La vie de l’apprenant entre le scolaire et le parascolaire
Khalid Barkaoui
Les parents sont obnubilés par la réussite scolaire de leurs enfants. La réussite est synonyme de l’obtention de bonnes notes et le passage à une classe supérieure. On remarque dans ce cadre que plusieurs parents ne se soucient guère des acquis de leurs bambins. A chaque fois, on laisse énormément de liberté à nos enfants pour apprendre, réviser, faire des recherches, regarder la télévision, jouer dans la rue, se rendre à une salle de sport…jusqu’à la date butoir de l’obtention de leurs bulletins de note. A ce moment festif, on pose la question à notre enfant : combien as-tu obtenu mon fils ? On peut même aller au-delà et jeter un coup d’œil furtif sur les notes obtenues par l’apprenant et on se contente de lui dire haut et fort : bravo et on formule ensuite le souhait que le bulletin du second semestre apportera de bons résultats.
L’achèvement d’un parcours scolaire réussi n’est pas synonyme de développement de compétences et d’enrichissement d’expériences. Il rime inévitablement avec une bonne note et donc avec une tête bien pleine. De ce fait, un élève studieux et consciencieux est celui qui est capable d’obtenir une note sans faille. La vie a la peau dure et les notes ne sont pas un critère efficient. Il y a d’autres paramètres qui entrent en jeu et qu’on a tendance à appeler aujourd’hui les soft skills. Ce sont en définitive ces compétences comportementales qui font la différence.
L’école est un temple de savoirs académiques et un espace privilégié pour grandir, s’épanouir et acquérir des valeurs humanistes.
Un élève est appelé à enrichir sa personnalité, à forger sa confiance, à émorfiler son estime de soi en s’inscrivant pleinement dans des clubs pédagogiques pour s’initier aux activités artistiques, culturelles et sportives.
Il urge donc d’initier les élèves aux techniques dramatiques en favorisant sa rencontre avec les textes théâtraux pour l’accompagner dans le processus de construction de nouveaux savoirs. Bien entendu, le jeu théâtral accorde un vif intérêt aux mouvements du corps, à la voix, au débit, à l’articulation, à l’intonation…sans perdre de vue l’appropriation de l’espace et l’apprentissage des langues étrangères avec fluidité. Le théâtre aussi est un outil efficace pour vaincre la timidité et favoriser davantage la sociabilité et la communication. Idem pour la peinture, la chanson, la musique, la BD, l’éloquence…ces activités récréatives doivent avoir une place de choix dans la vie de l’élève. Il est vrai que la feuille de route 2022/2026 a mis l’accent sur les activités parascolaires et la nécessité de doubler le taux des bénéficiaires en passant de 25% à 50% à l’horizon 2026.
Force est de reconnaître que la définition de la réussite scolaire doit être revue à la hausse en intégrant les éléments suivants :
Former des élèves brillants en termes de compétences académiques et de compétences artistiques, sportives et culturelles…
Disposer d’une vision claire concernant son parcours scolaire et universitaire.
Doter l’élève d’une capacité d’adaptabilité, de résolution de problèmes complexes, d’imagination et d’un esprit analytique et synthétique.
Pourvoir l’apprenant d’un esprit collaboratif.
Le doter d’un esprit critique et de créativité dans un espace moderne, attrayant, sécurisé et motivant.
Ceci nécessite des enseignants hautement qualifiés et performants et ceci passe par la formation consistante et la motivation morale et financière du personnel enseignant et administratif soucieux de bonifier les compétences des futurs citoyens responsables.
L’intégration de ces activités est recommandée pour aider l’apprenant à grandir intellectuellement, émotionnellement et socialement. Toutefois, cette nouvelle tâche exige une contrepartie financière pour inciter les enseignants à y adhérer pleinement.
Khalid Barkaoui
Membre de l’AMEF CP de Boulemane.
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