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Méthode, recherche et vérité : quelle corrélation ?

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Jilali Chabih, Docteur et HDR, Paris 2 et Paris 5, et Docteur d’État, UCAM- Maroc, en droit, finance, fiscalité, administration et méthodes de recherche
La méthode scientifique de la recherche est l’aptitude à pouvoir mener un cheminement de raisonnement objectif vérifiable sur un sujet de connaissance quant à sa structuration d’ensemble, c’est-à-dire du point de vue du fond, de la forme, de l’articulation du fond et de la forme, ainsi que du type de méthode adoptée qui oriente l’ensemble. Autrement dit, la méthode de recherche est l’asymptote de la recherche scientifique, elle la fait approcher sans cesse de la vérité jusqu’au point culminant de celle-ci.
Aussi, si, en l’occurrence, je considère les faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales, que ce soit au Maroc ou ailleurs dans le monde, à partir d’une approche scientifique interdisciplinaire, je dirais qu’il y en a, en réalité, trois grands départements intimement corrélés : Département des Sciences juridiques, Département des Sciences économiques, et Département des Sciences sociales.
Le Département des Sciences Juridiques (DSJ) doit comprendre toutes les matières (savoir et méthodes) à caractère juridique, c’est-à-dire toutes celles qui se rapportent aux règles qui régissent les rapports sociaux, et qui commencent par ce concept : le droit. On relèvera ainsi le droit constitutionnel, le droit civil, le droit administratif, le droit pénal, le droit financier, le droit social, le droit fiscal, le droit commercial, le droit comptable, le droit économique, le droit bancaire, le droit des assurances, le droit maritime, le droit des transports, le droit médical, le droit de l’environnement, le droit écrit, le droit coutumier, le droit subjectif, le droit objectif, le droit interne, le droit international, le droit positif, le droit naturel, le droit musulman, le droit marocain, etc. Il n’y a ni un droit strictement public, ni un droit strictement privé, cette distinction est erronée, puisque nombreux sont ceux qui sont des droits mixtes : pénal, fiscal, bancaire, maritime, judiciaire, droit des assurances, etc.
Le Département des Sciences Économiques (DSE), renferme tout le savoir et les méthodes y afférentes qui étudient les phénomènes de production, d’échange et de consommation de la richesse au sein d’une organisation, ainsi que les modalités selon lesquelles les ressources de celle-ci sont utilisées pour la satisfaction des besoins collectifs. On notera ainsi la microéconomie, la mésoéconomie, la macroéconomie, l’économétrie, la gestion, les statistiques, la comptabilité, la finance, etc. La gestion est une matière de l’économie au sens où l’économie est l’art de bien gérer les biens et les services d’une organisation.
Le Département des Sciences Sociales (DSS), doit inclure toutes les disciplines qui traitent des rapports de l’être humain avec son environnement, homme, femme et groupement, ainsi que les phénomènes parcourant l’organisation ou la société et ses différentes composantes. On retiendra ainsi toutes les matières qui ne sont pas enseignées dans les facultés des lettres, et qui sont en relation très étroites avec les sciences juridiques et les sciences économiques, comme les sciences politiques, l’histoire de la pensée politique, les politiques publiques, les élections, les régimes politiques, la démocratie, les relations internationales, les sciences administratives, l’anthropologie juridique, la sociologie financière, la sociologie de l’impôt, la géographie fiscale, la psychologie de l’impôt, les partis politiques, la gouvernance, l’enquête et le sondage d’opinion, etc.
Certaines matières, vu leur objet complexe et polymorphe, sont transversales, c’est ce que l’on appelle la transversalité de certaines matières, à l’instar de la méthode de recherche, de l’informatique, des finances publiques, de la fiscalité, de l’action administrative, de l’intelligence artificielle, des langues, des soft skills, etc.
Le contenu et la structuration de chaque matière à l’intérieur de chaque département sont en effet, et selon notre expérience, répartis en trois grands axes : introduction, développement, conclusion. L’introduction comporte six étapes : définition, histoire, intérêt et importance, problématique, approche, énoncé des faits et étapes. Le développement comprend cinq ou six paliers selon la nature du sujet, classés en fonction de leur importance. La conclusion ce n’est absolument pas un résumé, c’est un axe à part entière et fondamental. Elle comprend quatre éléments homogènes et interdépendants : la chute, le positionnement, la systématisation, l’ouverture.
Je donnerai en l’occurrence un cas concret de structuration de l’objet d’une matière. J’ai choisi, pour illustration de mes analyses, l’exemple des finances publiques. On aura ainsi : l’introduction avec son intitulé, les composantes du développement avec leurs intitulés et la conclusion avec son intitulé.
Introduction : Théorie générale des finances publiques
La théorie des finances publiques est élaborée sur la base de ces différentes données et réalités : notion, évolution, intérêt et problématique des finances publiques, puis aussi les grandes théories financières (agricoles, commerciales, industrielles, « servicielles », technologiques et numériques), avec leurs grands penseurs et fondateurs, occidentaux, arabo-musulmans ou asiatiques, ainsi que l’approche financière utilisée et les grands axes de la matière.
Le développement de l’objet des finances publiques comprend six parties :
Première partie : Diagnostic de la réalité socio-économique et environnementale
Deuxième partie : Projet financier, prévision et identification des besoins sociaux / pronostic
Troisième partie : Procédure et navette budgétaires entre gouvernement et parlement, et entre la chambre des représentants et la chambre des conseillers
Quatrième partie : Recherche des ressources, sources de financement : humaines, naturelles, industrielles et commerciales, touristiques, qualité de gestion, exploitations économiques, fiscalité, dons et legs
Cinquième partie : Financement des besoins vitaux, des besoins prioritaires, investissement, promotion, innovation
Sixième partie : Gestion financière, socioéconomique et environnementale

Conclusion : le bilan de la réalisation des finances publiques
On abordera dans la conclusion, la nature et le volume du gap ou l’écart entre les prévisions fixées à la fin de l’année qui précède l’année en question et les réalisations à la fin de cette année.

Jilali Chabih, Docteur et HDR, Paris 2 et 5, et Docteur d’État, UCAM- Maroc, en droit, finance, fiscalité, administration et méthodes de recherche

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