrases systématiques.
On s’exerce désormais, à la précision, à la netteté, à la sobriété, à la simplicité.
Il n’était pas dans l’objet de cette étude de rechercher si un troisième modèle rhétorique s’est ou non installé dans l’école française depuis le triomphe de la dissertation. Mais, autant qu’on sache, la dissertation reste en place, et les transformations qu’a connues l’enseignent du français depuis plus d’un siècle, aussi importantes soient-elles, ne semblent pas être d’une ampleur comparable à celles qui ont été sanctionnées en 1880 par Jules Ferry.
Par conséquent, si tel est et fut le cas de l’enseignement du français à des natifs, en France, où en sommes-nous, actuellement, pour ce qui est de l’enseignement du français au Maroc, tous cycles confondus, depuis la publication des premières Instructions Officielles dans les années soixante, du siècle dernier ?/. (Stage B.E.L.C.Paris 1985/1986)
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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