Parlons de l’économie marocaine…
Par : Abdelhak Riki
« La différence entre le possible et l’impossible se trouve dans la détermination »
Dixit Gandhi
Le Maroc est indépendant depuis 68 ans, bientôt nous fêterons un siècle d’indépendance. Personnellement, je ne me rappelle que du ministre de l’Économie qui a créé la monnaie nationale (le dirham), la banque centrale (Bank Al Maghrib), la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), la Banque nationale de développement économique (BNDE), le Crédit Agricole du Maroc, Berliet-Maroc, la Somaca (Société de voiture), la Samir (pour le pétrole), General-Tire, Matifex à Tétouan et Cotefexe à Fès, les usines sucrières et plusieurs autres établissements et sociétés industrielles…
La principale idée derrière ce vaste projet était de créer les conditions pour une révolution industrielle et technologique. Aujourd’hui en 2024, vous imaginez que dans vos villes et vos campagnes, tout a disparu depuis longtemps, plus d’usines industrielles qui, en plus, créaient des emplois, et plus de technologie… On en souffre, aujourd’hui…
Il avait dans son cabinet, Mohamed Lahbabi (un des leaders socialistes de l’USFP), Aziz Belal (un des leaders communistes du PPS) et Abraham Serfaty (principal dirigeant du mouvement marxiste-léniniste Ila Al Amam), pour ne citer que ces derniers et plusieurs autres cadres marocains et étrangers… Le ministre de l’Économie en question s’appelait Abderrahim Bouabid…
Aujourd’hui, on est en 2024 ; et ce n’est nullement une nostalgie pour un temps révolu que certains pourraient qualifier de « jours de gloires » ou bien la « belle époque ». À la différence de plusieurs de mes collègues, je considère que chaque époque a ses femmes et hommes. Mes enfants (certes apolitiques) sont meilleurs que moi dans plusieurs domaines. Et je crois fermement que les jeunes de cette période trouveront leur chemin…
Tout simplement, ma mémoire se rappelle ce bref ministère et de cet éphémère gouvernement. Pour les jeunes marocains, ils ont toute l’information dans leurs téléphones pour chercher et comprendre pourquoi le gouvernement de « Abdellah Ibrahim » n’a pas duré beaucoup.
Bref, mon article fait référence à cette période pour la comparer aux chantiers lancés depuis peu. Ils sont importants, certes, mais sont-ils achevés et/ou sont-ils utiles pour la collectivité ? Lorsque je parle de la collectivité, il s’agit des milliardaires de ce pays, des riches, ce qui reste de la classe moyenne et du peuple, soit la majorité de cette collectivité.
Dit autrement, est-ce le capital national et la collectivité qui profitent de ces chantiers et projets ou bien le capital étranger ? Je vais donner un simple exemple qui bientôt sera dupliqué dans d’autres régions. Je parle du train à grande vitesse, Al Boraq, entre Casablanca et Tanger. Certes il est toujours plein, car celles et ceux qui peuvent payer le prennent. La question principale est relative à l’énigme de d’abord qui en profite le plus, le capital marocain ou bien le Capital étranger et ensuite, l’argent investi n’aurait pas profité aux villes et campagnes marocaines, toutes dans le besoin.
Ce n’est qu’un exemple parmi plusieurs. Tout est fait pour satisfaire le capital étranger, et rien que des miettes pour le capital national, quant au peuple, il n’en profite même pas tant au niveau des emplois (le taux de chômage est là pour en témoigner), ni au niveau du développement humain et individuel. Prenons la liste des milliardaires publiée chaque année par Forbes. Les milliardaires marocains sont peu nombreux, stagnent et régressent parfois. Normalement leur nombre devrait augmenter d’année en année, comme en Inde et en Chine pour ne prendre que ces pays….
Tout est fait pour satisfaire le capital étranger. Est-ce la seule politique économique possible ? Non et mille fois non. On peut inverser la tendance, certes permettre au capital étranger d’avoir sa part, le capital national et le peuple marocain d’avoir aussi la leur. Il est temps que les Marocaines et Marocains profitent de leurs investissements. Je ne suis pas nihiliste, c’est pourquoi je demande une autre politique maintenant.
J’ai 66 ans et je sais que je ne vais pas voir les fruits de cette nouvelle politique. Mais il y a mes fils, petits-fils, neveux et nièces… Bref tout le Maroc et ses générations futures, dans les vingt prochaines années, soit 2044, si la tendance est inversée aujourd’hui ou demain.
Il est légitime de se révolter car à part certains cadres liés au capital étranger, c’est toute la collectivité qui devrait manifester, pas uniquement le peuple. Les riches reçoivent des miettes et le peuple rien. Comme l’a si bien dit Gandhi tout est possible, ce n’est qu’une question de foi et de détermination. À quand une politique d’industrialisation du Maroc comme celle entamée dans les années 60 ?
Par : Abdelhak Riki
Rabat, le mardi 09 janvier 2024
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