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De quelques érudits

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Zaid tayeb
Il m’arrive parfois d’avoir un peu de temps et d’ouverture d’esprit pour commenter quelque article que je lui trouve un peu d’intérêt, histoire d’ajouter une pincée de sel au menu afin de relancer le débat et d’élargir la réflexion. Mais il se trouve que mes commentaires ne reçoivent aucun écho en retour de la part des auteurs desdits articles. Ce ne sont pas à vrai dire des articles qui se développent sur une belle page de la taille de celle de Word, mais juste un post de quelques misérables lignes sur un fond coloré, beau pour l’œil, fade pour la langue, morne pour le cerveau, un petit brouillard matinal qu’un rayon de soleil vient effacer comme une éponge un récit à la craie. La déception est bien plus grande pour tous les sens, à l’exception de celui de la couleur dans lequel baigne le post. La médiocrité est au rendez-vous. Ils se nomment tantôt docteurs, tantôt professeurs. Docteurs quand ils sont ‘’doctés’’, professeurs quand ils sont agrégés. Deux titres qui surélèvent au point de donner le vertige à ceux qui l’ont. Et ils ont le sentiment de donner le vertige à tous ceux qui tentent de les rejoindre là où ils se trouvent. Ils sont au-dessus de tout puisqu’ils le manifestent bien en créant des cercles qui sont à eux, entre eux et pour eux. Ils se répondent par des post où seule la couleur change. Ce qu’ils disent pourrait être confondu à première vue avec des maximes, des axiomes, des paraboles. Et honte à toi si jamais tu essaies de mettre le bout du nez dans leurs petits carrés colorés, sans qu’ils en sachent la signification, à l’arc en ciel.
Quand ils viennent à parler de quelqu’un qu’ils croient être dans la sphère de leur statut, ils disent de lui ‘’allama’’1 avec un accent d’intensité sur le ‘’l’’ et un ‘’t’’ de fin de mot, qui, dans une autre situation, pourrait être considéré comme une marque non prononcée du genre féminin. Il y aurait donc, dans le même mot la marque d’un homme de grande science et celle d’une féminité non vocalisée. Chose un peu gênante ! Seulement, ‘’allama’’1, appliqué à l’homme se différencie de ‘’Allam’’2 qui est un attribut de Dieu. Le premier aurait donc pour sens sommité, éminence et le second Celui dont la science cachée et manifeste est infinie. Voyons donc ce que nos amis pensent de ceci en désignant des hommes d’une certaine science par un nom proche d’un attribut de Dieu et qui porte la marque du féminin.
Allons un peu en avant et considérons d’autres termes qu’ils utilisent pour désigner des hommes d’une profonde culture. Je retiens ce couple ‘’docteur’’ et ‘’professeur’’. Le premier est le plus haut titre qu’une faculté peut attribuer à un étudiant. Seulement, pour certaines disciplines, il s’efface. Seuls peuvent le garder et être désignés par le titre de docteur, les médecins. Quant au mot ‘’professeur’’, il désigne tout enseignant quel que soit son grade. Seulement, en médecine, il désigne la plus haute autorité médicinale. C’est que ces gens de peu d’esprit et de culture utilisent ces mots à tout propos. Ils vont jusqu’à écrire sur la couverture de quelque livre qu’ils auraient écrit ‘’Docteur ‘’suivi du nom et prénom de l’auteur. Je n’ai jamais lu un seul livre de langue française dont l’auteur fait précéder son nom et prénom par le titre universitaire ‘’Docteur’’ en dehors du ‘’Docteur Knock’’ et ‘’Docteur Jivago’’ qui sont des titres de livres et nom des titres universitaires d’auteurs. Cette maladie nous est contractée par les écrivains arabes orientaux.
Une dernière remarque qui mérite d’être citée est ‘’Al Arifou Billah’’3 pour désigner un érudit qui en sait beaucoup sur les sciences occultes, qui est tellement proche de Dieu qu’il en sait bien des choses. C’est une espèce de soufi, de mystique, de gnostique. C’est pourquoi on lui attribue le nom de ‘’Al Arifou Billah’’.
Voilà donc un peu ce à quoi nos doctes personnes se veulent ressembler. Ils n’ont de science que ce qu’ils posent dans un petit post de la couleur de l’arc en ciel. Ils pensent dans leur naïveté apparente qu’ils publient des paraboles, des maximes, des axiomes, des postulats ou quelque chose de ce genre. Ce n’est donc pas avec quelques traitres mots agencés de manière maladroite que l’on peut soumettre une idée à la critique.
Mettez un peu de modestie dans l’encre de votre plume et laissez-la aller avec douceur et courtoisie.
1-علامة بتشديد اللام
2-علام بتشديد اللام
3العارف بالله
Zaid tayeb

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