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Rapport accablant de l’Onu contre l’Algérie

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Un expert dresse un constat sévère sur la situation des libertés dans ce pays.
Un rapporteur de l’ONU a fait dimanche un constat sévère de la situation des libertés en Algérie, exhortant le gouvernement, qui interdit les marches à Alger, à ne pas réprimer les manifestations pacifiques. « J’exhorte le gouvernement à ne plus faire usage de la force contre les manifestations pacifiques », a déclaré le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Frank La Rue, lors d’une conférence de presse à Alger.
Il doit présenter son rapport devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en 2012. M. La Rue s’exprimait à l’issue d’une visite d’une semaine en Algérie au cours de laquelle il a rencontré des ministres, des députés, des responsables de médias et des membres de la société civile. Dans les conclusions préliminaires de sa mission d’évaluation, M. La Rue a indiqué avoir vu plusieurs manifestations pacifiques contenues par des dispositifs policiers « massifs ». « J’ai pu observer une marche des étudiants qui a été violemment dispersée par les forces de l’ordre », a-t-il dit. Cette manifestation de milliers de personnes le 12 avril dans les rues d’Alger contre la « dévalorisation » des diplômes avait été dispersée à coups de matraques par la police qui a fait des blessés parmi les étudiants.

Depuis les émeutes contre la vie chère qui avaient fait début janvier cinq morts et plus de 800 blessés, les protestations sociales et politiques se sont multipliées en Algérie. La capitale a accueilli plusieurs cortèges de protestataires notamment des partisans de la coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), dont dix marches ont été empêchées à chaque fois par un impressionnant dispositif policier. La CNDC, née dans la foulée de ces émeutes, milite pour un changement de régime en Algérie. Selon M. La Rue, la levée de l’état d’urgence en février dernier, dix-neuf ans après son instauration pour lutter contre la guérilla islamiste, est un « signe positif ». « Mais, a-t-il observé, le cadre légal existant est toujours restrictif (et) viole le droit à la liberté d’opinion et d’expression ».

« Il est important que la liberté de manifester pacifiquement soit complémentaire avec la liberté d’opinion et d’expression qui doit être garantie par l’Etat », a-t-il souligné. Concernant la liberté de la presse, l’expert de l’ONU, originaire du Guatemala, a estimé que la télévision publique devait être « indépendante » du gouvernement. « Elle ne doit pas être utilisée à des fins politiques par le pouvoir, c’est pour cela que j’ai proposé la création d’une instance indépendante chargée de réglementer le travail des médias audio-visuels », a précisé M. La Rue. Les médias audio-visuels restent sous le monopole de l’Etat qui exclut pour l’instant de les ouvrir à l’initiative privée.

Alors que l’Etat est le plus important annonceur dans le pays, M. La Rue a plaidé pour répartition « équitable » de la publicité par l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP, publique). « Elle ne doit pas privilégier les journaux qui ont des positions favorables au gouvernement », a-t-il dit reprenant une critique récurrente de la presse indépendante. M. La Rue a également plaidé en faveur de la dépénalisation du délit de presse, annoncé vendredi par le président Abdelaziz Bouteflika. « C’est une intimidation à l’égard des journalistes qui les pousse à l’auto-censure », a-t-il dit au sujet des sanctions pénales et surtout des peines d’emprisonnement, prévues dans le code pénal.

Vingt militaires tués
Vingt militaires ont été tués vendredi soir et dimanche matin dans trois attaques à l’est d’Alger, une région où Al-Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) a revendiqué tous les attentats contre les forces de sécurité algériennes. Cinq soldats sont morts dimanche lorsque les deux véhicules à bord desquels ils circulaient ont sauté sur des bombes près d’Ammal (70 km à l’est d’Alger), chutant dans un ravin, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire. Moins d’une heure auparavant, un gendarme a été tué par l’explosion d’une bombe en milieu de matinée à Bouderbala, dans le département de Bouira (120 km au sud-est d’Alger), près d’un chantier appartenant à une société chinoise, selon cette source. Vendredi soir, quatorze militaires ont été tués et au moins dix blessés lorsqu’un groupe armé islamiste a attaqué un poste militaire à Azazga (140 km à l’est d’Alger).

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