Karim Ghellab, nouveau président de la Chambre des représentants
Pour sa première sortie houleuse, l’USFP hausse le ton et son groupe quitte l’enceinte parlementaire.
Ce n’est pas passé comme une lettre à la poste. La candidature de Karim Ghellab n’a pas été du goût des amis de l’ex-président de la Chambre des représentants Abdelwahed Radi.
A peine la séance ouverte, hier en milieu d’après-midi, que les Usfpistes décochent leurs premières flèches à l’endroit du ministre sortant de l’Equipement et du Transport. Raison ? «Incompatibilité» prétendue entre son actuel poste et sa candidature. Ceux qui ont lu la une de l’organe arabophone porte-parole de l’Union socialiste, de lundi, pouvaient bien s’y attendre. La houle est très vite montée. Résultat : plus d’une heure de retard pour le lancement de l’opération de vote. Pour son premier tour de chauffe dans l’opposition, le parti de la rose est allé plus loin en décidant d’évacuer les lieux. La reprise des travaux pouvait être entamée, au moment où le groupe du PAM étudiait l’éventualité de se retirer aussi. Les amis de Cheikh Biadillah n’ont pas suivi le tempo des Ittihadis. Et pour cause. Ils devaient bien soutenir le candidat du RNI, Mohamed Abbou.
Au décompte final, K.Ghellab a été élu à la tête de la Chambre des représentants. Et ce, avec 222 voix pour contre 82 pour son rival du jour, sur 320 votants. Cette élection s’est déroulée sous la présidence de Miloud Chaâbi, doyen d’âge des députés. La majorité actuelle a réussi sa première épreuve avec brio. En effet, elle a pu mettre en œuvre, sans grande difficulté, sa première décision de porter le candidat de l’Istiqlal au perchoir. Un poste très convoité par toutes les formations politiques en raison de l’importance de son caractère protocolaire.
Le parti de la balance vient de réaliser, pour la première fois de son histoire, son rêve ajourné depuis de longues années ; celui de détenir la présidence de la Chambre des représentants. «C’est une grande réalisation pour nous», s’exclame Mohamed Ansari, membre du comité exécutif du parti de l’Istiqlal.
En cette conjoncture spéciale, être à la tête de la première chambre de l’institution législative revêt une importance capitale en raison des nouvelles prérogatives du Parlement. De grandes attentes sont nourries dans l’institution législative. Les députés sont appelés à déployer de grands efforts pour changer l’image négative qui s’est forgée dans les esprits des Marocains au fil des législatures. Une image alimentée par l’absentéisme éloquent d’une grande partie des parlementaires aussi bien de la première que de la deuxième chambre. Avec les nouvelles dispositions de la constitution, le Parlement est appelé à jouer une véritable mission de contrôle et de législation.
Par Jihane Gattioui | LE MATIN
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