Home»National»STRESS HYDRIQUE : UNE MOBILISATION GENERALE A IFRANE POUR LUTTER CONTRE LES EFFETS DE LA SECHERESSE

STRESS HYDRIQUE : UNE MOBILISATION GENERALE A IFRANE POUR LUTTER CONTRE LES EFFETS DE LA SECHERESSE

0
Shares
PinterestGoogle+

Mohammed Drihem


Jeudi 04 Janvier 2024, Abdelhamid El Mazid Gouverneur de la Province d’Ifrane a présidé les travaux d’une réunion élargie du Comité Provincial de gestion du stress hydrique consacrée à la question de sensibilisation aux économies de l’eau au niveau de la Province et aux différentes dispositions opérationnelles à entreprendre pour assurer une meilleure gestion de la rareté en ces temps de disette hydrique que connait le Maroc en général et la Province d’Ifrane en particulier.
Dans son intervention lors de cette réunion, le Chef de Division des Collectivités territoriales de la Province d’Ifrane a mis en reliefs les grands efforts déployés par cette province pour réduire les effets du stress hydrique précisant que la province a connu la réalisation de 417 projets d’une enveloppe budgétaire globale de 130,15 MDhs répartis sur les 10 collectivités territoriales de la province et des dizaines de Douars enclavés. Ces projets financés par l’INDH, le Conseil Provincial, les conseils des collectivités territoriales et le programme de la Direction des affaires rurales avait-il précisé, portent sur l’adduction d’eau portable, construction de seguias d’irrigation, l’achat de camion-citerne et de citernes tractables de 3,5 tonnes entre autres actions.
Pour sa part, le Responsable Provincial de l’ONEE-Branche Eau- a présenté la situation de l’Alimentation en Eau Potable au niveau des 09 collectivités territoriales (Zones d’action de l’ONEE-BO) de la Province d’Ifrane où le volume moyen consommé par jour et par commune varie entre 5378 m3/j dans la ville d’Azrou et 205 m3/j à Souk El Had et avec un rendement du réseau de distribution au 30/09L2023 varie entre 82,66 % à Souk El Had et 69,91% à Azrou.


Pour faire face au stress Hydrique avait-il ajouté, un plan d’action a été mis en place pour chacune de ces 09 collectivités territoriales et porte essentiellement sur la sectorisation du réseau de distribution par secteurs dans chaque commune, la réduction de pression par installation des réducteurs de pression, le Suivi des consommations des abonnées par catégorie (domestique, administrations, industriel, BF et Bouche d’incendie), le suivi hebdomadaire de débit de nuit à la sortie de chaque réservoir, le suivi hebdomadaire de débit de nuit par secteur, la Compagne de Recherche de fuites, le recouvrement des impayés pour lutter contre le gaspillage en plus de la réalisation de deux forages au niveau de la commune de Ben Smim.
Dans le cadre du Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable d’Irrigation 2020-2027 (PNAEPI) lancé au niveau de la Région Fès Meknès et faisant objet d’un partenariat entre le Ministère de l’Intérieur la Wilaya de la Région Fès Meknès et la Région selon le Représentant de l’Agence Régionale de l’Exécution des Projets (AREP) ; deux collectivités territoriales de la Province d’Ifrane ont bénéficié de projets d’équipement de Douars par BI et par BF pour un montant global de 10,44 Millions de Dhs ; il s’agit de 09 Douars dans la commune de Tizguite et un Douar dans la commune de Dayet Aoua.
Pour Bahaj Abdellatif, ingénieur en chef et chef de la Division Evaluation et Planification des Ressources en eau à l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou ; la situation hydrologique au niveau de la province d’Ifrane dont la pluviométrie moyenne annuelle est de 467 mm a été caractérisée par une pluviométrie de 705 mm (soit +51%) durant la période du 01 Septembre 2022 au 31 Aout 2023 contre 100 mm (soit – 43%) enregistrée entre le 01 septembre 2023 et le 31 décembre 2023.
Le niveau piézométrique quant à lui, avait-il précisé a baissé avec une moyenne de 4 mètres par an durant ces trois dernières années au niveau de la nappe phréatique du Causse Moyen Atlasique et d’une moyenne de 1,5 mètres par an durant les trois dernières années au niveau de la nappe des Basaltes d’Azrou.
Concernant les ressources en eau superficielles mobilisables au niveau de la Province d’Ifrane, Mr Bahaj Abdellatif a souligné que cette dernière compte 06 barrages (Ahelal, Michlifen, Tizguite amont et Tizguite Aval, Ait Moulay Ahme et celui de Bousraf) d’un volume de stockage global de 8,34 millions de mètre cubes et deux autres barrages dont celui de Ain Nokra et celui de Arekkas d’un volume de stockage global de 4,26 millions de mètres cubes sont programmés.
Pour ce qui est des ressources en eau en profondeur avait-il ajouté, l’ABHS a réalisé en 10 ans (2012 – 2022) quelques 16 forages de prospection positif avec un débit mobilisable de 45,5 litre par seconde et 07 nouveau forages de prospections prévus dans le cadre du Programme 2023 sont en cours d’exécution au niveau de six commune de la province.
Toujours selon le responsable de l’ABHS, la demande en eau au niveau de la province d’Ifrane en 2020 (puisée actuellement des deux nappes susmentionnées) a été globalement de 86,3 Millions de mètres cubes dont 79,4 millions pour l’irrigation, 5,5 millions pour l’eau potable en milieu Urbain et 1,4 Million de mètres cubes pour l’eau potable en milieu rural.
Cette demande sera en 2030 d’un global de 86,6 millions de mètres cubes dont 79,4 pour l’irrigation et de 88 millions de mètres cubes en 2050 dont 87,3 pour l’irrigation et le reste pour l’eau potable en milieu Urbain et rural.
A noter enfin que le nombre d’autorisations de forage accordées est passé de 106 autorisations pour un volume d’eau total de 5.005.308,99 mètres cubes en 2020 à 47 autorisations en 2023 pour seulement 283000 mètres cubes. Le nombre total des autorisations accordées de 2018 à 2023 est de 693 autorisations pour un volume d’eau global de 12.190.489 mètres cubes.
Une batterie de mesures et de dispositions à entreprendre pour assurer une meilleure gestion de la ressource en eau en ces temps de stress hydrique ont été émises lors de cette réunion élargie et portent sur l’interdiction des forages dans les couches hydrauliques profondes, les zones limitrophes aux sources et aux stations d’adduction d’eau potable et des rivières tout en déclarant la région de Dayet Aoua comme zone Rouge interdite au forages et limitant le volume d’eau à exploiter à 25000 mètres cubes par an pour 5 hectares.
Sur le plan législatif ; il a été proposé d’opérationnaliser le rôle de la commission provinciale de l’eau en tant que cadre légal pour la planification territoriale conformément à l’article 89 de la loi 36-15 sur l’eau et le décret 2-19-205 avec la nécessité de la tenue de ses réunions périodiques.
Aussi, les participants à cette réunion ont mis l’accent sur la nécessité de mise en application des différentes instructions objet de la note ministérielle concernant la gestion du stress hydrique dont lecture a été donnée par Abdelhamid El Mazid Gouverneur de la Province qui a incité tous les intervenants à une mobilisation totale pour réussir cette entreprise et assurer une meilleure gestion de la rareté hydrique que connait le Royaume et général et la Province d’Ifrane en particulier.
Dans ce sens, le Gouverneur de la Province avait mis l’accent sur la nécessité de tenir une réunion durant la première semaine de chaque mois avec les organismes en charge de la distribution de l’eau afin de mettre à jour périodiquement la carte de consommation d’eau selon chaque quartier, afin d’extraire et de connaître les quartiers qui gaspillent cette matière vitale, sur la base du taux de consommation de chaque individu (en ville, dans le quartier) et dans cette optique, des campagnes de sensibilisation doivent être menées avec la participation des associations de la société civile locale dans le but de rationaliser la consommation d’eau (réunions directes, distribution de tracts…) et il est également possible de rationaliser le flux dirigé vers les quartiers (réduire la pression ou couper complètement l’eau pendant quelques heures…).
Il a invité par la même occasion les participants aux travaux de cette réunion à lutter contre le gaspillage d’eau en recherchant les fuites d’eau dans les canaux des agences de production et de distribution qui sont appelé à préparer chaque mois un rapport mettant en avant les quantités gaspillées et les actions entreprises ou à entreprendre, sanctionner les cas de fraude et d’exploitation des sources d’eau, tels que les branchements aléatoires et le vol d’eau des canaux.
Abdelhamid El Mazid a souligné aussi la nécessité d’Interdiction absolue des activités d’Arrosage des espaces verts et jardins publics, de Nettoyage les rues et des places publiques avec de l’eau, le remplissage des piscines privées et publiques (autorisé seulement une fois par an) et l’interdiction de l’agriculture très consommatrice d’eau, en coordination avec les responsables du secteur de l’Agriculture.
Il a incité l’assistance à une meilleure coordination avec les services extérieurs concernés pour atténuer les effets de la sécheresse et de la pénurie des ressources en eau, que ce soit sur la population ou sur les activités économiques, en prenant les mesures nécessaires pour l’élaboration de programmes par les collectivités territoriales pour réutiliser les eaux usées pour l’irrigation, l’approvisionnement en eau potable des zones souffrant de sécheresse via des camions et l’Aménagement des points d’eau pour l’abreuvement du bétail.
Il a souligné enfin que la menace que représente la sécheresse pour la sécurité et l’ordre publics et ses impacts sociaux et économiques nécessitent un engagement personnel de la part de tous les responsables à tous les niveaux pour atteindre les résultats souhaités et fournir ce matériel à la population.

 

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
Loading...

Aucun commentaire

Commenter l'article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *